giovedì 24 marzo 2016

SIMENON SIMENON. THE BLUE ROOM: THE MOVIE AND THE BOOK

How the movie does not live up to Simenon’s book.

SIMENON SIMENON. LA CHAMBRE BLEUE: LE FILM ET LE LIVRE 
Comment le film n’est pas à la hauteur du livre de Simenon. 
SIMENON SIMENON. LA CAMERA BLU: IL FILM E IL SUO LIBRO  
Perché il film non è all'altezza del romanzo di Simenon.
The release (2014) of The Blue Room movie stimulated me to read the original (1963) La Chambre bleue novel before watching the film. As a matter of fact, I recently repeated this sequence. Beyond my interest in most things Simenon, I was curious to compare the two because I’m still looking for a movie that accurately reproduces a book. Why moviemakers change things the way they do, including wholesale alterations in plots, especially the denouements, flabbergasts me. My theory? They consider themselves independent artists and, also, they know that movie studios have to produce what moviegoers want to be successful.
Simenon’s book is a thought provoking mystery about passion and murder and guilt. Its construction is clever and intricate. Flashbacks to the opening scenes and fast forwards to the criminal processes are interspersed within the chronological descriptive narrative. Reanalysis of events is the rule. The reader knows right away that crimes occurred, guesses gradually about their nature, but only learns at the end what they actually were. Within my world of Simenon, the book gets an A.
On the other hand, within my world of movies, the film gets a B+. It does a good job with the characters and plot. It meets the challenge of making the flashbacks and fast forwards understandable through dialogue and visuals alone—without the spoon-fed explanatory text that benefits novels. However, numerous inaccuracies tend to diminish the film. Too many changes stand out. A few are logical, but a lot are inexplicable.
To make the point, the title should really be The Blue Bedroom. Sexual activity in bed is fundamental to the story, and bedroom is the most common translation of chambre. (To be fair, the book’s English version made and has maintained the same inaccuracy since 1964.) What is more, the major characters get new names, like Tony becoming Julien and Andrée becoming Esther. The secret signal for the lovers, the pink-bordered white towel in the window, turns all red, which is most unfortunate since Simenon’s handling of color is a tour de force in the book. Indeed, even the blue room is barely blue! The grocery store transforms into a pharmacy, substantially converting multiple crucial plot components for the worse. Does one order fruit preserve from a drugstore? Handwritten ‘anonymous’ letters, all four of which are importantly and ironically evidential as noted by the postman in the book, take on other forms in the film, such as a glued-up collage stuck under a windshield wiper. Even if updating to modern cars and trains and farm equipment is logical and appropriate, adding digital images from smart phones to the pot is not.
In sum, the bad news is the movie’s accuracy comes up short, but the good news is the overall dramatization does not disappoint.
David P. Simmons

mercoledì 23 marzo 2016

SIMENON SIMENON. LE CHIEN JAUNE DE MARS

Anecdotes de tournage sur le film Le chien jaune

SIMENON SIMENON. IL CANE GIALLO IN MARZO
Aneddoti di riprese sul film Il cane giallo

