martedì 24 novembre 2020

SIMENON SIMENON. UNE NOUVELLE VIE POUR LES DICTÉES ?

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UNE NOUVELLE VIE POUR LES DICTÉES ?

Et si on relisait ces textes autobiographiques dans une nouvelle optique ? 

SIMENON SIMENON. UNA NUOVA VITA PER LE "DICTÉES" ? 
E se rileggessimo questi testi autobiografici in una nuova prospettiva? 
SIMENON SIMENON. A NEW LIFE FOR THE "DICTÉES"? 
What if we re-read these autobiographical texts in a new perspective? 

18 maggio 2019 - Si tous s'accordent à dire que l'œuvre de Simenon est immense et incontournable, certains simenoniens sont plutôt embarrassés quand il s'agit de qualifier les Dictées. D'aucuns pensent qu'il n'y a rien à en retenir, d'autres y voient un document de plus sur l'homme, Simenon révélant beaucoup de lui-même dans ses propos décousus. Naturellement, il faut considérer ces textes avec la même circonspection que les Mémoires intimes, et on peut dire de ces deux écrits la même chose que Simenon disait lui-même à propos de Pedigree: «tout est vrai sans que rien soit exact»… 
On peut bien entendu décider que ces Dictées n'ont qu'un intérêt très relatif en comparaison des romans durs et des romans Maigret. Mais, outre le fait que les passionnés de Simenon ne perdent aucune occasion de s'intéresser à tout ce qui touche le romancier, il faudrait peut-être relire ces Dictées dans une optique un peu différente. 
Il apparaît, lorsqu'on compare les 21 volumes qui constituent ces Dictées, que tous ne sont pas exactement faits sur le même moule. D'abord par leur longueur: les deux premiers volumes, Un homme comme un autre et Des traces de pas, sont nettement plus conséquents que les suivants, ils comptent un nombre de pages double de celui des derniers volumes. Ensuite, si chacune des Dictées est un pêle-mêle de thèmes, certaines se focalisent davantage sur un aspect particulier. Ainsi, dans Un homme comme un autre, Simenon évoque essentiellement ses souvenirs, et ce volume semble presque une préfiguration aux Mémoires intimes. Alors que Des traces de pas est nettement plus axé sur des réflexions à propos de toutes sortes de thématiques, annonçant ainsi les dictées suivantes et leur hétéroclisme. Quant à la dernière dictée, Destinées, c'est une évocation de la famille de Simenon, et elle annonce déjà les Mémoires intimes. 
D'autre part, ces textes ont été dictés pendant six ans, au cours desquels, évidemment, le mémorialiste a pris de l'âge, s'est de plus en plus éloigné de sa période de romancier. La première dictée débute en février 1973, alors que Simenon vient juste de renoncer officiellement à son statut de romancier, en faisant remplacer, sur son passeport, cette mention par celle de «sans profession». A ce moment-là, les souvenirs de sa période active en littérature ne sont pas encore très éloignés, et on peut imaginer que les anecdotes qu'il raconte sont encore proches de ce qu'il a vécu (tout en gardant à l'esprit que Simenon a toujours été un «forgeur de légendes»…), tandis que, six ans plus tard, alors qu'il s'est retiré entre les quatre murs de sa maison rose, ces souvenirs ont pris une forme sans doute plus idéalisée. De plus, au cours de ces six années, des événements divers sont venus heurter sa vie: problèmes de santé, démêlés juridiques avec Denyse, mais surtout le suicide de Marie-Jo, survenu alors qu'il dicte le seizième volume, On dit que j'ai soixante-quinze ans. Cet événement modifie le ton des dictées, et de plus en plus, Simenon essaie de se raccrocher au désir d'une certaine sérénité, sans y parvenir vraiment, puisqu'il lui faudra écrire ses Mémoires intimes pour tenter en quelque sorte une justification.  
Un autre point apparaît intéressant: malgré l'hétéroclisme de ces dictées, on peut y déceler des thématiques qu'on retrouve tout au long des 21 volumes, et si un simenonien voulait un jour s'y atteler, on pourrait, pour une réédition des Dictées, au lieu de les publier in extenso, les réagencer, les «épurer» des confidences sur la vie intime et physiologique de Simenon, et garder de chacune les thématiques qui intéressent divers aspects de l'homme et du romancier. Pourquoi ne pas piocher dans chacun des 21 volumes ces thématiques, et les publier sous une nouvelle formule, en quelques volumes qui seraient intitulés: Mes souvenirs d'enfance et de jeunesse, Mes enfants et moi, La femme et moi, Souvenirs de ma vie de romancier, Réflexions à propos de la littérature… L'appel est lancé… 

Murielle Wenger

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