lunedì 19 marzo 2018

SIMENON SIMENON. “MR. HIRE’S ENGAGEMENT” / 2

Everybody is a voyeur. The primary woman returns the look.

SIMENON SIMENON. “LES FIANCAILLES DE MR. HIRE” / 2 
Chacun est un voyeur. Le principal personnage féminin renvoie le regard.
SIMENON SIMENON. "LE FIDANZATE DI MR.HIRE" / 2
Ognuno è un voyer. Il principale personaggio femminile risponde allo sguardo 


Voyeurism is widespread in the novel. For instance, the commonest French verb meaning to ‘look’ appears 140 times. Yet, the type of ‘looking’ varies: Hire’s is vicarious and Alice’s is opportunistic. Both happen to use a two-way street, in alternation, with Hire staring at Alice from his dark den and her observing him from her darkened bedroom. Alice “saw Mr. Hire’s lighted window. […] She had not lit her lamp.” Another difference is that Hire believes she is unaware, but Alice knows he is watching. “Her look […] reached the window. […] What was she looking at? […] He clearly saw the girl’s fleshy lips half-open in a smile. But for whom? Why?” She knows he is spying on her. “She knew Mr. Hire was there.” 
What is more, her window exchanges gradually evolve in a different way than Hire’s do. At first, hers is a prideful exhibitionism. She is simply showing off: “She pushed the sheets away a bit and stretched while sticking out breasts that ballooned the white silk of her nightgown. He did not move, so she got up, exposing her pink thighs for an instant.” When he is tailing her outside, as he stares, she toys with him. “She was playing her role. She pretended to not see him, to be relaxed, unconcerned. Twice, she powdered her nose and put on lipstick. Twice too, she tugged her skirt down as if she was surprised that Mr. Hire was looking at her knees.” 
But her demonstrations advance into predatory manipulation. Brazen Alice goes to his door in provocation, but timid Hire does not yet dare open it. “She looked down. A moment before, the outline of the keyhole stood lit up, then something intervened between the door and the light. She sensed his eye, pulled back a step to get within his line of sight, and proudly thrust out her exuberant bosom.” Suddenly, “the eye disappeared” because Hire also stepped back, expecting a crisis, holding his breath, staring at the door. “Was he also seeing an eye behind the keyhole?” 
Later on, Alice watches as Hire watches. “From the obscurity of her bedroom, up on her knees on her bed to see better,” Alice observes him “walk up to the keyhole and glue his eye there” before accepting the inevitable police summons. She delivers hers: “She stuck her paper on her windowpane” and “he squinted under his bushy brown eyebrows to read: I absolutely have to talk to you.” A few more window signals precede direct physical seduction. “She pulled him to her. […] Her entire body was writhing, seeming to take possession of the man while she glued her mouth to his.” “He gently disengaged himself but has taken her baitHe proposes they run off together, asking her to “think about it until tomorrow….” Hire heads on, all alone, for he only sees her once again. After “he looked into her empty bedroom with warm nostalgia,” he catches a glimpse of her at work. “He could see, next to the counter, Alice’s pink face, her white apron, her bare arms.” Hurtling down a tragic path, he is always looking for her, but his last vision is purely imaginary: “without daring to look at the dairy bar,” this “did not prevent him from imagining Alice’s bent-over silhouette walking her rag over its threshold.” Alice, however, does see him again: dead! 

David P Simmons 

domenica 18 marzo 2018


SIMENON SIMENON. PORTRAIT DE MAIGRET 
Maigret vu par Simenon, extraits d'interviews 

La dernière étape de cette rubrique nous amène en avril 1986. C'est dans le journal Télé7Jours que Simenon est prié, une fois de plus, de raconter la naissance de son héros. Evidemment, il privilégie la version, devenue "officielle", de Delfzijl… On lui demande aussi quelques mots sur Mme Maigret, "épouse idéale" pour son mari. Quant au commissaire, voici ce que Simenon en dit. 
"Maigret n'est ni un détective, ni un policier. Il n'est pas en train de deviner la solution d'une énigme, en examinant une trace de pas. Il essaie de comprendre l'homme. D'ailleurs, sa devise est «Comprendre et ne pas juger». C'est aussi la mienne." 