SIMENON SIMENON. THE YELLOW DOG IN MARCH
Anecdotes about shooting The Yellow Dog movie 
Au lendemain du tumultueux Bal anthropométrique, et en attendant les retombées positives sur la vente des deux premiers romans de la collection Maigret chez Fayard, Simenon se retire "à la campagne", à Guigneville-sur-Essone, au sud de Paris, et s'installe au "château-hostellerie" La Michaudière. Comment se sent Simenon en ce mois de mars 1931 ? Déjà assuré du succès que va remporter le troisième volume, Le charretier de la Providence (une publicité, dans un journal de l'époque, annonce, le 25 mars: "Après Monsieur Gallet, décédé et Le pendu de Saint-Pholien qui remportèrent un brillant succès, déchaînant l'enthousiasme des lecteurs, parait Le charretier de la Providence. Trois romans en un mois, tel est le record. Jusqu'où ira-t-il ?"), ou encore incertain d'être sur la bonne voie ? En tout cas, rien ne l'empêche de relever le défi, et il va écrire à La Michaudière les deux prochains livres de la série, Le chien jaune et La nuit du carrefour, le premier en mars 1931 et le second en avril.
L'action de Le Chien jaune est située à Concarneau, la ville où le romancier avait passé l'hiver précédent à écrire les textes qu'il devait à Fayard (nous en avons parlé sur ce blog le 2 mars dernier).Dans les descriptions des lieux que fait Simenon, on sent bien que ses souvenirs sont tout frais, et l'évocation est presque l'équivalent d'un reportage: la tempête de novembre qui secoue les bateaux dans le port, l'hôtel de l'Amiral aux vitraux verts, les rues de la ville close… Le décor est tellement partie prenante de l'action que lorsque se décidera une adaptation cinématographique du roman, le cinéaste Jean Tarride partira en repérage à Concarneau.
Le roman est sorti en librairie en avril 1931, et en octobre déjà est signé un contrat pour les droits cinématographiques; Simenon participera au travail sur le scénario et les dialogues. Jean Tarride choisit, pour interpréter le rôle de Maigret, son père Abel Tarride, comédien connu alors surtout au théâtre. Les intérieurs sont filmés en studio, mais les scènes extérieures sont tournées sur les lieux mêmes de l'action du roman.
Au mois de mars 1932, l'équipe de tournage part à Concarneau. Le journal L'Intransigeant envoie sur place un reporter, et publie un article le 12 mars, dont voici quelques extraits: "Depuis une semaine, les huit mille habitants de la ville vivent dans l'effervescence. Ils passent leur temps dehors, arpentent le port et la place du marché […]. Jean Tarride […] a installé au Grand-Hôtel son état-major. […] Après avoir rencontré quelque hostilité de la part des personnages concarnois qui se sont reconnus – caricaturés – dans le roman, toutes les libertés ont finalement été accordées aux «gens du cinéma». Derrière l'hôtel, il y a une petite ruelle […] dont l'importance est capitale dans le roman et dans le film. Pour des besoins stratégiques, il fallait qu'un bec de gaz en éclairât le coin. On en transporta un, arraché à dix mètres de là, et on le mit à l'endroit où le scénario l'exigeait. Pendant les scènes de nuit, on devait prendre l'horloge du beffroi […] à une heure du matin. On tourna cela vers dix heures du soir; l'horloge fut mise à une heure… […] Et comme la sonnerie avait été déréglée à la suite de l'opération, on entendit sonner le lendemain […] les heures les plus fantaisistes ! […] Rosine Deréan (l'actrice qui interprète Emma, ndlr) […] lorsqu'elle ne tourne pas, […] fait des réussites. […] Abel Tarride fume philosophiquement sa pipe, un indéfinissable sourire de Bouddha en suspens sur ses lèvres. […] Les clients de l'hôtel ne trouvent plus une chaise: le cinéma […] s'est emparé de la place ! Au milieu de tout ce branle-bas de combat, le magnifique berger allemand Whisky promène sa carrure d'athlète-chien. C'est lui le chien jaune. Il est doux, obéissant. […] Il regarde Rosine Deréan tenter sa quarante-quatrième réussite depuis le matin…"
Pour la petite histoire, mentionnons que le patron du Grand-Hôtel, en 1936, demandera à Simenon la permission de débaptiser son établissement pour lui donner le nom de l'Hôtel de l'Amiral, comme dans le roman, et c'est le nom qu'il porte toujours aujourd'hui…
A la fin mars, l'équipe cinématographique vient tourner les scènes d'intérieur aux studios de Billancourt. Cette fois, c'est un reporter du journal Paris-Soir qui se rend sur place: "Parmi les «spots» et les sunlights, on distingue une vaste salle de café de province. Les «intérieurs» de l'hôtel de l'Amiral à
Concarneau ont été hâtivement dressés. […] Au pied d'un escalier, Robert Lepers (qui interprète le rôle de l'inspecteur, ndlr) se penche avec sollicitude sur un nid de paille. On m'explique: Whisky, le chien jaune, a été blessé par les paysans et Deréan et Lepers le soignent ! Ah ! oui; mais où est Whisky ! Il n'est plus au studio, il dort ! […] Abel Tarride questionne: "J'entre avec ma pipe ou sans ma pipe ?"…
Le film sortira en juillet 1932, et n'aura pas le succès escompté, pas plus que celui de La nuit du carrefour, dont nous reparlerons bientôt… 

