martedì 12 luglio 2016

SIMENON SIMENON. ECHANDENS, AU MILIEU DE NULLE PART ?

Six ans de vie et d'écriture dans un château vaudois 

SIMENON SIMENON. ECHANDENS, NEL MEZZO DEL NULLA ? 
Sei anni di vita e di scrittura in un castello del canton de Vaud
SIMENON SIMENON. ECHANDENS, IN THE MIDDLE OF NOWHERE? 
Six years living and writing in a Vaud canton chateau 
En 1955, à son retour d'Amérique, Simenon s'installe dans le sud de la France. Il y reste deux ans, mais il est à la recherche d'un endroit plus calme, loin des fastes de la Côte d'Azur. En août 1956, il passe des vacances en famille à Villars-sur-Ollon, dans les Alpes vaudoises, où il s'adonne à l'une de ses passions, le golf. Le reporter d'un hebdomadaire suisse, Pour Tous, en profite pour l'interviewer, et le romancier lui confie quelques petits secrets: il a un faible pour la viande séchée des Grisons et pour le "petit vin blanc qui n'a l'air de rien…" (soit dit en passant, une année plus tard, lorsqu'il écrira Maigret voyage, il lui fera goûter le même plat et le commissaire appréciera aussi le vin blanc vaudois…), il adore les marchés, celui de Lausanne et celui de Vevey, et surtout, il aimerait trouver, dit-il, "une maison du XVIIIe siècle, dans l'une des petites rues tranquilles de Vevey, ou encore une belle propriété, pas trop loin du lac". 
En janvier 1957, Simenon vient faire un nouveau séjour en Suisse avec sa famille (ils s'installent au Lausanne-Palace), et commence à prospecter plus activement à la recherche d'une villa dans les environs de Lausanne. Il finit par louer le château d'Echandens, une commune proche de Lausanne, à quelques kilomètres du lac. Simenon déclare, en mai 1957, au journaliste de la Tribune de Lausanne: "Lausanne représente le juste milieu. Pas trop grande ville mais ville quand même. Il y a des librairies chez qui on a envie d'entrer, une université, des médecins réputés (ça peut toujours servir), des cinémas et des théâtres […] Et puis il y a le lac. C'est agréable. Et on est près de tout, de Paris, de Milan, de la Côte d'Azur.".  
Après quelques travaux d'aménagement, les Simenon s'installent au château en juillet 1957. Ils y resteront six ans. Simenon va y écrire 12 Maigret et 13 "romans durs", y rédiger les carnets de Quand j'étais vieux, y accueillir son quatrième enfant, et y vivre les premiers graves déchirements de son couple… 
Les relations de Simenon avec cette demeure ont été à l'image de toute sa vie: une première période où il s'installe, aménage, jusqu'à ce que le "démon de la fuite" le pousse à aller chercher un ailleurs, et les excuses qu'il trouve pour déménager ne sont pas toujours limpides… Simenon appréciait Echandens quand il y vivait, témoin ce qu'il en écrivait dans Quand j'étais vieux: "Echandens s'est arrangé autour de nous en fonction de nous et de chacun. Je m'y sens bien."; "depuis trois ans, je m'évertue à ce que chaque pièce soit parfaite, chaque mur beau à voir, chaque meuble une petite merveille". Mais plus tard, dans ses Dictées, il donnait une autre version: "Je me suis installé enfin en Suisse et ma première demeure a été un vieux château du XVIe siècle, sans beauté, où des meubles modernes n'auraient pas eu leur place. […] Tout était vieillot, désuet. J'ai pourtant vécu six ans dans ce décor…" Paroles contradictoires, à la mesure des contradictions de l'homme… Peut-être la période Echandens peut-elle se sumer comme Simenon l'a fait dans ses Mémoires intimes: "En somme, j'y menais à la fois plusieurs vies. D'abord celle, intime et chaude, exaltante, avec mes jeunes enfants dont je garde des images réconfortantes et savoureuses. […] La seconde concernait évidemment mes rapports avec D., que je sentais se dégrader toujours un peu plus, avec des orages inattendus, des éclaircies, des périodes de grisaille chargées d'une source menace. […] Ma troisième vie découlait du métier choisi, encore adolescent, sans me douter que s'il m'apportait la joie d'écrire, il comportait aussi ce que j'ai considéré comme des devoirs. […]  Ce succès qui m'a été donné a entraîné pour moi des obligations et des devoirs. Je suis devenu, à mon insu, un homme public […]. Entre deux romans, les journalistes se succédaient à un rythme de souvent deux ou trois par semaine; les équipes de télévision, venues de partout, prenaient possession du château avec leur matériel encombrant et leurs équipes de six à dix techniciens." 
Est-ce parce qu'il n'est pas arrivé à concilier vraiment ces "trois vies", que Simenon a menées en parallèle dans ce château, qu'il s'y est senti "au milieu de nulle part", et qu'il a daté tous les romans écrits à cette époque, non pas d'Echandens, mais de "Noland" ?... 

