domenica 12 novembre 2017




SIMENON SIMENON. LE TIERCE DE MAIGRET 
Un choix de trois romans de la saga, sur un thème particulier 

Trois enquêtes le long des canaux 
Les décors fluviaux sont parmi les plus typiques de ceux où évolue Maigret dans le cadre de ses enquêtes, surtout lorsqu'il investigue hors de Paris, mais aussi dans la capitale, le long des quais de la Seine. Plus encore que les fleuves, les canaux sont très fréquentés par le commissaire, qui y retrouve les ambiances que son créateur a bien connues… Les trois romans que nous proposons nous emmènent sur la Marne, en Hollande, et à Paris sur le canal Saint-Martin.
"En arrivant à Dizy, il n'avait vu qu'un canal étroit, à trois kilomètres d'Epernay, et un village peu important près d'un pont de pierre." (Le charretier de la Providence)
"Au bout d'une rue, c'était déjà la campagne, des prés verts, un canal où des bois du Nord flottaient sur presque toute la largeur, attendant d'être remorqués à travers le pays." (Un crime en Hollande) 
"Quatre péniches attendaient, derrière Les Deux Frères, avec du linge qui séchait sur des cordes, […] et l'odeur du goudron dominait l'odeur moins agréable du canal." (Maigret et le corps sans tête) 


SIMENON SIMENON. LA TRIPLETTA DI MAIGRET 
Una scelta di tre romanzi della serie, su un tema particolare 

Tre inchieste lungo i canali 
I corsi fluviali sono tra gli elementi più caratteristici che contraddistinguono il quadro delle sue inchieste, soprattutto quando Maigret indaga fuori Parigi, ma anche nella capitale, lungo le banchine della Senna. Più dei fiumi, sono i canali ad essere molto frequentati dal commissario, il quale ritrova gli ambienti che il suo creatore conosce bene… I tre romanzi che proponiamo ci portano sulla Marna, in Olanda e a Parigi sul canale Saint-Martin.
“Arrivando a Dizy, non si vedeva che un canale stretto, a tre chilometri d’Epernay, e un villaggio poco importante, nei pressi di un ponte di pietra.” (Il cavallante de la Providence)
“Alla fine della strada, c’era già la campagna, prati verdi, un canale dove dei tronchi del Nord galleggiavano quasi per tutta la larghezza, in attesa di essere rimorchiati attraverso il paese.” (Un delitto in Olanda) 
“Quattro chiatte aspettavano, dietro Les Deux Frères, con il bucato che si asciugava sui fili […] e l’odore del catrame copriva l’odore meno piacevole del canale. (Maigret e il corpo senza testa) 


SIMENON SIMENON. MAIGRET'S TRIFECTA 
A choice of three novels of the saga, on a particular theme

Three investigations along the canals 
River settings are among the most typical in Maigret's investigations, particularly when he is investigating outside of Paris, but also in the capital, along the banks of the Seine. Even more than rivers, canals are very often visited by the Chief Inspector, who finds near them ambiances that his creator knew well… The three novels we propose take us to the Marne, to Holland, and to Paris on the Saint-Martin canal.
"When arriving in Dizy, he'd only seen a narrow canal, three kilometers from Epernay, and a small village near a stone bridge." (The Carter of La Providence)
"At the end of a street, it was already countryside, green meadows, a canal where northern woods were floating over almost the entire width, waiting to be towed across the country." (A Crime in Holland) 
"Four barges were waiting, behind Les Deux Frères, with laundry drying on ropes, […] and the smell of tar was stronger than the less agreeable smell of the canal." (Maigret and the Headless Corpse) 

by Simenon Simenon

sabato 11 novembre 2017

SIMENON SIMENON. UN MAIGRET HORS DU DECOR ?

Peut-on revisiter l'univers de Maigret dans une nouvelle série télévisée, en l'adaptant aux goûts de notre époque ? 

SIMENON SIMENON. UN MAIGRET FUORI DAL CONTESTO ? 
Si può rivisitare l'universo di Maigret, per una nuova serie televisiva, riadattandolo ai gusti del nostro tempo ? 
SIMENON SIMENON. A MAIGRET OUTSIDE THE SETTING? 
Could Maigret's universe be revisited in a new television series by adapting it to the tastes of our time? 