Murielle Wenger

martedì 22 marzo 2016

SIMENON-SIMENON. QUANDO IL GIOVANE GEORGES ERA EDITORIALISTA ALLA GAZETTE DE LIÈGE

Gli inizi da giornalista presso il quotidiano della sua città
SIMENON SIMENON. QUAND LE JEUNE GEORGES ETAIT EDITORIALISTE A LA GAZETTE DE LIEGE
Les débuts comme reporter dans le quotidien de sa ville
SIMENON SIMENON. WHEN YOUNG GEORGES WAS A REPOTER FOR THE LIEGE GAZETTE 
His beginnings as a reporter for the city's daily newspaper

Tutti conoscono le qualità del Simenon romanziere, ma forse non tutti sono a conoscenza dei suoi inizi come giornalista. Egli lavorò infatti presso la Gazette de Liége dal 1919 al 1922 (quando a dicembre partì per Parigi).
Occupiamoci stavolta del Simenon redattore ed editorialista. Già, editorialista, perchè il quotidiano della sua città natale gli affidò ben presto alcune colonne nelle prime pagine, spesso anche in prima pagina. Il giovane Georges aveva ben due rubriche in cui scriveva i suoi editoriali sui più svariati temi intitolati “Causons”e “Hors du Poulailler" firmandosi Georges Sim (in quest'ultimo caso si firmava, a volte, ironicamente Monsieur le Coq). Questi articoli non mancavano certo di sarcasmo, sagacia e talvolta persino irriverenza ed il giovanissimo Simenon teneva testa su argomenti di elevata importanza ai giornalisti degli altri periodici della città.
Nel settembre 1921 per diversi giorni, ad esempio, scrisse un botta e risposta sul problema della Vallonia, su un meeting in cui si parlava di annessione di questa alla Francia e sul bilinguismo in Belgio, in seguito ad una legge del luglio dello stesso anno. Il giornale Noss Pèron, il quale probabilmente aveva il dente avvelenato col futuro creatore di Maigret, poichè si era avvalso per qualche tempo della sua collaborazione, ironizzava sulla giovane età dell'editorialista della Gazette, dicendo che avrebbe avuto bisogno di una sonora sculacciata. Simenon non si scompose e consigliò ai suoi dirempettai una bella doccia fredda.
In altri casi nei suoi articoli si occupò dell'incuria amministrativa degli enti pubblici locali, per un lungo periodo scrisse testi sul problema ebraico,insomma il futuro genio della letteratura dimostrava una certa cultura e preparazione su vari temi di attualità (anche politica) che, uniti ad una giovanile e probabilmente caratteriale sfacciataggine, ne facevano la “piuma” più tagliente di Liegi. Questo apprendistato credo che sia stato per Simenon utile per le opere che scrisse nella maturità e ritengo che non andrebbe considerato di secondo piano, insomma penso che avrebbe potuto diventare un ottimo giornalista

Andrea Franco

lunedì 21 marzo 2016

SIMENON SIMENON. MAIGRET'S COMPASSION WORKS IN TWO WAYS

Not only for the perpetrator, but also for the victim.

