martedì 17 dicembre 2019

SIMENON SIMENON. UN ROMANCIER EN LAPONIE

Les souvenirs du voyage nordique de Simenon


SIMENON SIMENON. UN ROMANZIERE NELLA LAPPONIA
Ricordi del viaggio nordico di Simenon

SIMENON SIMENON. A NOVELIST IN LAPLAND
Memories of Simenon’s Nordic trip





Simenon a été un grand voyageur. Il a ramené de ses périples des souvenirs, des décors et des ambiances dont il a fait la toile de fond de plusieurs romans « exotiques ». Rappelons Le Coup de lune après l’Afrique, Les Gens d’en face après le voyage en URSS ou Quartier nègre au retour du tour du monde de 1934-1935. Et tant d’autres… sans oublier, bien sûr, tous les reportages et les très nombreuses photographies qu’il avait prises lui-même.
Ce goût du voyage, Simenon l’a satisfait très tôt, et déjà avant sa première grande expédition (l’Afrique en 1933), il avait accompli, plus modestement, un tour de France en 1928, puis un voyage à bord de l’Ostrogoth, qui le mena de la France jusqu’aux Pays-Bas. Mais on oublie parfois que durant l’hiver 1929-1930, il poussa une pointe plus au nord, puisqu’il se rendit jusqu’au-delà du cercle polaire. Non à bord de l’Ostrogoth, comme il l’a parfois affirmé, mais en empruntant des bateaux norvégiens, dont l’un s’appelait le Polarlys.
On parle moins souvent de ce voyage, peut-être parce que, contrairement aux autres, il ne lui a inspiré que peu de textes. Il a raconté son périple dans le reportage Escales nordiques (douze articles publiés entre le 1er et le 12 mars 1931 dans Le Petit Journal), et si aucun roman ne se déroule en Laponie, la Norvège est évoquée dans le roman Le Passager du Polarlys et elle est le décor de la nouvelle Le Docteur de Kirkenes. On trouve encore une brève allusion nordique dans Le Port des brumes, où Martineau déclare habiter Tromsö, dans les îles Lofoten.
Mais revenons au voyage de Simenon en Laponie. Dans ses textes autobiographiques, il est évoqué à plusieurs reprises : « le Grand Nord où je suis allé […] avec un petit bateau qui, longeant les côtes de Norvège, s’arrêtant à chaque petit port, vous conduisait en Laponie que vous parcouriez ensuite en traîneau à rennes, avec un Lapon pour guide ; vous vous couchiez dans la première tente qui se présentait et où pendait un renne écorché dans lequel, pour toute nourriture, on vous taillait une tranche de viande au goût rance. » (dictée Vacances obligatoires) ; « Nous étions, Tigy et moi, au-delà du cap Nord à la fin de l’hiver, c’est-à-dire quand l’obscurité régnait vingt-quatre heures par jour. Nous vivions avec les Lapons dans des tentes en peaux de rennes […] Et soudain j’ai senti chez nos amis une excitation particulière que je ne m’expliquais pas […]. J’ai compris deux jours après. Le soleil est soudain apparu à l’horizon et les Lapons se mirent à chanter et à danser avec frénésie. » (On dit que j’ai soixante-quinze ans)
Et dans les Mémoires intimes, Simenon raconte le voyage « vers l’océan Glacial […] le long des côtes de Norvège, et qui nous fit franchir le cap Nord […]. Pour arriver là, notre étrave avait dû tracer son sillon dans la glace. Des traîneaux tirés par des rennes nous feraient parcourir la Laponie […], dans l’immensité blanche, et nous étions nous-mêmes vêtus en Lapons, non pour le pittoresque ou pour la photo-souvenir, mais parce que nous n’aurions pas supporté autrement des froids de quarante-cinq degrés sous zéro. »
Ce n’est peut-être pas « pour la photo-souvenir », mais il n’empêche que dans le reportage publié par Le Petit Journal, on voyait bien Georges et Tigy poser pour une photographie, habillés en Lapons. Et le Fonds Simenon conserve également une autre photographie où Simenon se montre à côté d’un Lapon…
Par parenthèse, il faut savoir que dans son reportage, Simenon fait fort habilement la transition entre la partie du voyage qu’il fit à bord de l’Ostrogoth et celle à bord d’un autre bateau, de sorte que le lecteur de l’époque put croire que le reporter était vraiment allé dans le Grand Nord avec son bateau… Mais Simenon a toujours été un raconteur d’histoires, et on peut lui pardonner cette petite entorse à la vérité… D’autant plus que ses articles sont alertes, parsemés de traits d’humour, mais aussi très évocateurs. Ils ont été publiés dans le volume Mes apprentissages, parus chez Omnibus en 2001.


Murielle Wenger

Nessun commento:

Posta un commento

LASCIATE QUI I VOSTRI COMMENTI, LE VOSTRE IMPRESSIONI LE PRECISAZIONI ANCHE LE CRITICHE E I VOSTRI CONTRIBUTI.