Comment Simenon a découvert Porquerolles, et comment elle habite sa vie et son oeuvre
SIMENON-SIMENON: PORQUEROLLES, L'ISOLA DEI MIEI SOGNI…
Come Simenon ha scoperto Porquerolles, e come la ritroviamo nella sua vita e nella sua opera
SIMENON-SIMENON: PORQUEROLLES, ISLAND OF MY DREAMS…
How Simenon discovered Porquerolles, and how the island lives in his life and work
Mai
1926. Simenon et Tigy écument Montparnasse. C'est l'époque de la
Coupole, des Ballets nègres et de Joséphine Baker, et Simenon vit dans
un "tourbillon", comme l'écrit Assouline dans sa biographie. Mais comme
de faire la fête toutes les nuits ne l'empêche pas d'écrire comme un
forcené, alimentant les collections de romans populaires, arrive ce qui
devait arriver: il tombe malade. Consulté, le médecin prescrit un séjour
à la campagne, loin de l'agitation frénétique de Paris. Tigy cherche un
lieu propice au repos de son Georges, comme elle le raconte dans ses
Souvenirs: "Nous sommes en mai. Où aller ? J'ouvre l'atlas, cette petite
île en face d'Hyères. Porquerolles. Description alléchante dans le
Larousse." Elle en parle à son mari, celui-ci court placer un texte chez
un éditeur, et revient avec de quoi se payer des vacances au sud. Et la
vente de plusieurs toiles de Tigy va permettre de prolonger le séjour…
"nous débarquons émerveillés par tant de soleil et de lumière […]. Notre
île est idéalement belle. Pour nous tout est découverte. Le maquis, les
pinèdes, les criques, les plages de sable blanc, les plantes odorantes,
le village coloré, la grande place étourdissante de chaleur concentrée,
le petit port où on va flâner." Et il n'y a pas que Tigy à avoir le
coup de foudre: Simenon tombe définitivement sous le charme de cette
île, sur laquelle il va revenir périodiquement, et qu'il utilisera comme
décor dans plusieurs romans.
Les Simenon s'installent d'abord
au Grand Langoustier, dans deux pièces rustiques, mais les journées se
passent surtout dehors, à la plage, à bronzer, à nager, à jouer aux
boules, et à pêcher, car le romancier s'est découvert une passion pour
la pêche. L'île sera toujours pour lui comme un refuge, un endroit où
aller se ressourcer après les périodes de grande agitation, comme par
exemple en 1934 après les remous de l'affaire Stavisky, ou en 1936 après
une période très parisienne dans l'appartement du boulevard
Richard-Wallace. Cette fois-ci, il loue une maison, les Tamaris, à
laquelle est accolée une sorte de tour où il se réfugie pour écrire. Et
quand il n'écrit pas, il pêche, naturellement, puis, avec les produits
de sa pêche, confectionne de mémorables bouillabaisses… Rebelote en 1937
et 1938 ("Après quelques mois de Paris ou d'ailleurs, une simple
bouffée chaude, une odeur d'eucalyptus ou de romarin créent chez moi le
besoin
de me précipiter vers le sud" in Un homme comme un autre), puis
arrivera la guerre, et l'impossibilité de se rendre sur l'île… Il n'y
retournera jamais, sauf pour un très bref passage dans les années '50,
mais le charme était rompu.
Désormais, l'île ne sera plus qu'un
très beau souvenir, que l'éloignement transformera en "île de rêve", et
que le romancier évoquera non seulement dans ses romans, mais aussi très
souvent dans ses écrits autobiographiques. Ainsi dans Je me souviens,
où il parle d'"une des plus belles îles de la Méditerranée, une plage de
sable fin où l'on voit à dix mètres de profondeur à travers l'eau
limpide"; ou dans la dictée Un homme comme un autre: "l'île de
Porquerolles étendue au soleil, sa verdure sombre, quelques carrés
blancs surmontés de rouge qui sont des maisons. […] La place était
immense, en terre battue, en pente légère, entourée d'eucalyptus. Tout
en haut, une petite église […] ressemblait à un jeu de cubes. […] Les
maisons basses de la place sont roses ou bleu clair."
