domenica 24 giugno 2018


SIMENON SIMENON. PORTRAIT DE MAIGRET SUR ECRAN 
Maigret vu par les acteurs et les réalisateurs 

En 1958 sort le premier film de la trilogie avec Jean Gabin, Maigret tend un piège. Dans le dossier de presse qui paraît à cette occasion, une interview du réalisateur, Jean Delannoy, est proposée, dans laquelle il évoque le personnage. "Maigret m'intéresse parce qu'il n'est pas un vainqueur absolu, pas un héros pittoresque, il est un homme. Il a une femme que nous connaissons qui a ses manies et son charme; nous savons où il habite, nous connaissons son appartement avec son caractère et même ses côtés ridicules. Nous savons que Maigret s'enrhume facilement et comment il se soigne. Nous ne connaissons pas seulement ses habitudes, son penchant pour un petit verre, ses mots familiers, mais aussi ses problèmes. Nous savons qu'il éprouve pour certains de ses clients une sorte de sympathie, que d'autres affaires le troublent jusqu'à le rendre malade. […] Faire vivre ce personnage, c'est une aventure passionnante pour un metteur en scène." 

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SIMENON SIMENON MAIGRET RITRATTO  SULLO SCHERMO 
Maigret visto da attori e registi 

Nel 1958 esce il primo film della trilogia con Jean Gabin, Maigret tend un piège. Nella cartella stampa prepaprata per l’occasione, compare un’intervista al regista Jean Delannoy, in cui evoca il personaggio: «Maigret mi interessa perché non é un vincitore assoluto, non un eroe pittoresco, lui è un uomo. Ha una moglie che conosciamo, le sue manie e il suo fascino; sappiamo dove abita, conosciamo il suo appartamento con il suo carattere e addirittura i suoi lati ridicoli. Sappiamo che Maigret s’influenza facilmente e in che modo si cura. Non conosciamo soltanto le sue abitudini, la sua propensione per un «bicchierino», le sue parole familiari, ma anche i suoi problemi. Sappiamo che per certi suoi «clienti» prova una certa simpatia, che certi casi lo turbano fino al punto di farlo ammalare. […] Far vivere questo personaggio è un’avventura appassionante per un regista.» 


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SIMENON SIMENON. MAIGRET'S PORTRAIT ON SCREEN 
Maigret seen by actors and directors 

In 1958 Maigret tend un piège (Maigret Sets a Trap) was released. It was the first film of the trilogy with Jean Gabin. In the press kit that was published on this occasion, there was an interview with director Jean Delannoy, in which he evoked the character. 
"Maigret interests me because he is not an absolute winner, not a picturesque hero, he is a man. He has a wife we know who has her manias and her charm; we know where he lives, we know his apartment with its character and even its ridiculous sides. We know that Maigret catches cold easily and how he heals himself. We know not only his habits, his penchant for drinking, his familiar words, but also his problems. We know that he feels a kind of sympathy for some of his clients, that other cases trouble him till he gets ill. […] To make this character alive is an exciting adventure for a director." 

by Simenon Simenon

sabato 23 giugno 2018

SIMENON SIMENON. LA FLAMANDE ET LES HOLLANDAISES

Portraits croisés de personnages féminins dans "Un crime en Hollande" et "Chez les Flamands" 

SIMENON SIMENON. LA FIAMMINGA E LE OLANDESI 
Ritratti a confronto di personaggi femminili ne "Un delitto in Olanda" e "La casa dei Fiamminghi" 
SIMENON SIMENON. THE FLEMISH AND THE DUTCH 
Compared portraits of female characters in "A Crime in Holland" and "The Flemish House"



