martedì 3 maggio 2016

SIMENON SIMENON: PORQUEROLLES, MON ILE DE REVE…

Comment Simenon a découvert Porquerolles, et comment elle habite sa vie et son oeuvre
SIMENON-SIMENON: PORQUEROLLES, L'ISOLA DEI MIEI SOGNI…
Come Simenon ha scoperto Porquerolles, e come la ritroviamo nella sua vita e nella sua opera
SIMENON-SIMENON: PORQUEROLLES, ISLAND OF MY DREAMS…
How Simenon discovered Porquerolles, and how the island lives in his life and work 
Mai 1926. Simenon et Tigy écument Montparnasse. C'est l'époque de la Coupole, des Ballets nègres et de Joséphine Baker, et Simenon vit dans un "tourbillon", comme l'écrit Assouline dans sa biographie. Mais comme de faire la fête toutes les nuits ne l'empêche pas d'écrire comme un forcené, alimentant les collections de romans populaires, arrive ce qui devait arriver: il tombe malade. Consulté, le médecin prescrit un séjour à la campagne, loin de l'agitation frénétique de Paris. Tigy cherche un lieu propice au repos de son Georges, comme elle le raconte dans ses Souvenirs: "Nous sommes en mai. Où aller ? J'ouvre l'atlas, cette petite île en face d'Hyères. Porquerolles. Description alléchante dans le Larousse." Elle en parle à son mari, celui-ci court placer un texte chez un éditeur, et revient avec de quoi se payer des vacances au sud. Et la vente de plusieurs toiles de Tigy va permettre de prolonger le séjour… "nous débarquons émerveillés par tant de soleil et de lumière […]. Notre île est idéalement belle. Pour nous tout est découverte. Le maquis, les pinèdes, les criques, les plages de sable blanc, les plantes odorantes, le village coloré, la grande place étourdissante de chaleur concentrée, le petit port où on va flâner." Et il n'y a pas que Tigy à avoir le coup de foudre: Simenon tombe définitivement sous le charme de cette île, sur laquelle il va revenir périodiquement, et qu'il utilisera comme décor dans plusieurs romans.
Les Simenon s'installent d'abord au Grand Langoustier, dans deux pièces rustiques, mais les journées se passent surtout dehors, à la plage, à bronzer, à nager, à jouer aux boules, et à pêcher, car le romancier s'est découvert une passion pour la pêche. L'île sera toujours pour lui comme un refuge, un endroit où aller se ressourcer après les périodes de grande agitation, comme par exemple en 1934 après les remous de l'affaire Stavisky, ou en 1936 après une période très parisienne dans l'appartement du boulevard Richard-Wallace. Cette fois-ci, il loue une maison, les Tamaris, à laquelle est accolée une sorte de tour où il se réfugie pour écrire. Et quand il n'écrit pas, il pêche, naturellement, puis, avec les produits de sa pêche, confectionne de mémorables bouillabaisses… Rebelote en 1937 et 1938 ("Après quelques mois de Paris ou d'ailleurs, une simple bouffée chaude, une odeur d'eucalyptus ou de romarin créent chez moi le besoin
de me précipiter vers le sud" in Un homme comme un autre), puis arrivera la guerre, et l'impossibilité de se rendre sur l'île… Il n'y retournera jamais, sauf pour un très bref passage dans les années '50, mais le charme était rompu.
Désormais, l'île ne sera plus qu'un très beau souvenir, que l'éloignement transformera en "île de rêve", et que le romancier évoquera non seulement dans ses romans, mais aussi très souvent dans ses écrits autobiographiques. Ainsi dans Je me souviens, où il parle d'"une des plus belles îles de la Méditerranée, une plage de sable fin où l'on voit à dix mètres de profondeur à travers l'eau limpide"; ou dans la dictée Un homme comme un autre: "l'île de Porquerolles étendue au soleil, sa verdure sombre, quelques carrés blancs surmontés de rouge qui sont des maisons. […] La place était immense, en terre battue, en pente légère, entourée d'eucalyptus. Tout en haut, une petite église […] ressemblait à un jeu de cubes. […] Les maisons basses de la place sont roses ou bleu clair."
Outre le dépaysement et la langueur méridionale, c'est bien les couleurs de l'île qui ont fasciné Simenon, en vrai peintre impressionniste qu'il était à sa façon… Et s'il utilise cette île pour cadre de plusieurs nouvelles et romans, c'est probablement dans Mon ami Maigret que l'on retrouve le mieux cet émerveillement, qu'il transmet à son héros, et il faut relire le roman pour découvrir le feu d'artifice coloré et odorant qui en jaillit à chaque page, dans un éblouissement magnifié par l'éloignement (Simenon écrit
le roman alors qu'il est en Amérique), et la décantation des souvenirs… 

Murielle Wenger

3 commenti:

  1. même cet article c'est magnifique...
    salutations.
    g.

    RispondiElimina
  2. Porquerolles descritta da Simenon è una sirena irresistibile e il fascino che ha saputo suscitare hanno spinto un viaggio in solitudine .
    Perche chiunque insieme a me mi avrebbe spinto al fare qualcosa mentre io volevo solo annusare e bighellonare. Tambasiare direbbe Montalbano

    RispondiElimina
  3. Belle plume, Madame...et bel hommage au grand Georges et à sa Porquerolles.

    RispondiElimina

LASCIATE QUI I VOSTRI COMMENTI, LE VOSTRE IMPRESSIONI LE PRECISAZIONI ANCHE LE CRITICHE E I VOSTRI CONTRIBUTI.