Outre le
dépaysement et la langueur méridionale, c'est bien les couleurs de l'île
qui ont fasciné Simenon, en vrai peintre impressionniste qu'il était à
sa façon… Et s'il utilise cette île pour cadre de plusieurs nouvelles et
romans, c'est probablement dans Mon ami Maigret que l'on retrouve le
mieux cet émerveillement, qu'il transmet à son héros, et il faut relire
le roman pour découvrir le feu d'artifice coloré et odorant qui en
jaillit à chaque page, dans un éblouissement magnifié par l'éloignement
(Simenon écrit
le roman alors qu'il est en Amérique), et la décantation des souvenirs…
Murielle Wenger
martedì 3 maggio 2016
lunedì 2 maggio 2016
SIMENON SIMENON. "MY FRIEND MAIGRET" COMES OUT ON MAY 5
Some details about the next Penguin translation for Anglophones.
SIMENON SIMENON. "MON AMI MAIGRET" EN ANGLAIS ARRIVE LE 5 MAI
Des détails sur la prochaine traduction de Penguin pour les anglophones.
SIMENON SIMENON. "MY FRIEND MAIGRET" ARRIVA IL 5 MAGGIO
Anticipazioni sulla prossima uscita in inglese della Penguin per i lettori anglofoni
SIMENON SIMENON. "MON AMI MAIGRET" EN ANGLAIS ARRIVE LE 5 MAI
Des détails sur la prochaine traduction de Penguin pour les anglophones.
SIMENON SIMENON. "MY FRIEND MAIGRET" ARRIVA IL 5 MAGGIO
Anticipazioni sulla prossima uscita in inglese della Penguin per i lettori anglofoni
My
Friend Maigret, Penguin’s English translation of Simenon’s Mon ami
Maigret, will be available through Amazon in the UK as of May 5, 2016.
One can buy this 31st in the Penguin series and 58th in Simenon’s order
of publication as both a paperback and a Kindle Edition. An audio format
is not yet visible on the horizon.
Notably, a preorder option
exists now, so one does not have to ‘wait’ until the 5th of May to get
onboard. The preorder prices are £7.99 and £4.99 respectively. The
opportunity
for delivery to the USA will appeal to some because paperback and
Kindle editions will not be available there until December 27, 2016.
Such a purchase adds $4.24 for the book and $5.65 for the delivery and a
transatlantic trip of 7 to 10 days.
A projection for Anglophones
on the book’s availability from other Amazon sources throughout the
world follows in alphabetical order:
May 5, 2016: Australia
Kindle; Brazil Kindle; Germany Kindle; India Kindle; Italy Paperback and
Kindle; Mexico Kindle; Netherlands Kindle; Spain Kindle.
December 27, 2016: Canada Paperback and Kindle; France Paperback; Germany Paperback; Japan Kindle; Mexico Paperback.
Note: China is an unknown.
Mon
ami Maigret originally appeared in 1949, but an English translation did
not appear until 1956 as My Friend Maigret. It’s translator then was
Nigel Ryan, and now the translator is Shaun Whiteside. Be aware that the
ISBN-13 for the newer edition is 978-0241206393.
I enjoyed the
original version of the story for several reasons beyond the usual ones:
Maigret operates on a scenic Mediterranean island. Porquerolles is a
big switch from cold, foggy, and rainy Paris. An English colleague,
Inspector Pyke from Scotland Yard, joins him in the investigation.
Simenon gives one the chance to compare two policemen and two cultures.
David P Simmons
domenica 1 maggio 2016
SIMENON SIMENON. LEGGERE OGGI ROMANZI DI QUASI UN SECOLO FA'
Romanzi che non risentono del tempo
SIMENON SIMENON. LIRE AUJOURD'HUI DES ROMANS QUI ONT ETE ECRITS IL Y A PRES D'UN SIECLE
Des romans qui résistent à l'épreuve du temps
SIMENON SIMENON. READ TODAY NOVELS THAT WERE WRITTEN ALMOST A CENTURY AGO
Novels that stand the test of time
Leggere Simenon oggi. C’è
tanta gente che lo legge ancora. E
non solo in Francia, ma anche in
Italia, in Usa, in Inghilterra. Continuano in vari paesi le collezioni, la
pubblicazione di titoli e non solo dei Maigret, ma anche dei romans durs. E
sono titoli che spesso entrano nella classifica dei libri più venduti. Insomma che effetto fa leggere
oggi romanzi scritti 70/ 80 anni fa’?
