domenica 17 dicembre 2017



SIMENON SIMENON. LE TIERCE DE MAIGRET 
Un choix de trois romans de la saga, sur un thème particulier 

Trois enquêtes dans les palaces 
Si Maigret promène sa lourde silhouette dans les loges de concierge, les ateliers des petits artisans ou les boutiques de quartier, il lui arrive aussi de fréquenter d'autres sphères sociales. Outre les demeures cossues de l'aristocratie et de la haute bourgeoisie, c'est dans les palaces qu'on le voit parfois enquêter. C'est d'ailleurs dans un de ceux-ci que se passe une bonne part de l'intrigue du premier roman de la saga, et on l'y reverra dans le premier roman écrit pour la période Gallimard.
"Le Majestic ne le digérait pas. Il s'obstinait à faire une grande tache noire et immobile parmi les dorures, les lumières, les allées et venues de robes du soir, de manteaux de fourrure, de silhouettes parfumées et pétillantes." (Pietr le Letton)
"Maigret, qui avait gardé son chapeau sur la tête, allait et venait, les mains dans les poches, s'arrêtait parfois derrière un cuisinier qui tournait une sauce, comme si cela l'intéressait énormément, puis on le retrouvait à la plonge, ou le visage collé aux vitres de la salle des courriers." (Les caves du Majestic) 
"il se trouvait tout à coup dans les coulisses. Il avait poussé la porte […] et il découvrait un autre escalier, plus étroit, sans tapis. Les murs n'étaient plus aussi blancs. Une porte entrouverte laissait voir un réduit encombré de balais avec un gros tas de linge sale au milieu." (Maigret voyage)


SIMENON SIMENON. LA TRIPLETTA DI MAIGRET 
Una scelta di tre romanzi della serie, su un tema particolare 

Tre inchieste nei “palazzi” 
E’ vero che Maigret si fa vedere, con la sua pesante figura, nelle guardiole delle portinerie, nelle botteghe dei piccoli artigiani o nei negozi di quartiere, ma arriva anche a frequentare altre sfere sociali. Oltre che nelle residenze opulente dell’aristocrazia e dell’alta borghesia, è nei alberghi di lusso che lo si vede talvolta indagare. D’altronde è in uno di questi che si svolge gran parte della trama del primo romanzo della serie, che si ritroverà poi nella prima indagine scritta nel periodo Gallimard.
“Il Majestic non lo digeriva. Egli si ostinava a rappresentare una grande macchia nera e immobile tra le dorature, le luci, il viavai di vestiti da sera, dei mantelli di pelliccia, delle silhouette profumate e scintillanti”. (Pietr il Lettone)
“Maigret, che aveva lasciato il suo capello in testa, avandava e veniva, le mani in tasca, si fermava qualche volta dietro un cuoco che mescolava una salsa, come se questo lo interessasse enormemente, poi lo si ritrovava dal lavapiatti, oppure con il viso incollato ai vetri della salla dei camerieri” (I sotterranei del Majestic) 
“si ritrovava di colpo dietro le quinte, aveva spinto la porta […] e aveva scoperto un'altra scala, più stretta e senza tappeto. Le pareti non erano più così bianche. Una porta semi aperta lasciava scorgere uno stanzino ingombro di spazzole con un grande mucchio di biancheria sporca in mezzo.” (Maigret viaggia) 


SIMENON SIMENON. MAIGRET'S TRIFECTA 
A choice of three novels of the saga, on a particular theme

Three investigations in luxury hotels 
Il Maigret walks his heavy silhouette in concierge lodges, in craftsmen workshops or in neighbourhood stores, he also happens to attend other social spheres. Besides the stately houses of aristocracy and upper classes, you can sometimes see him investigating in luxury hotels. In fact it's in one of these that a large part of the plot of the first novel in the saga takes place, and we'll see him there again in the first novel of the Gallimard period.
"The Majestic didn't digest him. He persisted in making a big and motionless black spot among gilding, lights, coming and going of evening dresses, fur coats, perfumed and sparkling silhouettes." (Peter the Lett)
"Maigret, who had kept his hat on his head, was going back and forth, sometimes stopping behind a cook who was making a sauce, as if it interested him a lot, then you could see him at the washing dishes corner, or his face pressed to the windows of the valets' room." (The Cellars of the Majestic) 
"he suddenly found himself backstage. He had pushed the door […] and he found another staircase, narrower, without carpet. Walls weren't so white anymore. Through an open door you could see a closet cluttered with brooms and a big pile of dirty laundry in the middle." (Maigret and the Millionaires) 

by Simenon Simenon

sabato 16 dicembre 2017

SIMENON SIMENON. MAIGRET, MAITRE DU TEMPS

 Le temps de l'enquête et le temps de l'écriture, le temps du commissaire et le temps du romancier… 