SIMENON SIMENON. LA COMPASSION DE MAIGRET S'EXERCE DANS DEUX DIRECTIONS 
Non seulement pour le coupable, mais aussi pour la victime.
SIMENON SIMENON. LA COMPRENSIONE DI MAIGRET PRENDE DUE DIREZIONI
Non solo per il colpevole, ma ovviamente anche per la vittima 

That Maigret’s compassion often led him to let criminals go free stood out more and more as I worked my way through his hundred plus cases. I wish I had kept count of it. Now, a different manifestation of his compassion has caught my eye.

Hugh Eames published a series of essays in SLEUTHS, INC. As its subtitle, Studies of Problem Solvers, Doyle, Simenon, Hamett, Ambler, Chandler tends to suggest (Eric Ambler doesn’t feature a representative sleuth), the work is a rambling, disjointed compilation of ideas and observations. Despite this, the 50-page chapter entitled JULES MAIGRET—Georges Simenon does contain some valuable tidbits. In particular, Eames points out that Maigret’s compassion for the victims, frequently above and beyond that for the criminals, aids him in solving many crimes. Although some novel rereading is necessary to validate this concept, his premise is summarized below.

Eames offers Jules Maigret as “the most original” of the problem solvers in criminal fiction. A “rationale [that] is centered in compassion” gives Maigret the fundamental ability “to see himself in the situation of others.” Eames exemplifies the way this unique “ability to identify himself… …with the victim is responsible for many of his solutions” by means of one novel: Inspector Maigret and the Dead Girl, later Maigret and the Young Girl, both translations by the same person, Daphne Woodward.

Eames outlines how Inspector Maigret first learns as much as he can about the murder victim, Louise Leboine, in a method Simenon likens to the step-by-step process of photography. Once he has a good image of unfortunate, innocent Louise in mind, Maigret then tracks her last few steps to a bar where he extracts some final details from its bartender, Albert Falconi. We hear that the young girl sat alone on a stool at the bar, drank a martini, conversed with a male stranger, and left the bar with this man. That said, aware Louise would never, ever have behaved that way, Maigret arrests the liar on the spot. The criminal wonders: “How did you guess?” and the detective replies: “I did not guess. I knew right away.” He goes on to explain that the story was “perfect, almost too perfect, and I’d have believed it if I hadn’t known the girl.” The surprised Falconi asks, “You knew her?” and the informed Maigret responds, “I ended up knowing her quite well.”

Although one swallow doesn’t make a summer, the case cited by Eames does, at least, support his point. 