SIMENON SIMENON. RITRATTO DI MAIGRET 
Maigret visto da Simenon, estratti da interviste 

L’ultima puntata di questa rubrica ci porta all’aprile del 1986. E’ nel giornale Télé7Jours che Simenon è pregato, per l’ennesima volta, di raccontare la nascita del suo eroe. Evidentemente, continua a privilegiare la versione, divenuta «ufficiale» di Delfzijl… Gli chiedono qualche parola anche sulla signora Maigret, «sposa ideale» per il proprio marito. Quanto al commissario, ecco quello che Simenon disse. 
«Maigret non è né investigatore, né un poliziotto. Non va ad indovinare la soluzione di un mistero esaminando delle tracce dei passi. Lui cerca di comprendere l’uomo. Daltronde il suo motto è ‘Comprendere e non giudicare’. Ed è anche il mio.»  


SIMENON SIMENON. MAIGRET'S PORTRAIT 
Maigret seen by Simenon, extracts from interviews 

The final step of this column brings us in April 1986. In the newspaper Télé7Jours Simenon was once more asked to tell his hero's birth. Of course he would favour the now "official" version of Delfzijl… He was also asked about Mme Maigret, the "ideal wife" for her husband. As for the Chief Inspector, here's what Simenon had to say.
"Maigret isn't a detective, nor a policeman. He's not guessing the solution to an enigma, by examining a footprint. He tries to understand human beings. Moreover his motto is «To understand and not to judge». It's mine too." 

by Simenon Simenon

sabato 17 marzo 2018

SIMENON SIMENON. LA VENDEE, DIX ANS APRES

Quelques hypothèses sur des rapprochements entre le romancier et son personnage 

SIMENON SIMENON. LA VANDEA, DIECI ANNI DOPO 
Alcune ipotesi su confronti tra il romanziere e il suo personaggio 
SIMENON SIMENON. THE VENDEE, TEN YEARS LATER 
Some hypotheses on connections between the novelist and his character 