Chi scrive ha
una immediata sensazione di contemporaneità quando si trova a leggere un
romanzo simenoniano, anche se di quasi un secolo fa’. Certo non vi trovo fax,
computer, cellulari, internet, aerei di linea, eppure non si avverte una
distanza così notevole. I personaggi anche se vivono in una realtà che non è
quella dei nostri tempi, sono simili a noi, vivono situazioni che nella sostanza
anche noi lettori degli anni duemila, proviamo e viviamo.
Questo è il punto. Aldilà
delle ambientazioni, delle contestualizzazioni temporali, la struttura dei
personaggi, i loro problemi, le relazioni interpersonali, le loro vicende sono
ancora attuali.
Insomma non si respira aria del
secolo scorso. Man mano che ci si inoltre nella lettura del romanzo, anche
grazie alla sua scrittura semplice, leggera, veloce, l’attualità della sua
narrativa viene subito a galla e ci coinvolge come se l'avesse scritto qualche anno fa’.
Questa è una personale
opinione. Ed è fondata sulla
sensazione che la struttura, l’ossatura della narrativa simenoniana è davvero
universale. Si basa su sentimenti, motivazioni, problematiche che sono comuni a
persone di culture e di generazioni
a volte molto lontane tra loro. Come diceva lo stesso Simenon, è il
frutto della ricerca dell’Uomo Nudo, quell’essere senza le sovrastrutture sociali, storiche, religiose, che alla fine fa emergere
invece quelle strutture , quelle pulsioni, quei destini che sono
sempre validi, sempre fruibili, sempre attuali.
E' fin troppo facile
consigliare, per credere a quanto detto sopra, di leggere i romanzi di Simenon.
Ma per dare un piccolo aiuto presentiamo una succinta rassegna della
scrittura del romanziere… (m.t.)
L’ambiente
"Tutta la città a
quell’ora, era così, una scatola su cui improvvisamente ricadeva un coperchio e
dentro la quale le persone, non più grandi di formiche si agitavano nel vuoto..."
(I fantasmi del cappellaio – 1949)
"Un vicolo cieco buio, di
appena un metro di larghezza, separava la conceria dal resto della strada. Il
primo lampione a gas acceso - la
città era piena di lampioni contorti o spezzati – era lontano, alla fermata del
tram..." (La neve era sporca -1951)
"Con il passare degli
anni le pareti, dipinte in finto marmo, avevano assunto quel colore scuro delle vecchie pipe di schiuma..." (Il
primogenito dei Ferchaux – 1945)
Le Donne
Odile… portava un
grembiule nero trovato in un armadio
e, sopra le calze di lana nera, un paio di calzerotti rossi.L Le fiamme
le accendevano nei capelli dei riflessi più fulvi … (La Maria del porto - 1938)
Ha caldo, sebbene fosse
quasi nuda: E’ la prima volta che fa una cosa del genere. Si è tolta il vestito
per rammendarlo e non ne ha infilato un altro… Prova un’altra sensazione
strana, quasi erotica, quella delle
gocce di sudore che, a intervalli più o meno regolari, si aprono un passaggio
attraverso la pelle… ( La finestra dei Rouet – 1945)
Gli uomini
Beveva, fumava il sigaro a
piccole boccate , assomigliava sempre più – così pareva a Kees – a quei diavoli
gotici che ornano il portale di certe chiese e dai quali è meglio allontanare lo sguardo dei bambini (L’uomo che guardava
passare i treni – 1938)
Alain era spaventato.