Au cours de ses enquêtes, Maigret est amené à croiser maints personnages, avec lesquels il noue des liens plus ou moins étroits. Les relations qu'il tisse avec les personnages féminins, en particulier, nous en apprennent beaucoup sur son mode de fonctionnement. Parmi la galerie de ces femmes que Maigret a rencontrées sur sa route, nous allons en choisir trois: Beetje et Any dans Un crime en Hollande, et Anna dans Chez les Flamands.  
Dans Un crime en Hollande, le commissaire va tomber au milieu d'une petite communauté bien-pensante, où les frasques – quoique discrètes – d'un professeur d'une école navale, Conrad Popinga, sèment quelque peu la zizanie. Maigret est dépêché sur les lieux, muni de quelques notes sur les protagonistes: la femme et la belle-sœur de la victime, ainsi qu'une jeune voisine, qui va se révéler la maîtresse du professeur assassiné. D'emblée, il sait que Any, la belle-sœur, est docteur en droit, qu'elle a 25 ans, et qu'elle comprend un peu le français tout en le parlant mal. Beetje, la voisine, a 18 ans, et elle possède un "français parfait". Pour débuter son enquête, Maigret choisit, au hasard semble-t-il ("ce fut le dernier nom [de la liste] qui lui tomba sous les yeux" nous dit le texte), d'aller rendre visite à Beetje. Est-ce vraiment le hasard, ou une intuition, ou le fait que la jeune fille parle le français, ce qui lui sera donc plus facile pour mener son enquête, ou encore l'information qu'elle a 18 ans, qui fait que Maigret commence par elle ? On ne peut que conjecturer, mais toujours est-il que son choix se révèle judicieux, car le commissaire va se rendre très vite compte que la jeune fille pourrait bien être à l'origine du drame, parce que ses premières impressions face à Beetje lui font comprendre l'attirance que Popinga peut avoir ressenti pour elle. En effet, les premières choses que Maigret note sur la jeune fille sont des éléments physiques; il passe rapidement sur le "sourire sain, joyeux, mais qui manquait de subtilité", sur les yeux, les cheveux, et le reste du corps, pour en arriver à l'essentiel: "des formes pleines qui […] avaient quelque chose d'extrêmement capiteux", une "poitrine alléchante", dont la vue met le feu aux joues du commissaire. Il reviendra plus tard sur la vision de cette poitrine, qui personnifie l'essence même de la tentation qu'elle a représentée pour Popinga, et qui est comme le symbole de l'échappée vers un ailleurs auquel le professeur a rêvé en cherchant à fuir le monde étriqué qui l'entourait. 
Tout en contraste apparaît Any, dont Maigret détaille la "bouche trop grande", la "poitrine plate" et les "grands pieds". Mais ce qui le dérange surtout, c'est "l'assurance crispante de suffragette" de la jeune femme. Même si le commissaire se rend compte, un peu plus tard, que cette assurance cache une certaine timidité, il n'arrive pas vraiment à ressentir de la compassion pour elle, même lorsqu'il apprendra que c'est elle la coupable du meurtre. Pas plus vraiment d'ailleurs que pour Beetje, qu'il rudoie presque lorsqu'il l'interroge sur ses relations avec les hommes, et qu'il la qualifie de "petite fille gourmande, un peu sotte, un peu égoïste".  
Lors de la reconstitution finale, Maigret – et le narrateur – en vient à résumer d'un trait l'essence de ces deux femmes: d'un côté, Beetje et son corps désirable ("il n'y avait qu'une chose en elle pour attirer […], deux beaux seins […] aguichants"); de l'autre côté, Any, "pointue, laide, plate, mais énigmatique." On peut dire que dans ce roman, Maigret n'arrive pas à ressentir de l'empathie pour Beetje ou pour Anyce qui explique peut-être sa réaction lors de l'épilogue, lorsqu'il apprend, bien plus tard, que Beetje est plus ou moins arrivée à ses fins dans la recherche d'un homme qui l'emmènerait loin de la ville, tandis que Any s'est suicidée avant son procèsMaigret, alors, a une réaction assez violente puisqu'il trouve le "moyen d'engueuler tous ses inspecteurs".  
Le côté "énigmatique" d'Any va nous permettre de faire le lien avec un autre roman, Chez les Flamands, où on retrouve en Anna certaines des caractéristiques d'Any, mais développées dans un autre sens. Anna partage avec Any une certaine laideur, ou du moins un manque de grâce. Dès son premier abord, elle apparaît grande et solide, et malgré ses "formes pleines", elle "manque de féminité". Pourtant, Maigret va se sentir attiré par elle, mais cette attirance n'a rien de physique: c'est ici la force morale de la jeune femme qui exerce son emprise sur le commissaire. Il est particulièrement frappant de noter que la jeune Marguerite, dans le même roman, au sourire qui "faisait penser à celui des jolies filles sur les calendriers-réclame" finit par irriter Maigret avec ses manières, alors que celui-ci reste impressionné par "l'équilibre physique et moral déroutant" d'Anna. "Elle l'impressionnait à la façon d'une statue énigmatique", dit le texte, et Maigret n'arrivera jamais vraiment à résoudre l'énigme qu'elle représente, et c'est peut-être une des raisons pour lesquelles il s'arrangera pour qu'elle ne soit pas condamnée, même après l'aveu de sa culpabilité.  
Any, Beetje et Anna, trois portraits de femme auxquels Simenon a su apporter des nuances, et par-delà, cela lui a permis également de nuancer le portrait de son héros… 