Murielle Wenger

lunedì 11 luglio 2016

SIMENON SIMENON. DARD AND SIMENON, BIRDS OF A FEATHER?

Are Frédéric Dard’s "romans de la nuit" like Georges Simenon’s "romans durs"? 

SIMENON SIMENON. DARD ET SIMENON : DES OISEAUX DE MEME PLUMAGE ? 
Les "romans de la nuit" de Frédéric Dard sont-ils comme les "romans durs" de Georges Simenon ? 
SIMENON SIMENON. DARD E SIMENON: DUE PICCOLI DELLA STESSA COVATA?
I "romans de la nuit" assimilabili ai "romans durs" di Georges Simenon?
A writer with prominence in the Francophone world approaching that of Georges Simenon, Frédéric Dard invites comparison for multiple reasons: he was a prolific writer with an enormous number of publications. The content of his mysteries, thrillers, and detective stories is similar. His writing style is variably different and alike. Detective San-Antonio is as iconic as Chief Inspector Maigret. 
Dard wrote at least 284 books and sold more than 200 million copies in France alone. Exact figures are elusive because Dard used 17 known pen names. His popular San-Antonio series maxed out at 175. There are 28 of his romans de la nuit (literally ‘novels of the night’). Unfortunately, English translations of his works have been few and far between, but this year Anglophones get a chance to compare the two authors, thanks to Pushkin Press. 
Googling uncovered just two of the ‘night’ series and nine San-Antonio novels prior to 2016. Reading the latter works in French provides one explanation for this dearth. They resist English translation because of their neologisms Dard basically created his own language. In fact, he invented so many words and expressions there is a French San-Antonio dictionary with 15,000 entries in 631 pages. The New York Times claimed he “used 200-odd different words for men's sexual anatomy and another 200-odd for women's.” The British author James Kirkup said, ''His prose style is so individual, so slangy and often so very improper in its demented vocabulary that I wonder how anyone could transform it into acceptable English.'' 
In contrast, Pushkin editor and Dard translator Daniel Seton states “the ‘novels of the night’ are less reliant on that kind of wordplay, although his use of language is still very effective in them.” In fact, David Bellos, who has translated both authors, refers to “the extraordinary efficiency of their language. Using a very small vocabulary and a limited grammatical repertoire, they create characters, settings, atmospheres and narrative suspense out of almost nothing. Their styles are so unpretentious, stark and simple that you read these things as fast as they were written – and there’s a great deal of art in that.” 
Indeed, their stylistic considerations may have traveled on a two-way street. Dard was Simenon’s “close friend” although 18 years his junior, according to theguardian.com. The publisher of the imminent English translations, Pushkin Press states that Dard was greatly influenced by the great Georges Simenon. The two entered into a correspondence when Dard was just 16 years old. A mutual respect developed between the two, and eventually Simenon agreed to let Dard adapt one of his books for the stage in 1953.” 
Pushkin’s first publication, Bird in a Cage (ISBN 9781782271994) is available from Amazon.uk right now and from Amazon.com as a pre-order for August 16th. Anticipate The Wicked Go to Hell in September and Crush in November. The Gravedigger’s Bread and The Executioner will follow. With five San-Antonio novels already under my belt, I expect to post a comparative review of Bird in a Cage soon. 