Teneva lo sguardo fisso su di lei e avrebbe pagato qualsiasi cifra pur di farla
stare zitta. Eppure continuava ad ascoltarla. Qualcosa lo tratteneva in quella
camera , di fronte a quella ragazza , sua sorella, che, per rimanere su di
giri, di tanto in tanto beveva a canna un sorso di cognac (Il destino dei Malou
- 1947)
La natura
Più in là il mare. Solo
mare, per venti giorni di navigazione a tutto vapore che ci volevano prima di
rivedere la costa francese! (Colpo di luna - 1933)
sabato 30 aprile 2016
SIMENON-SIMENON: 1923-1924: UNE ANNEE CHEZ "MONSIEUR LE MARQUIS"
Simenon secrétaire du marquis de Tracy – de la matière pour plusieurs romans
SIMENON-SIMENON: 1923-1924: ONE YEAR WITH "MONSIEUR LE MARQUIS"
Simenon works as the Marquis of Tracy’s secretary – some material for several novels
SIMENON-SIMENON: 1923-1924: UN ANNO DA "MONSIEUR LE MARQUIS"
Simenon segretario del marchese di Tracy - una materia per parecchi romanzi
En décembre 1932, en arrivant à Paris, le "petit Sim" a trouvé une place comme garçon de courses à la Ligue des chefs de section et des soldats combattants, présidée par Binet-Valmer. Bien sûr, Simenon pense déjà à passer à une étape suivante, mais, en attendant mieux… Un matin du printemps 1923, en arrivant au bureau de la Ligue, il est prié de se rendre auprès de Binet-Valmer, qui lui demande s'il a déjà entendu parler du marquis de Tracy: "C'est un homme extrêmement riche, extrêmement influent, qui appartient à la plus haute noblesse de France.", lui explique-t-il, "Il cherche un secrétaire. Je lui ai parlé de vous." Simenon, qui réfléchissait déjà à quitter la Ligue pour essayer de vivre de sa plume, en publiant des contes dans les journaux, accepte tout de même de se rendre chez le marquis. Celui-ci lui offre quinze cents francs par mois, selon ce que le romancier raconte dans ses souvenirs (Dictée Un homme comme un autre), et le futur secrétaire sera logé et nourri lorsqu'il se rendra avec lui dans ses différents châteaux. Car le marquis de Tracy va emmener son nouveau secrétaire lors de ses déplacements, et c'est ainsi que Simenon va découvrir une nouvelle facette de la "France profonde", celle de l'aristocratie qui vit sur ses terres.
De ces séjours, Simenon gardera bien des images, qu'il réutilisera par la suite dans ses romans, et tout particulièrement dans les Maigret, puisque c'est d'après le château de Paray-le-Frésil qu'il imaginera le château de Saint-Fiacre, et c'est sur le régisseur de ce château, Pierre Tardivon, qu'il modèlera l'image du père de Maigret. Mais il en gardera aussi l'impression qu'il existe une nette différence entre les parvenus qui se sont acheté un nom, nouveaux riches qui jouent aux hobereaux de province, et les membres de la "véritable" aristocratie, héritière d'un long passé, où la transmission du patrimoine terrien prime sur bien d'autres choses… Et si lui-même prétend ne pas en avoir été influencé (" J'ai beaucoup appris, J'ai beaucoup vu. J'ai rencontré beaucoup de gens appartenant à un monde que je ne connaissais pas. Mais rien de tout cela n'est entré réellement dans ma peau.", écrit-il encore dans Un homme comme un autre), il n'en a pas moins transmis à son héros de commissaire "plébéien" une sorte de considération pour ce monde aristocratique, dont on retrouve la trace dans plusieurs romans: d'abord, bien entendu, dans L'affaire Saint-Fiacre, où Maigret évoque la figure idéalisée de "Madame la Comtesse", figure pour laquelle, malgré les vicissitudes, il garde un certain respect, puisqu'on va la retrouver au fil des récits, jusqu'à un roman aussi tardif que Maigret et les vieillards, dans lequel Maigret fait un rêve où la comtesse lui vient en aide. Mais dès les premiers romans écrits par Simenon, on trouve cette mise en avant de l'opposition entre les aristocrates "de souche" et les nouveaux riches, puisque dans Monsieur Gallet, décédé déjà, on trouve le personnage du "faux" Emile Gallet, qui a vendu son nom pour un plat de lentilles… La charge contre les parvenus se retrouve dans plusieurs romans, comme dans Maigret a peur, La première enquête de Maigret, ou Maigret et le corps sans tête.