1943- 1953. Dix ans séparent la rédaction de L'inspecteur Cadavre de celle de Maigret a peur. Ces deux romans partagent le fait que leur intrigue se déroule dans une même région, la Vendée. Le premier a été rédigé alors que Simenon lui-même y habite (Saint-Mesmin, à ce moment-là), tandis que le second est écrit à Lakeville, aux Etats-Unis.  
En mars 1943, au moment où le romancier achève L'inspecteur Cadavre, il vient de terminer, quelques semaines plus tôt, la rédaction de Pedigree, ce texte autobiographique sur les souvenirs de son enfance qu'il a voulu léguer à son fils Marc. On est au milieu d'une guerre dont on ne voit pas l'issue, et Simenon se réfugie dans l'écriture. L'inspecteur Cadavre est le sixième roman de la saga maigretienne qu'il a écrit pour Gallimard. S'il a repris son personnage de commissaire, c'est, dit-on, avant tout pour des raisons financières, car son éditeur lui a déjà fait savoir plus d'une fois que ses "romans durs" se vendent moins bien, et que des romans policiers, surtout avec le héros Maigret que tous les lecteurs apprécient, seraient certainement l'occasion de chiffres de vente supérieurs… Mais nous l'avons déjà écrit à plusieurs reprises sur ce blog, nous pensons que ce n'est pas la seule raison, et que Simenon avait pris du plaisir à renouer avec son commissaire, dont les aventures qu'il narrait devaient l'aider à s'évader d'un quotidien parfois difficile… 
Quoi qu'il en soit, dans les romans maigretiens précédents, Simenon s'était amusé à promener son héros surtout dans des lieux parisiens ou proches de la capitale, des grands palaces (Les caves du Majestic) aux lotissements de banlieue (Félicie est là), des immeubles de la périphérie (Cécile est morte) aux bords de Seine (Signé Picpus), avec cependant déjà une enquête hors les murs, une première incursion en Vendée, dans La maison du juge, où Maigret était exilé comme, peut-être, Simenon lui-même se sentait en exil… Alors que, dans ce roman, le commissaire fuyait Luçon pour goûter le bord de mer à L'Aiguillon, cette fois-ci, dans L'inspecteur CadavreSimenon plongeait Maigret en plein marais vendéen, à la découverte des secrets cachés et honteux d'une "bonne" famille bourgeoise, installée dans un village que le romancier inventé pour les besoins de la cause, Saint-Aubin-les-Marais. Nous n'allons pas faire l'analyse de ce roman, mais nous en retiendrons ceci, que Maigret, envoyé sur place pour une enquête officieuse, se sent aussi mal à l'aise que possible, et qu'il passe son temps à essayer de prendre le pas sur son "rival", l'inspecteur Cavre. On notera surtout le chapitre 3, lorsque Maigret mène une longue réflexion sur son malaise de "n'être plus Maigret", de se perdre dans l'anonymat et de ne plus profiter du prestige qui est le sien quand il officie à Paris. Sans vouloir faire de la psychologie de bas étage, on en vient tout de même à se demander si ces sentiments sont un peu le reflet de ceux de son créateur à cette époque-là, lui qui vivait retiré dans le petit village de Saint-Mesmin perdu dans la Vendée profonde… 
Il est intéressant de comparer L'inspecteur Cadavre avec l'autre roman qui se passe dans la région, ce Maigret a peur écrit dix ans plus tard. En 1953, c'est une autre vie qui anime le romancier. Il est installé à Lakeville depuis trois ans, il va y rester encore deux ans, cinq années pendant lesquelles il parcourt un temps fertile en événements et en écriture: naissance de sa fille, rédaction de quelques-uns des meilleurs de ses romans, et essor de sa renommée, avec l'apogée du voyage triomphal en Europe en 1952. Tout semble être pour le mieux pour le romancier et pour l'homme, et cependant, on ne peut qu'être frappé par le fait que, alors que maintenant il écrit des enquêtes bien parisiennes pour son commissaire, soudain, il l'envoie enquêter à Fontenay-le-Comte, cette ville où Simenon a vécu lui-même pendant les premières années de la guerre, et où il ne s'est pas senti vraiment à son aise. La maison du quai Victor-Hugo, qu'il détestait, le diagnostic erroné du radiologue de la ville à propos de son état de santé, tout cela ne devait pas évoquer de bons souvenirs pour lui, et cela se ressent dans la description qu'il fait de la ville dans Maigret a peur: l'enquête que doit mener Maigret baigne dans une humidité saumâtre, les notables de la ville sont dotés de portraits sans concession, et le commissaire lui-même ressent les premières atteintes du vieillissement.  
Pourquoi soudain Simenon revient-il sur ses souvenirs de dix ans auparavant ? Ici non plus, nous ne voulons pas "psychologiser" à bon marché, mais même si le romancier écrit, dans ses Mémoires intimes"Au fait, Marie-Jo, en mars, le mois qui suit ta naissance, j'écris un roman: Maigret a peur. Mais je ne suis pas Maigret, quoi qu'on prétende.", il est cependant intéressant de noter que c'est Simenon lui-même qui évoque ce rapprochement entre lui et son personnage, à l'occasion de ce roman. Et on remarquera quand même que Maigret a peur est le premier texte que le romancier rédige après avoir fêté son cinquantième anniversaire, et que c'était là peut-être l'occasion de quelques remises en question, ou en tout cas de questionnements en forme de bilan sur le temps écoulé… 

