martedì 30 agosto 2016

SIMENON SIMENON. "J'AI LE MAL DE PARIS"… HEUREUSEMENT MAIGRET EST LÀ…

Les lieux de rédaction et d'action des romans américains de Simenon 

SIMENON SIMENON. "HOMESICK FOR PARIS"… FORTUNATELY, MAIGRET IS THERE  
Writing and setting spots for Simenon's American novels 
SIMENON SIMENON. "HO IL MAL DE PARIS"… FORTUNATAMENTE MAIGRET È LÀ… 
I luoghi di scrittura e dell'azione dei romanzi americani di Simenon

Simenon a vécu une dizaine d'années en Amérique, où il a habité huit domiciles différents, dans chacun desquels il a exercé son métier de romancier. On peut faire une liste des textes écrits à chaque endroit: en 1946, Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson au Québec (2 romans, 3 nouvelles), puis Saint Andrews dans le Nouveau-Brunswick (2 romans, 3 nouvelles); 1946-1947, Bradenton Beach en Floride  (3 romans, 3 nouvelles); 1947-1948, premier séjour à Tucson (4 romans, 1 nouvelle); 1946-1949, Tumacacori en Arizona (4 romans); 1949, deuxième séjour à Tucson (3 romans); 1949-1950, Carmel-by-the-Sea en Floride (4 romans, 2 nouvelles); 1950-1955, Lakeville dans le Connecticut (26 romans, 3 nouvelles).  
En notant le lieu de l'action de l'intrigue de chacun de ces textes, on se rend compte que environ la moitié se déroule à Paris, l'autre moitié dans divers lieux d'Europe et des USA (New York, La Rochelle, Côte d'Azur, Liège, etc.). En poussant l'analyse encore un peu plus loin, on remarque que souvent, le premier texte écrit dans un nouvel endroit a pour cadre un lieu autre que parisien: à Sainte-Marguerite, c'est Trois chambres à Manhattan (New York); à Saint Andrews, c'est Au bout du rouleau (Chantournais); en Floride, la nouvelle Sous peine de mort (Porquerolles); à Tucson, La Jument-Perdue (Tucson); à Tumacacori, Le fond de la bouteille (Tumacacori); pour le second séjour à Tucson, pour une fois c'est à Paris que se déroule l'intrigue de Les quatre jours du pauvre homme; à Carmel, l'action de Maigret et la vieille dame se déroule pour l'essentiel à Etretat; à Lakeville, Tante Jeanne se passe dans les environs de Poitiers. Mais on constate aussi que, passé les premiers romans, que Simenon situe dans divers lieux qu'il a parcourus jadis et naguère, il en revient à une action se déroulant à Paris, comme si la ville restait une référence dont il ne peut se défaire. Il a beau "décentraliser" ses romans, il vient toujours un moment où il peut s'empêcher de se replonger dans le décor des péniches sur la Seine et des petites rues bordées de bistrots. Et il se trouve que la plupart de ses textes où il revient à Paris sont ceux où il narre une enquête de Maigret, comme si son personnage l'aidait à retrouver une ambiance qui va lui permettre d'évoquer, mieux que jamais, la distance "sublimant" ses souvenirs, l'époque et les lieux qu'il a connus pendant l'entre-deux-guerres, Montmartre et Montparnasse formant les deux rives qui encadrent le "centre historique" de la ville, le Marais de la place des Vosges, et l'île de la Cité plantée du Palais de Justice, de la Préfecture de Police et de la Brasserie Dauphine…  
Ainsi à Sainte-Marguerite, la première intrigue parisienne est-elle celle de Le client le plus obstiné du monde, baignée d'un lumineux printemps parisien; tandis qu'à Saint Andrews, c'est la touffeur de l'été de On ne tue pas les pauvres types. En Floride, pas de Maigret, mais une nouvelle qui aurait presque pu faire partie de la saga du commissaire: Les petits cochons sans queue. A Tucson, après Le petit restaurant des Ternes, une nouvelle sans Maigret mais avec Lognon, Simenon écrit Maigret et son mort, un roman qui marque le retour définitif du héros à la PJ. A Tumacacori, le deuxième roman écrit par Simenon est La première enquête de Maigret, situé dans un décor parisien encore plus nostalgique, celui de la fin de la Belle Epoque, avec ses fiacres, ses messieurs en canotier, et ses dames aux chapeaux fleuris de tricolore, marguerites, coquelicots et bleuets. A Carmel, ce sera L'amie de Madame Maigret, un des plus parisiens des romans, qui nous emmène du square d'Anvers à la rue de Turenne, en sillonnant presque toute la capitale. A Lakeville, le deuxième roman écrit par Simenon est Les mémoires de Maigret, qui évoque, bien entendu, les décors familiers du policier à la pipe… 
Enfin, on ne manquera pas de relever que si le tout premier texte écrit par le romancier sur le sol du Nouveau Monde nous plonge au cœur de Manhattan, le dernier, une dizaine d'années plus tard, nous plonge dans un coin de Paris on ne peut plus simenonien, celui des alentours du canal Saint-Martin. Jamais peut-être le romancier n'a si bien évoqué la poésie nostalgique d'un petit matin de mars autour de l'eau des péniches que dans son dernier roman écrit en Amérique, et on peut y voir le signe que l'aventure américaine, pendant laquelle Simenon a cru pouvoir trouver de nouvelles racines sur un autre continent, va prendre fin par un retour aux sources de l'inspiration… 