Et si Simenon a su si bien décrire cette aristocratie de province, nouvelle ou ancienne, nul doute que son séjour chez le marquis lui aura été fort utile pour emmagasiner matière et images d'un monde inconnu jusque-là au petit journaliste fraîchement débarqué de sa Liège natale…
Murielle Wenger
SIMENON-SIMENON: 1923-1924: ONE YEAR WITH "MONSIEUR LE MARQUIS"
Simenon works as the Marquis of Tracy’s secretary – some material for several novels
SIMENON-SIMENON: 1923-1924: UN ANNO DA "MONSIEUR LE MARQUIS"
Simenon segretario del marchese di Tracy - una materia per parecchi romanzi
En décembre 1932, en arrivant à Paris, le "petit Sim" a trouvé une place comme garçon de courses à la Ligue des chefs de section et des soldats combattants, présidée par Binet-Valmer. Bien sûr, Simenon pense déjà à passer à une étape suivante, mais, en attendant mieux… Un matin du printemps 1923, en arrivant au bureau de la Ligue, il est prié de se rendre auprès de Binet-Valmer, qui lui demande s'il a déjà entendu parler du marquis de Tracy: "C'est un homme extrêmement riche, extrêmement influent, qui appartient à la plus haute noblesse de France.", lui explique-t-il, "Il cherche un secrétaire. Je lui ai parlé de vous." Simenon, qui réfléchissait déjà à quitter la Ligue pour essayer de vivre de sa plume, en publiant des contes dans les journaux, accepte tout de même de se rendre chez le marquis. Celui-ci lui offre quinze cents francs par mois, selon ce que le romancier raconte dans ses souvenirs (Dictée Un homme comme un autre), et le futur secrétaire sera logé et nourri lorsqu'il se rendra avec lui dans ses différents châteaux. Car le marquis de Tracy va emmener son nouveau secrétaire lors de ses déplacements, et c'est ainsi que Simenon va découvrir une nouvelle facette de la "France profonde", celle de l'aristocratie qui vit sur ses terres.
De ces séjours, Simenon gardera bien des images, qu'il réutilisera par la suite dans ses romans, et tout particulièrement dans les Maigret, puisque c'est d'après le château de Paray-le-Frésil qu'il imaginera le château de Saint-Fiacre, et c'est sur le régisseur de ce château, Pierre Tardivon, qu'il modèlera l'image du père de Maigret. Mais il en gardera aussi l'impression qu'il existe une nette différence entre les parvenus qui se sont acheté un nom, nouveaux riches qui jouent aux hobereaux de province, et les membres de la "véritable" aristocratie, héritière d'un long passé, où la transmission du patrimoine terrien prime sur bien d'autres choses… Et si lui-même prétend ne pas en avoir été influencé (" J'ai beaucoup appris, J'ai beaucoup vu. J'ai rencontré beaucoup de gens appartenant à un monde que je ne connaissais pas. Mais rien de tout cela n'est entré réellement dans ma peau.", écrit-il encore dans Un homme comme un autre), il n'en a pas moins transmis à son héros de commissaire "plébéien" une sorte de considération pour ce monde aristocratique, dont on retrouve la trace dans plusieurs romans: d'abord, bien entendu, dans L'affaire Saint-Fiacre, où Maigret évoque la figure idéalisée de "Madame la Comtesse", figure pour laquelle, malgré les vicissitudes, il garde un certain respect, puisqu'on va la retrouver au fil des récits, jusqu'à un roman aussi tardif que Maigret et les vieillards, dans lequel Maigret fait un rêve où la comtesse lui vient en aide. Mais dès les premiers romans écrits par Simenon, on trouve cette mise en avant de l'opposition entre les aristocrates "de souche" et les nouveaux riches, puisque dans Monsieur Gallet, décédé déjà, on trouve le personnage du "faux" Emile Gallet, qui a vendu son nom pour un plat de lentilles… La charge contre les parvenus se retrouve dans plusieurs romans, comme dans Maigret a peur, La première enquête de Maigret, ou Maigret et le corps sans tête.