David P Simmons

domenica 20 marzo 2016

SIMENON SIMENON. 1932 L’ANNO DEI RECORD : SEI ROMANS DURS E QUATTRO MAIGRET

Il secondo anno dei Maigret, l'anno dei romans durs, l'anno dell'ingresso in Gallimard. Un anno difficile da dimenticare.
SIMENON SIMENON. L'ANNEE RECORD, SIX ROMANS DURS ET QUATRE MAIGRET
Le deuxième an des Maigret, l'an des romans durs, l'an de l'entrée chez Gallimard. Un an difficile à oublier
SIMENON SIMENON. 1932 THE YEAR OF RECORD: SIX ROMANS DURS AND FOUR MAIGRET
The second year of Maigret, the year of the romans durs, the year of entry in the Gallimard. A year difficult to forget.
1932. Simenon non ha ancora trent'anni. E già era Simenon. Nel senso che a guardarsi indietro poteva constatare una'attività quasi decennale di romanziere popolare, con racconti, romanzi brevi, oppure a puntate sui giornali, o su economici libricini destinati ad operai, cameriere, sartine, pendolari, gente con non molta istruzione, ma un gran voglia di leggere. E avventure, storie galanti, viaggi esotici, gialli, quello che chiedeva il mercato Simenon produceva. E lo faceva con la sua velocità e la sua versatilità, ben sapendo che era una scuola preziosa che lo avrebbe portato... lo avrebbe portato... ancora non sapeva che lo avrebbe portato a Maigret, ma aveva una fede incrollabile che un giorno avrebbe scritto i "suoi" romanzi, come li sentiva lui, come li voleva lui, romans durs, spietati come il destino, con le storie della gente di tutti i giorni, della stessa che poi li avrebbe letti e si sarebbe riconosciuta in quei personaggi, in quelle vicende,
E alle spalle di Simenon, vicinissimo, appena un anno, il boom del commissario di Quai des Orfèvres. Lanciati i primi due titoli il 20 febbraio dell'anno precedente, la loro pubblicazione era continuata al ritmo di uno al mese. Un successo crescente e la fama che finalmente si concentrava su un unico e solo nome, il suo, quello vero e non la ventina di pseudonii sparsi tra i circa duecento titoli del periodo precedente.
Ma ora proviamo noi a guardare avanti. Almeno per quel 1932 che si rivelerà un anno davvero eccezionale.
E l'anno per Georges parte appunto nel gennaio del '32 quando ad Antibes, a Le Roches-Gris inizia e finisce di scrivere L'Affaire Saint- Fiacre per la precisione il quattordicesimo Maigret in ordine di pubblicazione.
Come racconta Pierre Assouline nel suo Simenon Biographie "Les Roches Gris, boulevard James Wyllie, au Cap d'Antibes. E' in questa villa, presa in affitto dallo scrittore Henri Duvernois, che i Simenon si sistemano a dicembre (1931) dopo aver venduto l'Ostrogoth. Molto chic l'inverno in Costa Azzurra. Ma lo scrittore è lì prima di tutto per lavorare...". 
Infatti quel gennaio e quel posto dovevano avere qualcosa di speciale perchè nello stesso mese Simenon finisce di scrivere anche Chez les Flammands, altro Maigret doc.
A febbraio monsieur le romacier riposa. Ma lo aspetta un marzo di fuoco. Si è trasferito a La Rochelle (Charente Maritime) dove all'Hotel de France completa un terzo Maigret Le Fou de Bergerac. Ma è solo l'inizio. Sempre a marzo scriverà alla Richardière (dove rimarrà qualche tempo),a  Marsilly un comune  vicino La Rochelle, un roman dur  Le Passager du Polarlys, e subito un'altro La Locataire.
Ad aprile il nostro Georges  inizia (ma non termina) L'Evadé (il primo romans dur targato Gallimard)... si è impigrito? Macchè, a maggio sforna un'altro Maigret, Liberty-Bar.
Quell'estate non è tanto aria di vacanze se è vero che riuscì a completare ben tre romans durs! E' la volta de Les Pitard, poi Le clients d'Avrenos e infine Les Gens d'en face.
Giovane, in forze, capace di rimanere in ètat de roman per dieci/undici giorni consecutivi (ricordate che Simenon scriveva un capitolo al giorno) è evidente che questi dieci romanzi da gennaio a settembre non gli hanno portato via poi troppo tempo, se è e vero che in una decina di giorni terminava il romanzo, più un piccola pausa poi altri due o tre giorni per la revisione. Vogliamo contare quindici giorni in tutto? Bene fanno 150 giorni su 270. Avanzano 120 giorni... quattro mesi. Sbagliavamo a dire... niente vacanze. E poi non scordiamo che siamo ad ottobre e fino al 31 dicembre? Come occupare il tempo di tre mesi?
Niente paura nell'estate del '32 per esempio ha fatto un lungo viaggio in Africa e al ritorno ha scritto molti reportage per i giornali. 
Insomma avete il fiatone? Simenon no. E' all'inizio di quel meraviglioso viaggio nella letteratura, romanziere a bordo dei suoi romans durs, com'era nei suoi sogni quando ancora adolescente fantasticava nelle brume di Liegi. (m.t.)

sabato 19 marzo 2016

SIMENON SIMENON. MAIGRET CINE' OU QUELQUES IMAGES POUR "SE FAIRE UNE TOILE" AVEC LES TEXTES DE SIMENON

Le texte évoque, à l'aide de quelques exemples puisés dans les romans Maigret, l'écriture "cinématographique" de Simenon.