Murielle Wenger

Link
Simenon alla scoperta della provincia
http://www.simenon-simenon.com/2011/11/simenon-la-scoperta-della-provincia.html

venerdì 16 marzo 2018

SIMENON SIMENON. UN PASSEGGERO CLANDESTINO... NEL BEL MEZZO DELLA VITA DI SCRITTORE

Il romanzo scritto in America nel '47 proprio a metà dell'attività del romanziere


SIMENON SIMENON. UN PASSAGER CLANDESTIN... AU BEAU MILIEU DE LA VIE D'ECRIVAIN
Le roman écrit en Amérique en 1947, exactement à mi-parcours de l'activité du romancier
SIMENON SIMENON. A STOWAWAY… HALFWAY THROUGH THE WRITER’S LIFE
The novel written in America in 1947, right in the middle of the novelist’s activity.



Facciamo un po' di conti. Vogliamo segnare come vero esordio di Simenon nella scrittura la pubblicazione del racconto La petite Idole sulla pagina culturale de Le Matin, gestita da Colette? Bene allora siamo nel 1922 che prendiamo come punto di partenza della sua carriera di scrittore.
La fine è nota. Simenon smise di scrivere nel 1972, quando non riuscì nemmeno a buttar giù l'incipit del romanzo Victor
Bene fanno cinquant'anni tondi tondi. E se per giocare un po' volessimo cercare il punto medio di questo mezzo secolo passato a scrivere? E' facile. Almeno aritmeticamente: 25 anni aggiunti a 1922 fa 1947.
Quello è l'anno della metà, il giro di boa del romanziere.
Non che tra prima e dopo cambi qualcosa. Ma, l'abbiamo detto è un gioco e come tale dobbiamo prenderlo. In quel periodo Simenon viveva negli Usa da un paio d'anni, era ormai consolidato il suo amore per Denyse, si era stabilito in Florida e la sua carriera di scrittore correva liscia tra romans dur e Maigret.
Di quell'anno ricordiamo la stesura di Le passager clandestine a Bradenton Beach, una storia esotica che si svolge tra Panama e Tahiti, che gira intorno ad un'eredità tra interessi, amori, sotterfugi e con l'inevitabile destino che aleggia sui protagonisti. Una tipica storia simenoniana la cui vita, procede sì tranquilla, ma che ha compiuto dei tornanti, magari non proprio nel '47, ma qualche anno prima. Già perché la svolta americana, che durerà dieci anni, non è una parentesi, ma un pezzo importante della vita dello scrittore. Non solo per lo spostamento geografico notevole, ma anche perché "nuovo mondo - nuova vita". E la nuova vita si chiama Denyse Ouimet, la giovane canadese entrata nella sua vita come un fulmine e destinata a diventare la seconda signora Simenon.
Ma quello fu un anno proficuo per la scrittura perchè sempre lì a Bradenton Beach aveva già scritto Il destino dei Malou e sempre in quei dodici mesi anche il famosissimo Lettre a mon juge.
Quindi "il mezzo del cammin del romanziere" è un periodo piuttosto produttivo ed è il momento in cui inizia a crescere la sua  reputazione come romanziere e la sua fama come autore dei Maigret. Ma questo succede in Europa piuttosto che in America dove Simenon ha trovato molti romanzieri che considera i migliori del secolo, ma dove c'è una certa resistenza a riconoscere le sue qualità.
Quello fu anche l'anno di un grave lutto. Morì infatti nel golfo del Tonchino il fratello minore, Christian che Georges aveva fatto arruolare nella Legione Straniera, per farlo sfuggire alla giustizia belga che lo inseguiva i suoi trascorsi di sangue con i nazisti.
Insomma una data significativa nella sua vita, ma che, come succede a tutti, non fu vissuta dal romanziere con nessuna consapevolezza di trovarsi alla metà della sua vita di scrittore. E certo non si accorse di passare la linea della propria metà carriera, per lui la vita era appena ricominciata con Denyse, avrebbe avuto altri figli e avrebbe scritto ancora tantissimi romanzi. Il destino intanto segnava una linea di cui lui, come d'altronde tutti noi, non ne aveva cognizione. (m.t.)