Et si Simenon a su si bien décrire cette aristocratie de province, nouvelle ou ancienne, nul doute que son séjour chez le marquis lui aura été fort utile pour emmagasiner matière et images d'un monde inconnu jusque-là au petit journaliste fraîchement débarqué de sa Liège natale…
Murielle Wenger
venerdì 29 aprile 2016
SIMENON SIMENON. DOCTORS MAIGRET, SIMENON, AND CHABOT
On medicine’s role in three lives: fact and fiction, all mixed together.
SIMENON SIMENON. LES DOCTEURS MAIGRET, SIMENON ET CHABOT
Sur le rôle de la médecine dans trois vies : ou quand réalité et fiction se mélangent.
SIMENON SIMENON. I DOTTORI MAIGRET, SIMENON E CHABOT
Il ruolo della medicina su tre piani: quando la realtà e la fiction si intrecciano
SIMENON SIMENON. LES DOCTEURS MAIGRET, SIMENON ET CHABOT
Sur le rôle de la médecine dans trois vies : ou quand réalité et fiction se mélangent.
SIMENON SIMENON. I DOTTORI MAIGRET, SIMENON E CHABOT
Il ruolo della medicina su tre piani: quando la realtà e la fiction si intrecciano
The
1951 book Maigret’s Memoirs teaches us that Maigret knew Simenon. The
policeman reports his first meeting with the writer in his chief Xavier
Guichard’s office in the late 1920s and a relationship that extended
well into Maigret’s retirement years. In a 9/26/1979 letter posted in
the newspaper L'Illustré de Lausanne, Simenon dates their first meeting
to 50 years previously and confirms a relationship into the 70s.
(Predictably, the two do not agree on the precise time or place.)
In
addition, we discover Maigret has read all the books about him that
Simenon had written. We also learn the two men shared an interest in
medicine. Drawing upon his two years in medical school at Nantes, his
medical discussions with his best friend Dr. Pardon, his subscription to
the British medical journal Lancet, and his reading of borrowed medical
texts, Maigret often applied his clinical knowledge to understanding
his criminal cases.
Maigret recognized that Simenon regularly
employed a doctor’s viewpoint in understanding as well. And the writer
didn’t disagree. Indeed, in an April 8, 1967 interview published in
Paris Match, he spun the idea this way: “It turns out that it’s with
them [doctors] that I feel the most comfortable, perhaps because they
have almost the same point of view about man as the novelist.”
So,
we either do know factually or can imagine easily that the two men
talked about all sorts of medical topics, from clear-cut subjects to
obscure themes. In particular, they loved to review the details of
police investigations, the complexities of criminal minds, and the
nuances of death, homicide, murder, and suicide. It’s not a stretch to
suspect these two may actually have regretted the professions they had
chosen.
Let’s then, for example, fantasize about how these two
‘doctors’ would have dissected The Teddy Bear right down to the bone.
Just one of Simenon’s numerous novels where life and death are on a
collision course, this story focuses on obstetrician Jean Chabot—a
doctor, drinker, and redhead eerily resembling Victor Gadelle, the
drunken doctor who had killed Maigret’s mother. When the renowned,
fulfilled but overworked Chabot botches a delivery, a tightrope walk
begins. Depressed, he drinks heavily and takes drugs, both only
increasing his vacillation. He rapes a young woman, who becomes
pregnant, and she kills herself. The guilty man prepares himself for
suicide as the solution, but realizing he doesn’t have the courage to
kill himself, he hopes a catastrophe will sweep him away or someone else
will end his misery. When, upon discovering his mistress with another
man, he kills him and asks her to call the police, it looks as though
his wish may come true.
How might Maigret and Simenon have regarded a man of such weakness like Chabot? Contemptuously? Understandingly? Forgivingly?