SIMENON SIMENON. MAIGRET, MAESTRO DEL TEMPO 
Il tempo dell'indagine e il tempo della scrittura, il tempo del commissario e il tempo del romanziere... 
SIMENON SIMENON. MAIGRET, MASTER OF TIME 
The time of the investigation and the time of the writing, the chief inspector's time and the novelist's time… 




La maîtrise du temps est importante pour Maigret. Non seulement il doit mener ses enquêtes dans une diligence qui lui permette de ne pas perdre le fil des indices ("il avait horreur d'interrompre une enquête, prétendant qu'une des principales chances de succès est la rapidité. Plus les jours passent et plus il est difficile d'obtenir une précision des témoins" - La colère de Maigret), mais encore les questionnements sur le temps sont importants au cours de ses investigations: connaître l'heure à laquelle une victime a été tuée, connaître l'emploi du temps d'un suspect, ce sont souvent les premières questions que pose le policier au début de son enquête. Une fois qu'il a établi ce cadre temporelet situé le déroulement des événements, il peut s'intéresser aux agissements des suspects, et vérifier leurs assertions en contrôlant leur alibi par rapport à ces indices temporels ("Les questions de temps, en particulier, devaient jouer un rôle important, et il s'ingénia à reconstituer, heure par heure, l'enchaînement des événements." Une confidence de Maigret). 
Cette diligence que nous évoquions plus haut n'empêche d'ailleurs pas que Maigret, s'il veut mener une enquête dans un temps le plus court possible, prenne cependant le temps nécessaire, pour pouvoir ruminer son enquête. D'où l'impression de lenteur que le commissaire peut parfois donner. En cela, Maigret est en quelque sorte "maître du temps", parce qu'il utilise celui-ci à sa guise, cherchant à résoudre l'énigme en un temps aussi ramassé que possible, mais en même temps (!) il utilise chaque parcelle de ce temps qui s'écoule, en "prenant son temps", dans tous les sens du terme, remplissant cet espace temporel de ses cogitations et de ses ruminations. 
Comme l'intrigue, dans les romans de la saga, est vue à travers le regard de Maigret (ce qu'on appelle la "focalisation interne"), c'est le commissaire lui-même qui doit maîtriser ce déroulement temporel; autrement dit, c'est lui qui doit avoir à sa disposition le moyen de savoir l'heure qu'il est à tel moment de son enquête. Pour ce faire, il dispose d'outils, c'est-à-dire d'objets qui indiquent le temps, telles les horloges, les pendules et les montres. Maigret peut regarder l'heure à une horloge dans un café, à la gare, sur un clocher, dans les rues de Paris ou dans un intérieur qu'il visite.  
Maigret possède lui-même trois garde-temps à sa disposition: le réveille-matin qui se trouve boulevard Richard-Lenoir, et qui lui permet de savoir à quelle heure il vient de se faire réveiller en pleine nuit par un coup de téléphone; ensuite, la pendule qui trône sur la cheminée dans son bureau au Quai des Orfèvres, et qui donne l'heure qu'il est au moment où se déclenche l'événement qui va inaugurer une nouvelle enquêteEnfin, Maigret porte lui-même une montre, qu'on lui voit tirer parfois de sa poche lors de l'attente – plus ou moins patiente – d'un événement qui doit modifier le cours de l'enquête. 
Cette maîtrise du temps dont Simenon a doté Maigret se reflète dans le texte même des romans, que l'auteur parsème d'innombrables notations temporelles, qui non seulement marquent le déroulement de l'enquête, en faisant sentir le passage des heures et des jours, mais aussi structurent le récit, lui donnent une certaine cohérence, et, à côté des nombreuses évocations météorologiques, les indices temporels sont partie intégrante de l'intrigue.  
Si Maigret ne va pas jusqu'à être obnubilé par le temps qui passe, ces nombreuses marques temporelles ne reflètent-elles pas cette obsession de Simenon lui-même, ce frénétique de l'écriture, qui avait besoin d'une routine "réglée à la minute près", même une fois cessée son activité de romancier, lui qui écrivait dans une de ses dictées: "En somme, mon emploi du temps est une sorte de mécanique qu'un programmateur aurait pu établir. Notre petite maison rose est pleine d'horloges. J'ai la manie des montres. Et pourtant je ne regarde jamais l'heure. Je n'en ai pas besoin. Je la connais instinctivement." (Vacances obligatoires)…  