David P Simmons

domenica 10 luglio 2016

SIMENON SIMENON. IL PASSEGERO DEL POLARLYS VIAGGIA IN CLASSIFICA


L'ultimo romanzo di Simenon, edito in Italia, è approdato alle classifiche dei libri più venduti

SIMENON SIMENON. LE PASSAGER DU POLARLYS VOYAGE DANS LES CLASSEMENTS 
Le dernier roman en date de Simenon édité en Italie rejoint dans les classements les livres les plus vendus
SIMENON SIMENON. THE POLARIS PASSENGER TRAVELS IN THE RANKS 
Simenon’s latest novel published in Italy to date joins the most sold books ranking.

Erano parecchi anni che questo eroe simenoniano era in viaggio. Il passeggero del Polarlys  infatti era uscito l'ultima volta in Italia ben cinquant'anni fa'. Era infatti il 1966 quando fu pubblicato dalla Arnoldo Mondadori  Editore negli Omnibus, nella colllana dedicata a Simenon, nel volume Romanzi polizieschi e di guerra.
Beh il viaggio è stato lungo, ma il "passeggero" è arrivato putuale come  titolo simenoniano dell'estate . Uscito infatti a fine giugno la sua vocazione di lettura vacanziera é inequivocabile.
Sarà stata questa lunga (... lunghissima) attesa a far conquistare i posti di di rilievo nelle classifiche dei libri più venduti? Oppure è il fatto di essere quella lettura estiva cui i lettori di Simenon non rinunciano? Oppure.... beh, ogni volta che cerchiamo una spiegazione specifica, alla fine ci dobbiamo arrendere al fatto che questo succede a tutti i titoli simenoniani , in qualsiasi periodo dell'anno escano e il motivo è quello più semplice del mondo.
Piacciono.
E allora dopo una decina di giorni dalla sua uscita, la classifica dell'inserto TuttoLibri de La Stampa di ieri ce lo presenta nella 5a posizione della "Narrativa Straniera".  Nell'odierno supplemento La Lettura del Corriere della Sera la classifica dei libri più venduti piazza Il passeggero del Polarlys al 10° posto sempre nella  "Narrativa Straniera".
E adesso andiamo a vedere cosa succede nel settore dei libri venduti on-line. Nella "Top 10" di Internet Book Shop il romanzo di Simenon è nella parte alta della classifica, e più prcisamente al 5° posto. Anche in quella di Feltrinelli.it è ben posizionato visto che Il "passeggero" naviga in 9a posizione. Nella classifica di Giunti il titolo simenoniano si piazza in 15a posizione della sezione Narrativa.
Questo succede a dieci giorni circa dall'uscita. Vedremo la prossima settimana cosa ci riserverà questo romanzo. (m.t.)

SIMENON SIMENON DOMENICA -SIMENON SIMENON DIMANCHE - SIMENON SIMENON ON SUNDAY


Illustrazione di Giancarlo Malagutti


"Maigret joue au billard dans le roman La maison du juge"

"Maigret gioca a biliardo nel romanzo Maigret e la casa del giudice"

"Maigret plays billiards in the novel The Judge's House"

sabato 9 luglio 2016

SIMENON SIMENON. ERREURS DE CONGRUENCE: LES TEMOINS A CHARGE…

Un autre texte à propos des révisions de Simenon, et un exemple pris dans un roman 