SIMENON SIMENON.SOME MAIGRET FILM-LIKE IMAGES THAT "TAKE YOU TO THE MOVIES" IN SIMENON TEXTES 
The text evokes Simenon's "cinematic" writing style with some examples drawn from the Maigret novels. 
SIMENON SIMENON. MAIGRET CINEMATOGRAFICO E QUALCHE IMMAGINE PER MONTARSI UN FILM CON I TESTI DI SIMENON 
Si parla della scrittura "cinematografica" di Simenon, con alcuni esempi dai Maigret


Dans son essai Moteur! Monsieur Simenon (éditions du Céfal, 1999), Michel Carly explore, comme il le dit si bien, "les relations intimes entre l'œuvre de Simenon et le cinéma, cherchant à mettre en lumière ce que le métier de romancier a de commun, de semblable avec l'art des images". Il évoque ainsi le "regard cinéaste" de Simenon, sa façon de mettre des intrigues en scénario, en images et en sons.
Il suffit d'ouvrir n'importe quel roman de Simenon pour réaliser combien l'art du créateur pousse le lecteur à "se faire son cinéma" avec les seuls mots et leur agencement, et combien l'écriture du romancier est "cinématographique", dans le sens premier du terme, une façon de faire bouger les mots comme des images sur un écran.
Pour le plaisir, je vous propose donc de puiser dans quelques romans de la saga maigretienne des phrases avec lesquelles on peut s'imaginer une scène au cinéma, et pour accentuer la référence, j'ai donné des titres à ces extraits, titres qui font référence, évidemment, à des films connus probablement de tous.

Bus stop
"La chance était avec lui. Un vieil autobus à plate-forme s'arrêtait au bord du trottoir, et il pouvait continuer à fumer sa pipe en regardant glisser le décor et les silhouettes des passants. […] Sur la plate-forme de l'autobus, il se gavait des images d'un Paris colorié comme un album pour enfants" (La patience de Maigret

Some like it hot
"Elle avait une façon bien à elle de poser ses deux coudes sur la table et alors les seins pressés l'un contre l'autre jaillissaient à demi du peignoir" (L'écluse no 1)
"elle avait des seins très formés et pointus qu'un corsage trop serré mettait en valeur. […] Elle avait même eu soin, en s'asseyant devant lui, de relever sa jupe plus haut que ses genoux pointus." (Cécile est morte)

Singing in the rain
"La pluie tombait toujours, si légère que les gouttelettes semblaient se poser délicatement les unes sur les autres pour former sur le pavé une sorte de laque sombre." (Maigret tend un piège)
"On voyait la pluie tomber à torrents, une pluie d'été, longue et très fluide, qui mettait des hachures claires dans la nuit" (Maigret et l'inspecteur Malgracieux)

Les lumières de la ville
"Maigret poussait la porte tournante, découvrait les guirlandes de lumières des Champs-Elysées qui, sous la pluie, l'avaient toujours fait penser à des regards mouillés" (L'amie de Madame Maigret)
"les becs de gaz dessinaient, en les ourlant d'un perlé lumineux, la perspective des avenues autour de l'Arc de Triomphe" (La première enquête de Maigret)

Quai des Orfèvres
"On entendait les portes s'ouvrir et se fermer, des pas dans le couloir, des sonneries de téléphone, un cliquetis continu de machines à écrire" (Cécile est morte)
"Le bureau de Maigret, à la fin, ressemblait à un corps de garde, avec des verres vides, des assiettes de sandwiches sur la table, des cendres de pipe un peu partout sur le plancher et des papiers épars" (Maigret et l'inspecteur Malgracieux)

La dolce vita
"Maigret était heureux ! Il avait mangé comme quatre, bu comme six, aspiré le soleil par tous les pores comme cinquante candidates à un concours de maillots de bain." (L'improbable Monsieur Owen)

Murielle Wenger