Murielle Wenger 

venerdì 22 giugno 2018

SIMENON SIMENON. QUANDO ERA FIGLIO.... E QUANDO ERA PADRE

I suoi rapporti con papa Desiré e quelli con Marc, John, Marie-Jo e Pierre

SIMENON SIMENON. QUAND IL ETAIT FILS... ET QUAND IL ETAIT PERE
Ses rapports avec papa Désiré et ceux avec Marc, John, Marie-Jo et Pierre
SIMENON SIMENON. WHEN HE WAS A SON… WHEN HE WAS A FATHER
His relationships with Papa Désiré and Marc, John, Marie-Jo, and Pierre




Due ottiche diverse, quasi opposte. Quella del mondo che ci circonda quando siamo bambini: più grande di noi, non sempre comprensibile, percepito attraverso quel sottile velo d'innocenza e di stupore che con il passare degli anni andrà consumandosi e poi sparirà.
Quel mondo che invece ben conosciamo nell'età matura è un luogo che abbiamo spesso scoperto a nostre spese, dove abbiamo fatto esperienze positive e negative, quel mondo che ci ha segnato con le sconfitte subite, ma ci ha anche galvanizzato con le vittorie riportate.
E lo stesso accade per il resto e soprattutto per i legami di sangue.
I bambini, per i quali il padre é (o dovrebbe essere) il proprio eroe, la luce dei propri occhi, il primo che li difende e il primo che li introduce in quel mondo ancora misterioso.
E gli adulti, quando diventano padri e madri? Lo sono per tutta la vita, Possono anche cambiare, divorziare, persino abbandonare i propri figli, ma sempre genitori restano. Solitamente il padre ha per il figlio un'attenzione tutta particolare, che lo tenga sott'occhio oppure su un piedistallo, che lo soffochi con un'amorevole gelosia o gli faccia respirare il proprio afflato amoroso e liberatorio...Il figlio rimane al centro, almeno psicologico, della vita di un padre.
Queste considerazioni, se volete un po' scontate, valgono per quasi tutti e non fecero certo eccezione per Simenon.
Come vedeva il mondo il piccolo Georges? Innanzi tutto la sua ottica era quella di una famiglia di Liegi, niente affatto agiata. Con una conduzione tutta matriarcale di Henriette Brull, sempre attenta alla forma e all'immagine della famiglia. I problemi economici dei Simenon la irritavano non foss'altro per i giudizi che la gente poteva esprimere (per questo si dice che all'ora del pasto mettesse grandi pentoloni sulla macchina del gas per dimostrare a chi passava che lì si cucinava alla grande. Ma erano tutti pieni solo d'acqua).
Questa donna, sua madre, gli era manifestamente ostile e gli preferiva il secondogenito Christian. Forse perché lui somigliava a suo padre Desiré che a sua volta era molto diverso dalla moglie. Un uomo non ambizioso nel suo lavoro... un semplice impiegato di una compagnia assicurativa, che riusciva a portare a casa il minimo indispensabile per la sussistenza. La moglie lo accusava di non aver spirito d'iniziativa, (e le accuse divennero peggiori quando Desiré rinunciò all'offerta di entrare nel nuovo "ramo vita" che prometteva di essere un grande affare per il futuro). Il piccolo Georges era invece era molto legato a quest'uomo tranquillo, mai sopra le righe, dignitosamente modesto, che subiva le angherie della moglie e che non rispondeva con gli stessi toni. E quando iniziò a soffrire di cuore e non poté più lavorare, Henriette trasformò la casa in un pensionato per studenti universitari stranieri... Prima gli studenti! Per i pasti, per la sistemazione più confortevole in casa, per studiare, per dormire... Désiré e Georges venivano dopo...
