mercoledì 15 aprile 2020

SIMENON SIMENON. SIMENON-CINEMA



L’œuvre de Simenon est l’une de celles qui a connu le plus grand nombre d’adaptations au cinéma. Sans compter les romans Maigret, plus de 50 films ont été tirés des romans durs. Dans cette rubrique, nous vous proposons un choix parmi tous ces films 

L’opera di Simenon è una di quelle che ha conosciuto il più gran numero di adattamenti cinematografici. Senza contare i romanzi di Maigret, più di 50 film sono stati tratti dai romans durs. In questa rubrica, vi prponiamo una scelta tra tutti questi film. 

Simenon’s work is one of those that have seen the largest number of cinema adaptations. Without counting the Maigret novels, more than 50 movies have been adapted from the “romans durs”. In this column, we propose a choice among all those films. 


Les Fantômes du chapelier 



D’après le roman éponyme. Réalisé par Claude Chabrol, qui en a aussi assuré le scénario. Produit par Horizons Productions, Films A2, S.F.P.C. Sortie en mai 1982. Avec : Michel Serrault (M. Labbé), Charles Aznavour (M. Kachoudas), Aurore Clément (Berthe), Monique Chaumette (Mme Labbé), Isabelle Sadoyan (Mme Kachoudas). 

Tratto dal romanzo eponimo. Diretto da Claude Chabrol, per la sceneggiatura dello stesso. Prodotto da Horizons Productions, Films A2, S.F.P.C.. Uscito nelle sale nel maggio 1982Con: Michel Serrault (M. Labbé), Charles Aznavour (M. Kachoudas), Aurore Clément (Berthe), Monique Chaumette (Mme Labbé), Isabelle Sadoyan (Mme Kachoudas).  

Based on the eponymous novel. Directed by Claude Chabrol, who made also the screenplay. Producted by Horizons Productions, Films A2, S.F.P.C. Released in May 1982With: Michel Serrault (M. Labbé), Charles Aznavour (M. Kachoudas), Aurore Clément (Berthe), Monique Chaumette (Mme Labbé), Isabelle Sadoyan (Mme Kachoudas). 

by Murielle Wenger

martedì 14 aprile 2020

SIMENON SIMENON. UNE ALLERGIE AUX HONNEURS

A propos des décorations reçues par Simenon et de la médaille de Maigret 

SIMENON SIMENON. UN'ALLERGIA AGLI ONORI 
Sulle decorazioni ricevute da Simenon e sulla medaglia di Maigret
SIMENON SIMENON. AN ALLERGY TO HONORS 
About the decorations received by Simenon and about Maigret’s medal 
 
« Je suis si insensible [aux honneurs] que je n’ai plus une seule de mes décorations. Ce sont mes enfants qui ont joué avec. Je ne les ai jamais portées et je serais en peine d’en donner une liste exacte. » Voilà ce que disait Simenon dans sa dictée Un homme comme un autre. 
Dans les cahiers de Quand j’étais vieux, il évoquait les quelques distinctions honorifiques qu’il avait reçues : « En 1952, on m’a forcé la main […] pour que j’entre à l’Académie [royale de langue et littérature] de Belgique. […] Profitant de ce voyage, on m’a remis la décoration d’officier de l’Ordre de la Couronne, à l’improviste, et je jure que je ne m’y attendais pas. […] A Bruxelles, lors de l’Exposition [universelle de 1958], et alors que j’avais accepté avec réluctance d’être président du Festival du film, on m’a remis une autre décoration, commandeur, je crois […] de l’Ordre de Léopold. […] J’avoue que j’aimerais […] renvoyer les deux décorations que je n’ai portées qu’une seule fois, et, par la même occasion, renvoyer à la France la Légion d’honneur qu’on m’a donnée alors que j’étais à New York. » Et dans sa dictée Tant que je suis vivant, il ajoutait : « On prétend volontiers, et je crois l’avoir prétendu moi-même, qu’aux approches de la sénilité les artistes, qu’ils soient écrivains, peintres ou sculpteurs, comme les politiciens, se préoccupent surtout des honneurs officiels et des médailles. Or, et je suis sincère, ce genre d’honneurs m’accablent plutôt que de me réjouir. Certains jours, ils me donnent le cafard, car j’ai l’impression qu’on m’enterre prématurément. » Il y revenait encore une fois dans ses Mémoires intimes : « Je suis allergique aux décorations et à tous les titres, quels qu’ils soient. » 
On veut bien croire à la sincérité de Simenon lorsqu’il clamait cette allergie aux honneurs. Cependant, il est permis de penser qu’il y eut une décoration qui lui fit particulièrement plaisir. Nous voulons parler de la médaille qui lui fut remise lors de sa visite au Quai des Orfèvres en 1952, « une plaque en argent de commissaire au nom de Maigret. » (Mémoires intimes). On est d’autant plus en droit de le penser que Simenon lui-même en a parlé. En effet, dans une interview de mai 1962 au journal suisse Pour Tous, le romancier montra cette médaille à la journaliste qui l’interrogeait, en lui disant qu’il en était « très fier ». La médaille portait le numéro 0000, et Simenon en fit un porte-clefs, dont il se servit, ainsi que le raconte Pierre Assouline, pour impressionner des gendarmes lorsqu’il fut pris en flagrant délit d’excès de vitesse. 
C’est l’occasion de rappeler ici que la médaille appartenant à Maigret est évoquée dans
plusieurs romans de la saga ; en effet, cette médaille permet au commissaire de faire la preuve de sa profession et de son habilité à enquêter. Ainsi, on le voit montrer sa médaille à plusieurs reprises au cours de ses investigations. On se souviendra aussi que c’est le vol de cette médaille qui déclenche l’enquête dans Le Voleur de Maigret, roman où en est donnée une description : « D'un côté, une Marianne au bonnet phrygien, les lettres RF et le mot Police encadré d'émail rouge. Au revers, les armes de Paris, un numéro et, gravé en petits caractères, le nom du titulaire. La médaille de Maigret portait le numéro 0004, le numéro 1 étant réservé au préfet, le 2 au directeur de la P.J. et le 3, pour une raison obscure, au chef des Renseignements généraux. »
Si pour Maigret, cette médaille était un simple outil de travail, la médaille donnée à Simenon était une manière d’honorer le fait qu’il avait rendu le travail des policiers sympathique aux lecteurs. Une marque d’honneur que le romancier accepta, malgré son aversion pour les décorations. Et pour terminer, on peut noter, dans Maigret chez le ministreque c’était « à son corps défendant » que le commissaire était nommé chaque année vice-président de la Mutuelle de la Police. Mais surtout, on se souviendra que Maigret, au soir de sa carrière, a nettement refusé de prendre le poste de directeur de la P.J. Outre le fait qu’il préférait continuer d’assurer un service actif, lui non plus n’était guère sensible aux honneurs… 