Murielle Wenger 

lunedì 29 agosto 2016

SIMENON SIMENON. “MAIGRET’S MEMOIRS: INSPECTOR MAIGRET, COMES OUT ON SEPTEMBER 1

Some details about the next Penguin translation for Anglophones. 

SIMENON SIMENON. “LES MEMOIRES DE MAIGRET” EN ANGLAIS ARRIVE LE 1 SEPTEMBRE 
Des détails sur la prochaine traduction de Penguin pour les anglophones. 
SIMENON SIMENON. "LE MEMORIE DI MAIGRET" IN INGLESE IN ARRIVO IL 1° SETTEMBRE
Alcune caratteristiche della prossima traduzione di Penguin per gli anglofoni

Maigret’s Memoirs, Penguin’s English translation of Simenon’s Les Mémoires de Maigret, will be available through Amazon in the UK as of September 1, 2016. 
Both paperback and Kindle editions are expected. (An audio version from Audible.com is not yet visible on the horizon.) Preorder options already exist, so one does not have to ‘wait’ too long to get onboard. The preorder prices are £7.99 and £4.99 respectively. The opportunity for delivery to the USA will appeal to some because paperback and Kindle editions from Amazon.com will not be available until April 25, 2017. Taking the UK option adds a cost of $9.24 and a transatlantic trip of 7 to 10 days to get the book in hand.
A projection on the book’s availability to Anglophones from other Amazon sources throughout the world follows in alphabetical order: September 1, 2016: Australia KindleBrazil Kindle; China paperback and Kindle; France paperback and Kindle; Germany paperback and Kindle; India Kindle; Italy paperback and Kindle; Japan paperback and 
Kindle; Mexico Kindle; Netherlands Kindle; Spain paperback and Kindle. 
April 25, 2017Canada paperback and Kindle Les Mémoires de Maigret originally appeared in 1951, but the English translation Maigret’s Memoirs did not first appear until 1963. Its translator was Jean Stewart then, and now the translator is Howard Curtis. Be aware the ISBN-13 for this new edition is 978-0241240175This work is the 63rd in Simenon’s original order of publication and the 35th in Penguin’s modern series of translations. I enjoyed this book in particular because Maigret as narrator fulfils a promise that “one day I would calmly speak about, without a temper and without hard feelings, what I have to say and set the record straight once and for all.” In a rambling recounting, Maigret talks about his childhood, meeting his wife, dropping out of medical school, becoming a cop, and his view of his life, especially his police, experiences. He corrects Simenon’s errors on many subjects, and Simenon weighs in how he sees himself as we. 

David P Simmons 

domenica 28 agosto 2016

SIMENON SIMENON. MAIGRET IN BRETAGNA COMPRENDE MA NON GIUDICA

Il 28 agosto di 85 anni fa', veniva pubblicato uno dei primi Maigret, un'indagine significativa per il profilo del commissario

SIMENON SIMENON. MAIGRET EN BRETAGNE COMPREND MAIS NE JUGE PAS
Le 28 août, il y a 85 ans, était publié un des premiers "Maigret", une enquête significative pour le profil du commissaire
SIMENON SIMENON. IN BRITTANY, MAIGRET UNDERSTANDS BUT DOES NOT JUDGE
On the 28th of August, 85 years ago, one of the first Maigrets, a significant case for the Chief Inspector’s profile, was published.