SIMENON SIMENON. ERRORI DI CONGRUENZA: I TESTIMONI DELL'ACCUSA… 
Un altro testo a proposito delle revisioni di Simenon, ed un esempio preso da un romanzo 
SIMENON SIMENON. MISTAKES IN CONSISTENCY: WITNESSES FOR THE PROSECUTION… 
Another text about Simenon's revisions and an example in a novel 
Amis simenoniens, les plus anciens fidèles lecteurs parmi vous se souviennent peut-être qu'en octobre 2014, nous avions parlé des "fautes de congruence" (ce que Maurizio avait appelé des "bloopers") qu'on trouve dans les romans de Simenon. Maurizio a récemment écrit deux billets à propos du travail de révision que Simenon faisait sur ses manuscrits, et il a surtout évoqué le thème du style (les fameux "mots-matière") et celui des erreurs d'orthographe et des fautes de frappe. Comme il a moins abordé le thème de la congruence, j'ai eu envie de revenir un peu sur le sujet… 
Simenon a souvent expliqué son travail de révision dans les interviews qu'il a donnés, en disant combien ce travail lui était pénible, mais aussi qu'il s'y pliait parce qu'il le considérait comme nécessaire: il procédait à ce qu'il appelait la "toilette" du texte, supprimant tout ce qu'il trouvait superflu: les effets de langage et de style, les "trop belles phrases", etc. Souvent, la révision s'en tenait là, et il ne revenait pas sur le fond; comme il le disait à Carvel Collins, un de ses interviewers, qui lui demandait: "Il ne s'agit pas de revoir la trame de l'intrigue ? – Oh! Je ne touche jamais à rien de ce genre. Parfois j'ai changé les noms en cours de rédaction […] alors, en révisant, je rétablis les choses." Ce qui, nous l'avions déjà évoqué dans un billet de janvier 2015, n'a pas empêché qu'un certain nombre d'erreurs sur ces noms soit resté dans les versions définitives.  
Ce thème de la révision, Simenon en parle aussi à plusieurs reprises dans ses Dictées. Par exemple, dans La main dans la main: "Lorsque je revoyais mes romans, autrefois, je le faisais dans une certaine tension d'esprit, car il y avait une ligne à suivre et j'avais à rester autant que possible dans la peau de mes personnages. Je ne les revoyais d'ailleurs qu'une seule fois. Je ne les ai jamais relus depuis. Je serais peut-être confus de toutes les erreurs que j'ai pu laisser passer, car je travaillais très vite, pour me débarrasser de cette tâche qui ne m'intéressait pas, et plusieurs de mes romans ont été revus en deux jours seulement." 
Cette rapidité de révision est confirmée par une étude menée par Claudine Gothot-Mersch, Le travail de l'écrivain à la lumière des dossiers et manuscrits du Fonds Simenon, publiée dans le livre Lire Simenon, paru aux éditions Labor en 1980. En comparant les documents conservés au Fonds, manuscrits, enveloppes jaunes, calendriers de rédaction et révision, dossiers divers, la chercheuse est arrivée à la conclusion qu'à mesure que le temps de rédaction d'un roman raccourcit, le temps de révision diminue en parallèle: "à partir de 1966 tous les romans, policiers ou non, sont bouclés en 7 jours. A partir de 1969, c'est la révision du texte qui gagne en rapidité: 2 ou 3 jours, alors qu'auparavant la période de révision, souvent de 4 jours, peut en prendre parfois jusqu'à 9 ou 10." 
Il pourrait être intéressant de savoir si les erreurs restées dans les textes (typographiques ou de congruence) augmentent à mesure que diminue le temps de révision, ou s'il n'y a pas de corrélation entre les deux faits. Une étude à mener peut-être un jour… En attendant, nous nous contenterons de donner un exemple de ces erreurs de congruence, particulièrement frappant, que nous avons choisi dans Maigret et les témoins récalcitrants, un roman où l'auteur semble multiplier à plaisir ces erreurs, et, soit dit en passant, un roman auquel il a consacré quatre jours de révision… 
Au chapitre 1, Maigret, alors qu'il arrive au bureau, apprend qu'un cambrioleur, surnommé le Chanoine, a été arrêté par Lapointe. Le commissaire l'interroge, puis charge Lapointe de le conduire au Dépôt. Or, au chapitre 4, lorsque Maigret revient au bureau, après être allé chez les Lachaume, il fait venir Lucas et lui demande comment cela s'est passé avec le Chanoine, comme si c'était le brigadier qui l'avait conduit au Dépôt… On pourrait admettre, à la rigueur, que Lucas a fait le travail à la place de Lapointe, celui-ci étant trop fatigué après sa nuit blanche… Quelques pages plus loin, Maigret demande à Torrence de se renseigner sur la voiture des Lachaume, et un peu plus tard, le commissaire reçoit un coup de téléphone de Janvier qui lui donne les renseignements demandés. Or Janvier a été chargé peu avant de téléphoner au docteur Paul puis de monter au laboratoire: il ne peut donc en principe pas être allé à Ivry Autre incongruence: Maigret, un peu plus tôt, a téléphoné au commissariat d'Ivry pour leur demander l'adresse de Véronique Lachaume, et c'est Janvier (alias Torrence...) qui lui donne cette adresse lors du coup de téléphone évoqué plus haut… Sans compter que ce pauvre Torrence a aussi été chargé de découvrir le nom de jeune fille de la femme de Léonard, et que Maigret lui coupe l'herbe sous le pied en se renseignant auprès du notaire de la famille…  
Est-ce l'ambiance déprimante de la biscuiterie décrépite et l'humeur morose du commissaire qui lui font mener cette enquête de façon un peu brouillonne ?...  
 