Murielle Wenger  

domenica 12 aprile 2020

SIMENON SIMENON. JOYEUSES PÂQUES À TOUS NOS LECTEURS ! - BUONA PASQUA A TUTTI I NOSTRI LETTORI! - HAPPY EASTER TO ALL OUR READERS!


Prenez soin de vous et restez chez vous pour fêter dans l’espérance… 
Abbiate cura di voi e restate a casa per festeggiare nella speranza... 
Take care of yourself and stay at home to celebrate in hope... 


Il marchait à pas lents. Les branches des arbres se coloraient de vert tendre. La terre sentait bon. Maigret avait allumé sa pipe, qui avait une saveur délicieuse de printemps. Après avoir ouvert la porte qui permettait de passer directement de la rue dans le jardin, il se dirigea vers le clapier. La veille, trois lapereaux étaient nés, et on devinait leurs museaux roses sous le ventre de la lapine au poil roux. Puis il pénétra dans la cuisine, où régnait une ombre fraîche. Sur la table, un panier rempli d’œufs peints de couleurs vives. Mme Maigret l’accueillit en souriant, et il alla soulever le couvercle de la casserole où mijotait le ragoût, laissant s’échapper un parfum de thym et d’origan. Il s’assit à la table avec un soupir d’aise, et tandis que sa femme s’approchait tenant entre ses mains une soupière au ventre rebondi, il s’exclama : « Une soupe aux carottes, ma préférée ! ». Dépliant sa serviette à petits carreaux rouges, il découvrit un petit pain sur lequel étaient inscrits ces mots : « Joyeuses Pâques, Jules ! » Alors il eut un large sourire : la belle saison était enfin revenue…


Camminava a passi lenti. I rami degli alberi iniziavano a colorarsi di verde tenero. La terra sapeva di buono. Maigret aveva acceso la pipa, che aveva un delizioso sapore di primavera. Dopo aver aperto la porta che permetteva di passare direttamente dalla strada al giardino, si diresse verso la conigliera. Alla vigilia erano nati tre leprotti e s’indovinava il loro muso rosa sotto il ventre dalla coniglia dal pelo rosso. Poi entrò in cucina dove regnava un’ombra fresca. Sulla tavola, un paniere pieno di uova dipinte a colori vivaci. M.me Maigret lo accolse sorridente e lui andò a scoprire la casseruola dove cuoceva il ragù, spandendo un odore di timo e di origano. Si sedette a tavola con un sospiro di soddisfazione  e mentre sua moglie s’avvicinava, tenendo in mano una zuppiera dalla forma tondeggiante, esclamò: « La zuppa alle carote, la mia preferita! » Aprendo la sua salvietta, a quadretti rossi, scoprì un piccolo panino sul quale erano scritte queste parole: « Felice Pasqua, Jules ! » Allora fece un gran sorriso : la bella stagione era finalmente tornata 


He was walking slowly. The branches of the trees were coloured in a tender green. The earth smelled good. Maigret had lighted his pipe, which had a delicious spring flavour. After having opened the door that allowed going directly from the street into the garden, he headed towards the hutch. The day before, three young rabbits were born, and he could guess their pink snouts under the belly of the red-haired rabbit. Then he entered the kitchen, where there was a cool shade. On the table there was a basket full of brightly painted eggs. Mme Maigret welcomed him smiling, and he went to lift the lid of the pot where the stew was simmering, letting out a scent of thyme and oregano. He sat down at the table with a sigh of relief, and while his wife was nearing by, holding in her hands a plump soup tureen, he exclaimed: “A carrot soup, my favourite!” Unfolding his small red checkered towel, he found out a bun on which these words were written: “Happy Easter, Jules!” Then he smiled broadly: the beautiful season had finally returned 

Murielle Wenger & Maurizio Testa