Il caso che Maigret accetta di affrontare ne "Au rendez vou des Terre-Nuevas" è decisamente  intricato. Per di più lo accetta mentre sta partendo per le meritate ferie in Alsazia dov'erano i parenti di M.me Louise, proponendo alla moglie di andare invece a Fècamp, perchè lì c'è un caso segnalatogli da un suo vecchio compagno di scuola, il quale teme per un suo ex-allievo accusato ingiustamente di due omicidi.
La signora Maigret tenta una certa resistenza, ma alla fine prevale il volere del marito anche se lei, contrariata, afferma risoluta "Cosa farò tutta la giornata?... E soprattutto non chiedermi di fare i bagni! E' bene che tu lo sappia subito..."
L'indagine porta il commissario in un  questo paesino di mare dove il ritrovo abituale era l'osteria "Convegno dei Terranova".. Bevendo una birra comincia a guardarsi intorno e a cercare di farsi un'idea.
Quella gente, i bretoni, non erano tipi facili da trattare, parlavano poco, restavano sulle loro, soprattutto con gli estranei, gente che credeva al malocchio, insomma un ambiente quasi impenetrabile. In più ufficialmente lui non era lì, le autorità sapevano però che lui seguiva le indagini da semplice spettatore.
Due omicidi, un mozzo e il comandante della Océan, una partita di pesca lunga tre mesi avvelenata dalla gelosia. Il comandante aveva nascosto un'amante, Adele, nella sua cabina e questo dà il via ad una serie di rivalità e di sospetti incrociati, il marconista della nave  aveva avuto una storia con Adele e poi era stato trovato vicino al cadavere del comandante.
Cherchez la femme?  Ma qui è tutto molto più complesso e a Maigret ci vuole molto di più
per capire come sono andate le cose, Comprendere quella mentalità, capire chi è il colpevole e soprattutto perché. E alla fine, quando tutto nella testa del commissario è chiaro, decide di cambiare il destino... 
"... e a meno che lei non abbia scoperto degli elementi che mi sono sfuggiti, concludo consigliando l'archiviazione della pratica..." recitava un passaggio di una lettera del commissario Girard, della Mobile di Le Havre indirizzata a Maigret. Il commissario rispose laconicamente "D'accordo".
E' un caso esemplare dove Maigret, decide di non incriminare il colpevole. O perlomeno dopo aver compreso la situazione a fondo, non se la sente di incolpare un individuo che la vita aveva portato fino ad un certo punto, ma che non meritava una condanna.
Maigret si sostituisce a tutti, al bravo poliziotto che dovrebbe essere, al magistrato, al giudice del tribunale. In quel momento, secondo la visione di Simenon, Maigret è Dio stesso, è colui in grado di cambiare il destino, tacendo e rispondendo con un secco e inappellabile "D'accordo". Una pietra tombale su tutta la vicenda e una nuova vita per una persona altrimenti dannata. (m.t.)   

SIMENON SIMENON DOMENICA - SIMENON SIMENON DIMANCHE - SIMENON SIMENON ON SUNDAY


"L'ufficio di Maigret alla fine somigliava  ad un posto di guardia, con dei bicchieri vuoti, dei piatti di sandwich sulla tavola, cenere di pipa un po' dappertutto sul pavimento e su delle carte sparse."
(alla fine dell'interrogatorio del Commodoro, in Maigret e l'ispettore Malgracieux)


"Le bureau de Maigret, à la fin, ressemblait à un corps de garde, avec des verres vides, des assiettes de sandwiches sur la table, des cendres de pipe un peu partout sur le plancher et des papiers épars."
(à la fin de l'interrogatoire du Commodore, dans Maigret et l'inspecteur Malgracieux)


"Maigret's office, at the end, looked like a guardroom, with empty glasses, plates of sandwiches on the table, ashes from pipe everywhere on the floor and scattered papers"
(at the end of the questioning of the Commodore, in the story Maigret and the Surly Inspector)

sabato 27 agosto 2016

SIMENON SIMENON. UN VOYAGE DANS UNE INTRIGUE JURIDIQUE ET EDITORIALE

Une savoureuse anecdote à propos du roman Maigret voyage 

SIMENON SIMENON. VOYAGE INTO A LEGAL AND EDITORIAL INTRIGUE 
A funny anecdote about the novel Maigret and the Millionaires  
SIMENON SIMENON. UN VIAGGIO IN UN INTRIGO GIURIDICO ED EDITORIALE 
Un divertente aneddoto a proposito del romanzo Maigret viaggia 