Murielle Wenger 

venerdì 15 dicembre 2017

SIMENON SIMENON. GLI STRUMENTI DI SCRITTURA DEL ROMANZIERE

Di quali elementi si serviva lo scrittore per realizzare le proprie opere?

SIMENON SIMENON. LES INSTRUMENTS SCRIPTURAUX DU ROMANCIER
De quels éléments se servait l'écrivain pour réaliser ses propres œuvres ?
SIMENON SIMENON. NOVELIST'S WRITING INSTRUMENTS
What elements did the writer use to create his works?



Dei rituali di scrittura di Simenon si parlato tantissimo. Le pipe pronte per essere fumate, le buste di Manila con gli appunti preliminari, gli elenchi del telefono per cercare nomi e cognomi, l'occorrente per bere, e, per un certo periodo, una serie di matite ben appuntite, insomma tutto un contorno quasi indispensabile, come pure la sequenza di fasi che lo preparavano alla scrittura e che assumevano quasi il sapore di riti scaramantici. Ma più in dettaglio quali erano le preferenze dello scrittore?
Le ritroviamo in una lettera che contiene le risposte del romanziere stesso ad un anonimo studente della Università di Parigi, La Sorbona. La lettera fu resa pubblica grazie all'intervento di John Simenon e poi fu anche inclusa nel Cahier de L'Herne dedicato a Simenon (curato nel 2013 da Laurent Demoulin).
Da questa lettera vengono fuori alcuni elementi già noti, altri invece non proprio di dominio pubblico.
Ad esempio il colore d'inchiostro preferito da Simenon: "il giallo e l'arancio (o l'albicocca matura" . Anche se poi per scrivere i suoi romanzi afferma di utilizzare un più ordinario inchiostro blu-nero.
All'inizio, alcune prime stesure dei romanzi erano fatte a matita. Ma per i Maigret è stata usata sempre la macchina per scrivere.
E le cancellature? Simenon risponde che lui cancella pochissimo, "soltanto le parole inutile, come aggettivi, avverbi, etc, e non ne aggiungo mai al testo".
Questo ci da la misura di quanto il romanziere procedesse veloce e sicuro nella scrittura.
Un modo di scrivere che rivela una capacità di narrare di getto, senza lavorare sull'architettura della frase, senza sostituzione di termini, nessuna indecisione su quale parola utilizzare o su quello che ha appena scritto.
Ma torniamo agli strumenti della scrittura. Simenon ama le belle carte, ma nella sua vita si è trovato a scrivere sulla carta intestata degli alberghi, sui quaderni, sulla carta velina... Questo a testimoniare come la sua attività avesse certamente dei rituali e delle abitudini, ma quando Simenon scriveva in viaggio, quando si trovava all'estero non aveva problemi, la sua capacità di scrivere in quelle occasioni prevaricava la necessità di "apparecchiare" in un certo modo il tavolo della scrittura.
Certo la macchina per scrivere diventa uno strumento essenziale per lo scrittore.
"...la macchina per scrivere, che vi trascina con il suo ritmo, evita i ripensamenti e permette così una maggiore spontaneità, io seguo i miei pensieri, senza sapere dove mi condurrà...".
Questo strumento di scrittura quindi aumenta quella sorta di automatismo che s'impossessa di Simenon quando si siede a scrivere e che gli consente di andare avanti come se già sapesse a memoria quello che doveva raccontare e come doveva farlo.
Non è difficile comprendere come qualche scrittore invidiasse questo istinto di Simenon, e come fosse nata la voce che la sua velocità di scrittura andava a detrimento della qualità delle sue opere. Ma quando tutto questo fu superato, si volse completamente a suo favore. Conciliare la velocità e la qualità era una caratteristica che faceva di Simenon un romanziere particolare, molto dotato e quell'essere fenomeno solo per la sua capacità di scrivere fino ad ottanta pagine al giorno, si trasformò e divenne il "fenomeno Simenon" che significava uno scrittore al di fuori della norma che si staccava nettamente dagli altri romanzieri del'900. (m.t.)     