David P Simmons
giovedì 28 aprile 2016
SIMENON SIMENON: UN'INCURSIONE NEL MONDO DEI FUMETTI
Si parla di analogie tra alcune opere recenti con i romanzi di Simenon
SIMENON-SIMENON: UNE INCURSION DANS LE MONDE DE LA BANDE DESSINEE
Le texte traite des analogies entre quelques oeuvres récentes et les romans de Simenon
SIMENON-SIMENON: AN INCURSION INTO THE WORLD OF COMIC STRIPS
The text deals with some analogies between some recent works and Simenon’s novels
SIMENON-SIMENON: UNE INCURSION DANS LE MONDE DE LA BANDE DESSINEE
Le texte traite des analogies entre quelques oeuvres récentes et les romans de Simenon
SIMENON-SIMENON: AN INCURSION INTO THE WORLD OF COMIC STRIPS
The text deals with some analogies between some recent works and Simenon’s novels
E'
risaputo che l'opera di Simenon abbia influenzato registi, sceneggiatori
di serie televisive e altri scrittori, forse un po' meno come sia stato fonte d'ispirazione per il mondo dei fumetti,la bande dessinée
per i francesi (di solito abbreviato con BD). Proprio di queste
adattamenti voglio occuparmi oggi; partendo dal fumetto Pigalle 62.27: ambientato nella Parigi degli anni cinquanta, la storia racconta di
Antoine Perchaux, un giovane di campagna che raggiunge Parigi con in
mente un pensiero solo, ottenere vendetta per la morte del padre: si
tratta di un suicidio, ma a causarlo è stata una truffa di un ricco
malavitoso, un tale Mondcamp. L'autore è Jean-Claude Gotting, i disegni
sono di Loustal, che molto si è ispirato a Simenon, ha illustrato infatti
i racconti con Maigret: On ne tue pas les pauvres types, Le client le
plus obstiné du monde, Menaces de mort, Ceux du grand café, Maigret et
l'inspecteur malgracieux, Le témoignage de l'enfant de choeur e i romanzi
Les frérès rico e Touristes des bananes. Uscito per Casterman nel 2012
il volume in Italia è stato pubblicato da Coconino Press.
Sempre
disegnata da Loustal, Rien de neuf à Fort-Bongo è invece una BD che
racconta le difficoltà di adattamento alla vita dell'Africa coloniale di
un giovane francese (Raoul Cordier) con similitudini con il Joseph
Timar del romanzo Le coup de lune del 1932 (Il colpo di luna, ne Il super
romanzo delle vacanze-Mondadori 1934 e in seguito Adelphi, 2004). Il
fumetto, inedito in italiano, usci' in Francia nel 2004 presso l'editore
Casterman, tratto dal racconto omonimo scritto da Jean-Luc Coatalem
contenuto nella raccolta Tout est factice (editions
Grasset-1995); medesima ambientazione africana per Congo 40 (1988) e
Fleurs d'ébène (2007) di Eric Warnauts e Raives; il primo fumetto
ricorda da vicino la vicenda di Un crime au Gabon (1938 - novella
pubblicata nel nostro paese nel libro "Sosta a Panama" di Mondadori nel
1961 con il titolo "Omicidio legale") nel secondo la storia di Jean Leman
con la sua crisi sentimentale assomiglia a quella vissuta da Ferdinand
Graux in Le blanc à lunettes scritto nel 1936 (Il bianco con gli
occhiali-Mondadori 1967). Diverse scene di vita coloniale e di
descrizione di folkore locale sono direttamente ispirate ai romanzi di
Simenon, come menzionato dagli stessi autori. Entrambe furono edite da
Casterman e non sono state tradotte in italiano.
Di più facile
reperibilità, poichè in italiano ed attualmente in edicola, è Le
nebbie di Boisbonnard, sceneggiato da Fabrizio Accatino e disegnato da
Eleonora Dea Nanni (le storie numero 43 di Sergio Bonelli
editore). L'ambientazione e il clima ricordano quella di molti Simenon
nella provincia francese e la trama mi ha fatto venire in mente i
Maigret Chez les flamands (pubblicato nel 1932) e Un crime en
Hollande (1931) dato che la vicenda narra di un omicidio commesso in una
tranquilla località di provincia e, per salvare le apparenze e non
turbare la comunità, il crimine viene addossato ad un personaggio facile
capro espiatorio, non mancherà un colpo di scena finale.
Andrea Franco
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