Al centro, Pierre Renoir, il primo Maigret cinematografico (La nuit de carrefour - France - 1932)

Dans un post récent, Maurizio a mis en avant l'idée d'une nouvelle série télévisée avec Maigret, et son souhait était celui d'une mise en scène, disons audacieuse, qui répondrait aux goûts d'un public plus jeune, ou du moins plus jeune que les cinquantenaires et au-delà, dont l'enfance a été bercée par la série avec Gino Cervi ou celle avec Jean Richard. 
Le souhait de Maurizio est légitime, car il ne fait pas de doute qu'il faut amener les plus jeunes à découvrir le monde de Maigret, et d'une façon qui leur parle, à eux qui sont baignés dans les séries fantastiques et les séries policières où pullulent les profilers et les gadgets.  
La proposition de Maurizio allait assez loin, lui qui imaginait une série dans laquelle le personnage de Maigret pourrait être immergé dans le monde contemporain, avec un policier ayant à sa disposition tous les outils de notre XXI siècle, appareils de communication et autres véhicules rapides 
Ce qui compte effectivement, dans le personnage de Maigret, ce sont ses méthodes d'investigation qui lui sont très personnelles, et qui transcendent les époques. De ce point de vue-là, en effet, rien n'empêcherait de transplanter le commissaire à la pipe dans un autre univers que celui où son créateur l'a fait évoluer, puisque l'importance des romans est dans l'analyse psychologique des personnages, bien plus que dans l'énigme à résoudre, et que les problèmes où se débattent ces personnages sont de toutes les époques et de tous les lieux. C'est évidemment ce qui fait que Maigret a un succès qui dépasse toutes les frontières, et qu'il est lu aussi bien au Japon qu'en Lettonie, au Brésil qu'en Russie.  
Cependant, si la saga maigretienne a tellement de succès, et continue à en avoir plus de 80 ans après sa création, c'est qu'il entre en jeu un autre élément, qui est celui de l'ambiance dans laquelle les romans baignent. Cela aussi fait partie du charme de cette saga, et je suis persuadée que c'est une des raisons majeures pour lesquels tant de lecteurs l'apprécient: quand ils lisent un Maigret, ce n'est pas seulement parce que le héros est si attachant, et pas seulement parce que l'analyse psychologique est comme un miroir que l'auteur renvoie au lecteur; mais c'est aussi parce que les intrigues se déroulent dans un décor mythique, celui de Paris, ville fantasmée par tous, mais aussi celui du Paris d'une époque particulière. Certes, même au sein de la saga, on voit ce décor évoluer, avec l'apparition de quelques signes de modernité, la télévision chez les Maigret, les minijupes des années '60, les embouteillages et les chantiers suburbains. Mais pour l'essentiel, l'image de Paris que l'on garde après une lecture d'un Maigret, c'est celui du petit bistrot comme Simenon en a connu dans l'entre-deux-guerres, c'est celui de la loge de concierge, c'est celui d'une flânerie le long des quais, ou dans des rues où on trouvait de petites boutiques de quartier, et non des supermarchés.  
Et je suis également persuadée que ce décor nostalgique fait partie intégrante du personnage du commissaire. Maigret ne serait pas Maigret s'il n'était incrusté dans sa ville de Paris, mais pas le Paris trépidant de notre époque, plutôt un Paris où sa placidité, sa lenteur pouvaient trouver un écho.  
Certes, on pourrait imaginer mettre tout l'accent sur l'analyse psychologique, et sur les méthodes de Maigret. Les scènes de huis clos que sont les interrogatoires des témoins et suspects, par exemple, pourraient effectivement se passer en dehors de tout décor, et une adaptation théâtrale est une piste qu'il faudrait sans doute creuser. Mais il n'en est pas de même pour une série télévisée, qui requiert davantage de mouvement, et qui nécessite que la caméra se déplace, de l'intérieur vers l'extérieur, et vice-versa. Et dans ce cas, pour Maigret, il faudrait bien montrer d'une façon ou d'une autre ses errances dans la ville, sans parler de tous ces romans qui se déroulent ailleurs, dans des décors encore davantage datés; canaux sillonnés de péniches, campagne française ancrée dans la tradition, bords de mer où règnent les boucholeurs, etc.…  
L'ambiance où a été imaginé un personnage de roman est plus importante qu'il ne pourrait y paraître au premier abord. Que serait Montalbano sans la Sicile, Brunetti sans Venise ? Les héros du hard-boiled seraient-il pareils à eux-mêmes dans un autre contexte que les villes américaines ? Et les polars modernes du Nord de l'Europe, islandais, finnois et autre suédois, une bonne part de leur succès ne vient-elle pas du charme du dépaysement ? Et je ne parle même pas des romans policiers historiques, qui sont appréciés probablement surtout parce qu'ils se déroulent dans un contexte qui n'est pas celui où vit le lecteur… 
Le questionnement de Maurizio sur une adaptation de la série, dans une forme renouvelée et repensée, se justifie, parce qu'une remise en question est toujours bénéfique. Mais, tant qu'à faire, si une nouvelle série Maigret doit passer par une crise, je préfère que ce soit une crise de nostalgie plutôt qu'une crise de jeunisme… 