Murielle Wenger 

venerdì 8 luglio 2016

SIMENON SIMENON. COSA MANCAVA A MAIGRET PER INDAGARE... RISPETTO AD OGGI?

Dai cellulari alle più sofisticate tecniche di anatomopatologia forense, dal fax al computer, dalle telecamere ad internet... come erano diverse le sue inchieste?


SIMENON SIMENON. QUE MANQUAIT-IL À MAIGRET POUR ENQUÊTER… PAR RAPPORT À AUJOURD'HUI ? 
Des téléphones cellulaires aux techniques les plus sophistiquées des sciences forensiques, du fax à l'ordinateur, des caméras vidéo à internet… en quoi ses enquêtes étaient-elles différentes ?
SIMENON SIMENON. WHAT DID MAIGRET LACK FOR INVESTIGATING… COMPARED TO TODAY? From cell phones to the most sophisticated techniques of forensic science, from fax machines to computers, from video cameras to the Internet… how were his investigations different? 
Leggete un giallo contemporaneo. A meno che l'autore non sia un patito di slittamenti temporali e quindi la vicenda si svolga nel medio evo, piuttosto che ai tempi della Roma antica, o in quelli della prima guerra mondiale, troverete che ovviamente fa usare ai suoi protagonisti tutta quella tecnologia che ormai anche noi comuni cittadini utilizziamo quotidianamente oltre a quella più sofisticata ed avanzata appannaggio delle forze armate di quelle dell'ordine e, immancabilmente, dei servizi segreti.
Ci sono romanzi più realisti e quelli che spingono sull'acceleratore delle potenzialità tecnologiche, permettendo all'eroe di turno di sapere dalla sua squadra di scienziati, partendo da un pezzetto di copertone trovato sul luogo del crimine, di quale tipo si trattava, su quale vettura era montato, quali tipi di asfalto aveva attraversato e quindi da dove veniva l'auto e quindi l'assassino, e allora etc. etc. etc...
Abbiamo più  volte ragionato dell'attualità dei romanzi di Simenon, nonostante siano stati scritti cinquanta o quasi cent'anni fa'. L'appeal letterario di quello che scriveva allora è  tutt'ora valido e lo confermano le buone performance di vendita, dimostrate dalle altrettanto buone posizioni nelle classifiche dei libri più venduti.
Ma il gap tecnologico c'è. Può non fare sentire il suo peso, ma è presente.
Quando durante un appostamento, un ispettore, o anche lo stesso commissario Maigret, ha bisogno di fare una telefonata urgente, deve andare a cercare un bistrot, un ristorante o un locale qualsiasi dotato di telefono. E se nei paraggi non c'è nulla? Allora deve tentare con una portineria di un palazzo, dove ad esempio Maigret entra in quella intimità domestica, cosa che permette a Simenon di mostrarci il commissario che annusa gli odori della casa, dà una sbirciatina in cucina, soprattutto se c'è qalcosa in cottura... insomma tempi bibilici rispetto alla telefonata con un cellulare, l'inchiesta perde in velocità, ma la vicenda ci guadagna in attrattiva.
