martedì 2 marzo 2021

SIMENON SIMENON. UN MAIGRET SUR LES ONDES...

Simenon et l’hebdomadaire Les Ondes :parution en feuilleton de La Maison du juge

SIMENON SIMENON. UN MAIGRET SULLE ONDE...
Simenon e il settimanale Les Ondes: pubblicazione in "feuilleton" de La Maison du Juge


Dès l’automne 1940, Simenon quitte Nieul pour s’installer en Vendée. Les Allemands ont envahi la France, aussi l’auteur passera-t-il plusieurs années dans cette partie de la France qu’il aime tant. La vie y est agréable mais les finances le sont moins ; les mandats de ses éditeurs se font rares et Georges, qui doit assurer le bien-être de sa famille d’une part et payer le loyer, modeste il est vrai, du château de Fontenay-le-Comte d’autre part, écrit le plus possible en espérant pouvoir placer une nouvelle ou un roman chez un éditeur.
Et de fait, dès février 1941 il est contacté par les Éditions Le Pont qui veulent lancer un nouvel hebdomadaire, Les Ondes, donnant les programmes de Radio-Paris. La rédaction lui demande un roman, de préférence encore inédit, à faire paraître en épisodes. On ne sait pas si cette maison d’édition l’a fait de sa propre initiative ou si c’est Raymond Moritz, dessinateur, qui les a dirigés vers notre auteur. Heureusement pour Simenon, il a un roman tout prêt, qu’il a commencé lors de l’hiver 1939-1940 et achevé le 31 janvier 1940 : La Maison du juge.
Que vient faire le nom de Raymond Moritz dans cette explication ? Moritz est un peintre, né à Paris le 8 juillet 1881 et décédé dans la même ville en mai 1950. Il est connu en tant que paysagiste et laisse beaucoup de tableaux de la région de Picardie. L’artiste est en réalité bien mieux connu pour ses talents de dessinateur-illustrateur. C’est en tant que tel que nous le connaissons déjà puisqu’il a illustré grand nombre de fascicules de la série Police Film-Police Roman et donc aussi celles écrites par Georges Simenon. Moritz a bonne réputation car il collabore également dans Le Pèlerin, L’illustration et Bernadette, toutes des publications de la « Bonne Presse ». Simenon décide donc de répondre par la positive à cet éditeur et La Maison du Juge parait dans l’hebdomadaire Les Ondes du 27 avril au 31 août 1941, soit du n° 1 au n°19, illustré à chaque fois par plusieurs dessins de Raymond Moritz. Cette publication est une préoriginale puisque le volume contenant ce roman sort de presse le 15 octobre 1942 ; il a pour titre Maigret revient.
Comme indiqué plus haut, l’hebdomadaire Les Ondes est avant-tout destiné à faire connaître les programmes de Radio Paris, qui est l’ancienne radio nationale, que les Allemands ont accaparée dès 1940, à l’insu de tous, pour faire leur propagande. Cette radio est prise au sérieux car on peut y entendre aussi bien Tino Rossi que Maurice Chevalier. Afin d’augmenter l’écoute, les responsables décident donc de créer un hebdomadaire tous horizons qui reprend des articles sur la mode, le sport, des jeux et… des romans paraissant en épisodes. Le rédacteur en chef de cette publication n’est personne d’autre que Pierre Hiégel, homme de presse reconnu pour son sérieux. Les Allemands ont créé volontairement une confusion chez le public, qui ignore le lien avec l’occupant. C’est donc tout naturellement que Simenon répond favorablement à la demande du journal Les Ondes et fait paraître chez eux, dès les premiers numéros, La Maison du Juge, roman dans lequel Maigret est muté en Vendée.
Mais on peut se demander pourquoi la rédaction des Ondes s'est adressée précisément au père de Maigret pour son premier roman feuilleton. Ce fait est incertain ; il est vraisemblable que Raymond Moritz y soit pour quelque chose. En effet, tout comme pour les premiers numéros de Police-Roman également illustrés par ce dessinateur, le Maigret de Simenon doit servir d’accroche-lecteur. Je n’en veux pour preuve que le concours qui paraît toujours en dos de couverture du journal, « Quel âge donnerez-vous au commissaire Maigret », un concours qui démarre au numéro 1 et se répète à chaque nouveau numéro, et qui peut rapporter un total de 50.000 francs aux gagnants, soit 10.000 francs pour le premier et puis de moins en moins pour les suivants ; cette somme totale est en 1941 une somme importante. Ce contrat est favorable pour tous, Simenon reçoit ses droits d’auteur, Les Ondes voit son tirage augmenter sérieusement et le lecteur… retrouve Maigret. (Phlippe Proost)

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