Murielle Wenger 

venerdì 10 novembre 2017

SIMENON SIMENON. RIFLESSIONI DI UNO SCRITTORE SULLA DEPRESSIONE

I problemi della sua seconda moglie in relazione alla malattia del secolo

SIMENON SIMENON. REFLEXIONS D'UN ECRIVAIN SUR LA DEPRESSION
Les problèmes de sa seconde épouse en relation avec la maladie du siècle
SIMENON SIMENON. REFLECTIONS OF A WRITER ON DEPRESSION
His second wife’s problems in relation to the illness of the century



La depressione è una signora in nero, quando appare non bisogna scacciarla ma invitarla alla nostra tavola per ascoltare cosa ci dice.” Questo affermava Carl Gustav Jung uno dei padri della psicoanalisi e, tra l'altro, grande ammiratore delle opere di Simenon.
Il romanziere aveva una certa confidenza con la depressione a causa dei problemi della sua seconda moglie, Denyse. Abbiamo avuto varie occasione su questo blog di parlare dell'equilibrio psichico di madame Simenon, ma questa volta vogliamo mettere l'accento sulla concezione del romanziere su quello che è stato definito il male del secolo (riferito al '900).
"...E' una questione di tempi, di tentativi, di tranquillità di spirito, in una parola di fiducia che è quasi impossibile da ottenere, altrimenti sarebbe facile. Il paziente, non dico il malato, perché non è il caso di parlare di malattia - scrive Simenon nel 1961, nel suo "Quand j'étais vieux" - il paziente si dibatte, mente a sé stesso, un po' come se non volesse guarire. Perché guarire sarebbe riconoscere  che tutti i fantasmi sono immaginari. Uno scarto sottile, appena misurabile, si produce rispetto alla realtà ed è questa realtà che inizia a sfuggire. Quindi si insinua (la depressione) e quando il paziente riesce a riaffiorare in superficie, è tentato di riaffondare...".
E' un approccio quasi da psicanalista. Un modo di considerare la depressione con una certa delicatezza: quel differenziarla dalle malattie, quella considerazione degli sforzi che il depresso compie, e l'essere partecipe a quella specie di coazione a rituffarsi nel buio della depressione. 
Il suo sguardo è compassionevole. 
Soprattutto quando la depressione di Denyse non è ancora troppo grave, e non pregiudica ancora il loro rapporto, Simenon quasi si rammarica della complessità che la psicoanalisi ha introdotto e che rende più difficile la comprensione.
"...invidio gli spiriti del XVII del XVIII secolo per i quali l'uomo era semplice. Si credeva nell'intelligenza. Si dava credito alla verità più evidente, al bianco e nero e si era soddisfatti delle caricature (pardon, delle semplificazioni)... - continua a riflettere Simenon - ... Passeremo alla storia come un'epoca disorientata e grigia, un'epoca di tentennamenti, d'inquietudini, di domande senza risposte? Un'epoca di malati che a forza di voler comprendere la vita, finiranno per esserne superati di lato...".
E' un Simenon un po' sconsolato, ma anche rivelatore di quel suo interesse psicologico, di quel suo occhio clinico che, come fa anche il suo celeberrimo commissario, cerca di "comprendere e non giudicare".
Simenon non era un depresso e probabilmente non avrebbe mai potuto esserlo, per il suo carattere, grazie alla sua letteratura che lo portava a mettersi nei panni dei suoi personaggi e che viveva in mondi lontani dal suo durante i suoi état de roman. Certo  la sua incapacità di radicarsi in un luogo e l'impellenza a spostarsi continuamente (soprattutto fino ai sessanta/sessantacinque anni) potrebbe essere interpretata come una nevrosi, ma una nevrosi che di certo lo salvava dal rischio della depressione.
Certo, nella sua vita visse momenti terribili (uno per tutti, il suicidio di sua figlia Maire-Jo), ma anche un dolore e una sofferenza così forti per una disgrazia simile erano molto lontani dalla depressione. 
E per tornare a Jung, potremmo dire che la voglia di comprendere di Simenon non era davvero lontano dall'invitare la depressione alla sua tavola e ad ascoltare cosa dice. (m.t.)

giovedì 9 novembre 2017

SIMENON SIMENON. SIMENON AND FECAMP /2

From pulp fiction to semi-serious literature 

SIMENON SIMENON. SIMENON E FECAMP /2 
Dallo romanzo pulp alla semi-letteratura 
SIMENON SIMENON. SIMENON ET FECAMP /2 
Du roman de gare à la semi-littérature 