Le premier roman que Simenon rédige à Echandens, au mois d'août 1957, est Maigret voyage, dans lequel le romancier promène son héros sur ses propres traces, puisqu'il le fait mener son enquête en partie sur la Côte d'Azur (que Simenon a quittée il y a peu) et en Suisse, à Lausanne. Un des thèmes de ce roman est la découverte par Maigret du milieu de la "jet set", et il met en scène quelques personnages de milliardaires, qui passent d'un palace à l'autre, retrouvant chaque fois le même décor, les mêmes habitudes sécurisantes. Pour les besoins de l'enquête, Maigret se met à la poursuite de la "petite comtesse", la maîtresse de la victime. Dans son manuscrit, Simenon donne à ce personnage féminin le patronyme "Palmieri", du nom du comte, italien comme il se doit, épousé par la dame. Le choix du nom d'un personnage fait partie d'un mécanisme complexe, où peuvent intervenir le hasard, l'inspiration du moment, et, dans le cas de Simenon, de l'usage de listes établies par lui à partir d'annuaires téléphoniques. On ne sait donc trop sur quelle base le romancier a choisi le nom de "Palmieri", mais il se trouve que ce choix va lui causer quelques ennuis, et fournir pour ce roman une anecdote que nous allons vous raconter, en nous inspirant de ce que Michel Carly en a écrit dans son essai "Les secrets des «Maigret»".  
Avant d'être publié aux Presses de la Cité, le roman parait en feuilleton dans le journal le Figaro, dès le 18 février 1958, et, six jours plus tard, le journal reçoit une lettre d'un lecteur, nommé Roger Palmieri, qui se trouve être avocat à Paris, et qui s'indigne de ce que son nom ait été attribué à un personnage dont il estime les mœurs pour le moins dissolues… Ce n'est pas la première fois que Simenon a affaire à des gens qui ont cru se reconnaître dans ses personnages, et qui sont allés, pour certains, jusqu'à intenter un procès au romancier, mais en l'occurrence, il ne semblait pas y avoir de quoi fouetter un chat, puisqu'on aurait pu rétorquer à l'avocat tatillon que des centaines de patronymes avaient été attribués à des personnages de romans, et que leurs homonymes n'en avaient pas fait une affaire personnelle pour autant… Mais ce monsieur Palmieri ne veut pas en démordre, et il demande, pour ne pas dire qu'il exige, que ce nom soit supprimé dans les prochaines parutions du feuilleton. Ce qui est fait, et, dans l'édition du 27 février du Figaro, on peut lire: "une homonymie involontaire oblige Georges Simenon à modifier le nom de l'un de ses personnages qui, à partir de ce jour, devient la comtesse Paverini" 
On pourrait croire l'affaire close, mais il n'en sera rien. Il se trouve que les volumes ont
été imprimés bien avant la parution du feuilleton, et lorsque le roman paraît en librairie au début du mois de mars, le nom qui y est mentionné est Palmieri; nouvelle indignation de l'avocat, qui assigne Simenon à comparaître devant le tribunal civil de la Seine; on ordonne à l'éditeur et au romancier de remplacer le nom de Palmieri par celui de Paverini dans la prochaine édition de Maigret voyage, et l'affaire s'arrête heureusement là, du point de vue judiciaire tout au moins…
Car il reste un détail piquant: la première réédition du roman a lieu en 1961, sous la couverture "pipe et rond de fumée", bien connue des collectionneurs. L'exemplaire que je possède date de 1965, et on y trouve, sur la quarantaine de mentions du nom de la comtesse (Paverini d'après la correction), deux cas où le nom est "Palmieri". Oubli des correcteurs ? (Ne possédant pas d'exemplaire, plus ancien, je ne peux vérifier la chose, et j'invite nos lecteurs à nous renseigner sur le sujet s'ils le peuvent…) Ou première tentative discrète de rétablir le nom original ? Car, dans l'édition ultérieure, des années 1970, celle dite "à la pipe", on trouve une augmentation des mentions "Palmieri" (dans mon exemplaire de 1971, douze fois Palmieri), puis dans l'édition postérieure (exemplaire de 1982), les Palmieri prennent nettement le pas sur les Paverini, qui eux, descendent à neuf mentions… Enfin, notons que pour la première édition des Œuvres Complètes, chez Rencontre (1968), on ne trouve que Paverini. Les éditions actuelles (Livre de Poche et Tout Maigret chez Omnibus) ont rétabli le patronyme d'origine. Par contre, pour les traductions, on a utilisé Paverini, que ce soit pour l'anglais, l'espagnol ou l'allemand. Pour l'italien, la traduction chez Adelphi propose Palmieri, mais je ne sais pas ce qu'il en était pour les volumes chez Mondadori (l'appel est lancé à nos amis italophones pour une vérification dans leurs exemplaires anciens…). Reste à susurrer à l'éditeur Penguin, qui est en train de rééditer la collection complète, de faire le bon choix et de rétablir Palmieri, n'en déplaise à l'avocat de 1957… Au fait, maître Roger savait-il que son nom était aussi celui que portait le personnage principal de la Veuve Joyeuse, dans la version française de l'opérette de Franz Lehar ? Simenon connaissait-il cette œuvre ? Que ce soit le cas ou non, la "petite comtesse" du roman aurait sûrement porté avec une certaine élégance ce surnom de "veuve joyeuse"…

Murielle Wenger