martedì 10 dicembre 2019

SIMENON SIMENON. UN ROMANCIER SUR LE MARCHE AMERICAIN

A propos des éditeurs et des traductions des romans aux Etats-Unis

SIMENON SIMENON. UN ROMANZIERE SUL MERCATO AMERICANO
Sugli editori e le traduzioni dei romanzi negli Stati Uniti
SIMENON SIMENON. A NOVELIST ON THE AMERICAN MARKET
About publishers and translations of novels in the United States



Ce qui frappe dans le succès presque immédiat que rencontra Maigret dès sa création, plus encore peut-être que le fait qu’il trouva dès l’abord un public de fidèles lecteurs, c’est que tout de suite les romans furent traduits à l’étranger. La même année où paraissaient les premiers romans chez Fayard, les premières traductions norvégiennes furent mises sur le marché, puis, dès 1932, on trouva des traductions en anglais, en italien, en danois, en portugais, en espagnol. D’autres langues allaient suivre dès l’année suivante.
Alors que Mondadori se lançait dans la course pour l’Italie en 1932, en parallèle ce fut l’éditeur américain Covici, Friede qui ouvrait les feux pour le domaine anglophone. Comme le rappelle Pierre Assouline dans sa biographie, Simenon était déjà connu en Amérique, grâce à l’article que lui consacrait, en octobre 1931, Janet Flanner, correspondante à Paris pour le journal The New Yorker. Son article, élogieux quoique contenant un certain nombre d’erreurs, évoquait quelques-uns des premiers romans Maigret parus jusque-là : Monsieur Gallet, décédé, Le Charretier de la « Providence », Le Chien Jaune, Le Pendu de Saint-Pholien, Un crime en Hollande. Janet Flanner écrivait : « Le détective de Simenon est gros et s’appelle Maigret ; les crimes qu’il résout sont publiés mensuellement, tout le monde en parle, et ils sont vendus pour six francs. Les histoires se distinguent par un talent pour le suspense, elles débutent mieux qu’elles ne finissent, et elles contiennent chacune un crime curieusement en adéquation avec le cadre géographique ».
Comme le note encore Assouline, l’éditeur Covici allait faire confiance au jugement de Janet Flanner, et en décembre 1931, Simenon signait un contrat de traduction avec Covici. Ainsi parurent en 1932 The Crime of Inspector Maigret (Le Pendu de Saint-Pholien) et The Death of Monsieur Gallet. Puis, en 1933 sortirent The Crossroad Murders (La Nuit du carrefour) et The Strange Case of Peter the Lett (Pietr le Letton) ; et en 1934 The Shadow in the Courtyard (L'Ombre chinoise) et The Crime at Lock 14 (Le Charretier de la « Providence »).
Mais la collaboration avec Covici s’arrêta là. Peut-être parce que Simenon, après 1934, avait franchi une nouvelle étape et laissé Maigret de côté, se consacrant à l’écriture des romans durs. Et il est possible que Covici en était resté à la vision d’un Simenon auteur de polars… Quoi qu’il en soit, des négociations eurent lieu avec plusieurs éditeurs américains, et c’est finalement Harcourt Brace qui emporta le marché, signant un contrat pour éditer aussi bien des romans Maigret que les romans sans le commissaire. Dès 1940, Harcourt publia des volumes doubles, contenant soit deux romans Maigret (par exemple, Maigret Travels South, composé de The Madman of Bergerac et Liberty bar), soit deux romans durs (par exemple, Escape in Vain, qui contient The Lodger (Le Locataire) et One Way Out, traduction des Suicidés), soit un roman Maigret avec un roman dur (Maigret and M. Labbé, qui contient Death of a Harbormaster (le Port des brumes) et The Man from Everywhere, traduction du Relais d'Alsace). Bien que Simenon ait eu d’autres éditeurs en Amérique (en particulier Doubleday), Harcourt resta pendant très longtemps un éditeur important, sinon le principal, pour ce qui est du marché simenonien aux Etats-Unis.
On peut donc dire, effectivement, comme l’écrit Michel Carly dans son livre Sur les routes américaines avec Simenon, que le romancier était déjà « en vitrine », lorsqu’il débarqua en Amérique en 1945, et la « bataille américaine » qu’il cherchait à gagner consistait à se faire mieux connaître aux USA. Et à essayer de décoller son étiquette d’auteur de romans policiers pour être considéré comme un romancier à part entière. Ce qui ne fut pas plus facile que cela ne l’avait été en France…

Murielle Wenger

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