Prior to his creation of Maigret and the decision to publish under his own name, Simenon wrote over 190 pulp fiction stories under seventeen different pseudonymsThese romans populaires tended to follow a strict formula according to their prospective readership: either mildly sexually suggestive accounts, adventure stories or romances; the settings were generally exotic locations or the hotels and homes of the wealthy. By the end of the 1920s, the author was considering his next step, a move from pulp fiction to what he described as semi-serious literature, a period of reflection that coincided with his writing of three texts in which Fécamp provides the central setting of one long short-story and the point of departure for two novels. 
Marie-Mystère, written in Paris at an unknown date, appeared under the pseudonym Jean Du Perry in 1931 as Simenon fulfilled his contractual engagement for romans populaires, one of the conditions laid down by the publisher Fayard for agreeing to launch the Maigret series. In 1908, a woman whose identity remains a mystery dies in childbirth in Fécamp. Her daughter, baptised Marie-Madeleine, is raised by the Dorchains, a poor fishing family. The remainder of the story unfolds in Paris and revolves around the revelation of Marie-Madeleine’s true identity and a complicated plot involving an attempt to entrap her into marriage in order to cheat her of an inheritance, breaking the heart of Henry, the youngest of the Dorchain family, who has fallen in love with his adopted sister. 
The plot of L’Homme à la cigarette, written in Paris in the winter of either 1928-1929 or 1930-1931 and published under the name of Georges Sim in 1931, is equally convoluted. The eponymous hero is J.K. Charles, an agent of the secret services whose cigarette, permanently dangling from his mouth, is in fact filled with an explosive charge. A wealthy American is found assassinated in Paris and suspicion falls on a Fécamp deckhand, Petit Louis, who is at sea. On Louis’s return to port, he mysteriously disappears before the police can arrest him. The remainder of the novel is set away from Fécamp and only at the end does the reader learn the truth about the murder and the man with the cigarette’s role in and motivation for the disappearance of the sailor. 
Although it first appeared under Simenon’s own name in 1933 in the magazine Marianne, ‘L’énigme de la Marie-Galante’ belongs more properly to Simenon’s pre-Maigret writings, having been written in June 1930 at Morsang-sur-Seine and featuring the private detective G.7 who had been the central character of the short story series Les Treize énigmes published under the nom de plume Georges Sim in Détective magazine in 1928 before reappearing under the author’s real name in 1932. The Marie-Galante, a 30-metre vessel which has been immobilised for three years, is found abandoned off the coast of Fécamp although no one has seen it leave the port. The situation becomes even more mysterious when the recently murdered corpse of a woman is discovered in a welded water tank on the boat.  
Simenon’s pre-Maigret Fécamp narratives prefigure some of the key themes that will become central to his mature writing. Maigret’s affection for les petites gens, the “little people”, is well known and the narrator of Marie-Mystère shows a similar attitude, hinting at a social conscience which is largely absent from the earlier romans populaires when he comments that ‘The Fécamp fishermen, as elsewhere, earn just enough to feed themselves and their families. And the days when they are confined to port, they earn nothing.’ However, just as the petites gens who Maigret encounters are treated sympathetically, there is an unspoken sense that each social class occupies its position as part of a broadly natural order. 
Along with this mixture of sympathy and condescension towards the popular classes, the early Fécamp stories also suggest that the apparent respectability of the bourgeoisie may hide a darker immorality. In ‘L’énigme de la Marie-Galante’, the shipowner's home is characterised as ‘bourgeois […] not in the usual […] comforting sense of the word, but in its most sinister sense… Airless, lightless rooms’, the description of the house serving as a metaphor for the class to which its owner belongs.  
As well as beginning to develop certain themes of his later work, the early Fécamp texts also bear witness to the development of Simenon’s literary techniques in particular his use of multisensory touches, often appealing to the reader’s sense of smell and taste as much as vision, to create the atmosphere of a location: "No more varnished yachts. No more brightly coloured hulls or elegant sails. Heavy iron ships spitting out black smoke and belching forth barrels whose smell hits you as soon as you disembark at the station. […] Wagons circulate on the quaysides and are filled with salted cod leaving a disgusting after-taste in your throat. The rain! The mud!" (L’Homme à la cigarette). 
Simenon’s move from the usually opulent or exotic settings of his earlier popular fiction, typical of the escapist literature of the 1920s, to the everyday world of Fécamp’s fishing industry, along with an increasing social awareness, were important steps in his literary development. Georges Sim, Jean Du Perry and the other pseudonyms under which the author worked did not become the fully-formed Georges Simenon overnight, but a careful reading of the early Fécamp narratives confirms that he was moving in the right direction. 

William Alder