giovedì 14 dicembre 2017

SIMENON SIMENON. SIMENON AND FECAMP /4

Fécamp then and now 

SIMENON SIMENONSIMENON E FECAMP /4 
Fécamp ieri e oggi 
SIMENON SIMENON. SIMENON ET FECAMP /4 
Fécamp autrefois et aujourd'hui 

By the end of 1937, Simenon, tired of life in Paris, had decided to move on yet again and January 1938 saw him begin an extended trip in search of a new home. His wife, Tigy, explained later that ‘we loved the sea and we travelled all along the coast looking for the ideal place’; their voyage would take them all the way from Dunkirk on the Belgian border to La Rochelle on the Atlantic coast and it was in the course of this journey that Simenon made his final visit to Fécamp. The town’s subsequent appearances in the author’s fiction, often represented as the recollections of his characters, such as René Maugras in Les Anneaux de Bicêtre, would be as he remembered it from the 1920s and 1930s. Some eighty years having passed by, it seems only natural, therefore, to ask whether a visitor to present-day Fécamp will recognise the locations so vividly depicted in Simenon’s writings. 
After 1945, the coal-powered trawlers were progressively replaced by diesel-engined boats, as Simenon had himself predicted in his 1934 newspaper article ‘On ne tue pas une flotte de pêche’ (‘You can’t kill a fishing fleet’) but contrary to the title of Simenon’s text, Fécamp’s cod-fishing industry did die out following the Canadian government’s exclusion of foreign fishing boats from the Newfoundland Grand Banks in the 1970s. Fécamp’s last long-distance cod trawler the Dauphin abandoned the port in 1987. Although a much smaller fishing fleet remains in Fécamp, the ‘huge iron boats belching black smoke’ described in L’Homme à la cigarette have largely been replaced by pleasure vessels, the quayside is no longer lined by wagons being loaded with ‘cod whose smell impregnated the whole town’ (Les Anneaux de Bicêtre) and, fortunately perhaps, the visitor is not required to ‘walk in oily puddles shining with fish scales and their rotting entrails’ (Pietr-le-Letton). The Argentin shipyard in the Bassin Freycinet where Simenon’s boat the Ostrogoth was built is long gone. 
Yet some things are little changed. Fécamp remains a small provincial town whose population has scarcely changed since the 1930s and which suffers from the same poor rail transport links which obliged Maigret in Pietr-le-Letton to leave the Paris-Le Havre mainline train at La Bréauté to take a branch line to Fécamp. ‘The chapel standing on the upstream cliff and the long white line of the casino of the casino below the downstream cliff’ (‘Le comique du Saint-Antoine’) can still be seen and the visitor can take a drink Chez Léon like Simenon and so many of his characters at the Hôtel-restaurant du Progrès on Quai de la Vicomté 
While historical events inevitably change the economic activities of a town, they cannot affect its climate or physical location. Any visit to Fécamp in autumn will almost inevitably take place under the conditions described in ‘Le bateau d’Emile’ when ‘It rained almost every day for those two weeks, with low clouds, a grey choppy sea and a sou’westerly wind.’ As evening falls, the Maigretphile will recognise at once the ambiance of the commissaire’s pursuit of Pietr-le-Letton: "[…] ahead of him, he glimpsed the deserted jetty, a long black line stretching into the night with waves splashing up on either side. […] The red and green lights of the channel shone through the darkness. The lighthouse perched on the rocks flashed its beacon at fifteen-second intervals over a wide patch of sea and lit up the nearer cliff face, lending it, for that brief instant, a kind of ghostly light. […] In front […] the dark tumult of the sea. Behind […] the town with its shops and its slippery cobbles. " 
It would, of course, be unrealistic to expect to find Simenon’s Fécamp frozen in time, but a trip to the town will reward the reader seeking to immerse him/herself in the novelist’s celebrated atmosphere and to better understand the social background of the Fécamp novels and short stories. And, with the opening of the town’s brand new multi-million-euro Musée des pêcheries scheduled for February 2018, there could not be a better time to start planning a visit.  

William Alder