Certo in un sottotetto di Quai des Orfèvres c'è il dottor Moers, il capo della sezione scientifica che, con i suoi ragazzi, si dà da fare ad analizzare bottoni, fili di stoffa, tipi di carta, bossoli... Ma di fronte alle sezioni scientifiche dei gialli d'oggi sembra una figura a metà tra il trovarobe e  l'inventore stravagante.
E poi c'è il dottor Paul, il medico legale, che, pur efficiente, risulta una pallida copia degli anatomopatologi forensi dell'attuale letteratura.
Impronte digitali? Dna? Database digitalizzati? E ancora, telecamere, sensori di geolocalizzazione che da lontano seguono, invisibili, i sospettati?
Maigret e la sua squadra hanno gambe e piedi, per pedinare qualcuno. Ore, giorni interi, nottate, con ispettori che si danno il cambio e dove l'inseguito alla fine sa di essere seguito e non è raro che tra chi scappa e chi insegue finisca per instaurarsi un rapporto fatto di piccoli segni, espressioni appena accennate, gesti impercettibili.
Ma torniamo alla tecnologia. Sulla scena del crimine di un poliziesco attuale, se la scientifica non ha  terminato tutti i rilievi di ogni tipo, il campo è off-limits. Si potrebbe dire (anatomopatologia forense a parte) che le indagini iniziano rivolgendo l'attenzione alle cose, quelle stesse  cose che analizzate, sezionate, confrontate, scomposte potranno fornire indizi utili all'indagine.
Maigret invece inizia dalle persone. Sul luogo del delitto si guarda intorno, cerca di captare l'atmosfera, le relazioni interpersonali, s'impregna degli umori del posto e della gente, come se dovesse immedesimarsi in uno di loro e intuire la mentalità dominante, i valori e le motivazioni dei comportamenti. Poi ad un certo punto di questo processo arriva la scintilla che dà una direzione alle sue indagini. 
Nella narrativa gialla odierna il peso della tecnologia è preponderante, nelle inchieste del commissario Maigret é invece quasi marginale. Le prove sono importanti, ma se Maigret non capisce le motivazioni che hanno portato all'estremo gesto, non riesce a dare un senso e una direzione all'indagine.  
Affermava in un articolo del 2008 l'allora Direttore della Polizia Scientifica, Alberto Intini, "... Sarebbe un grave errore spostare verso l’esperto della polizia scientifica il ruolo di leader dell’indagine: in primo luogo perché non è il suo mestiere (ha un altro background professionale e ha un diverso approccio metodologico), inoltre perché non è in possesso degli elementi che via via compongono il quadro investigativo, infine perché il suo lavoro dà delle risposte, dettate dalla conoscenza scientifica, a domande poste dall’organo inquirente, ma non è in condizione di formulare ipotesi, né tanto meno giudizi sui comportamenti umani. Per esempio, può fornire certezze sulla presenza di un soggetto sulla scena del crimine, ma non ha gli elementi per arrivare a sostenere che è l’autore del delitto....".
L'articolo s'intitolava" Nostalgia di Maigret".(m.t.)