Il rifugio di Georges era la lettura. Divorava libri in prestito dalla biblioteca comunale. E anche attraverso quelle letture maturò (la madre disapprovava anche quelle: "un bambino non può leggere tutte quelle ore e non far altro"),e iniziò a coltivare la convinzione che il padre non fosse altro che una vittima della madre, cosa che glielo fece sentire ancor più vicino. Poi Georges fu mandato a lavorare, prima come commesso in una pasticceria, poi in una libreria e alla fine a lavorare in un giornale "la Gazette de Liège"... Ma ormai siamo alle soglie dell'adolescenza.
Facciamo un salto di quarant'anni. Troviamo un Simenon ormai ricco e fanoso, che vive in Svizzera con i figli della seconda moglie Denyse, John, Maire-Jo e Pierre Nicolas ( più Marc il primogenito che era nei pressi con la madre, la prima moglie dello scrittore, Tigy).
Il quattro volte padre parte da una situazione molto diversa: un'agiatezza notevole, il fatto di essere famoso, anche se penalizzato da un approccio con i figli mediato da una moglie che aveva problemi di equilibrio psicologico. Per lui i figli erano importanti concettualmente. Ma nella sua vita, la letteratura era sicuramente una priorità diremmo quasi esistenziale. Però in concreto questo non portava via gran tempo. Se consideriamo che in poco più di dieci giorni scriveva un romanzo e le sedute di scrittura iniziavano nelle ore mattutine che duravano tre/quattro ore... Certo poi c'era un po' di revisione il pomeriggio, un po' di tempo dedicato alla promozione (ma in questo Simenon generalmente non si spendeva molto). Considerato che pubblicava quattro/cinque romanzi l'anno... il tutto si concretava in  un paio di mesi di lavoro diluiti durante l'anno. Quindi aveva tempo per i figli.  E forse proprio in  seguito ai ricordi dell'infanzia, Simenon cercò di dare il maggior numero di opportunità possibili ai figli, concedendo loro spazi e libertà per trovare la loro strada. Tra tutti, Georges aveva un rapporto speciale con l'unica figlia femmina: Marie-Jo che per altro aveva dimostrato un attaccamento particolare al padre (elemento che potrebbe aver provocato una certa gelosia da parte di Denyse?...). Insomma la dinamica tra Georges e i suoi figli era lontana mille miglia dalla quella sua con papà Désiré. I problemi non erano economici, ma di altra natura: la presenza di una donna difficile come Denyse, i disagi psicologici di Marie-Jo, la difficoltà di tenere i rapporti con i figli più grandi che o studiavano in America (John) o si erano trasferiti a Parigi, per lavoro (Marc) o per trovare una propria strada (Marie-Jo). E poi soprattutto la grande tragedia che aleggerà sulla vecchiaia dello scrittore: Il suicidio dell'amata figlia a venticinque anni. (m.t)   

giovedì 21 giugno 2018

SIMENON SIMENON. UNDER THE RED FLAG OF THE SOVIET UNION

A look at some direct observations of communism in Russia.

SIMENON SIMENON. SOUS LE DRAPEAU ROUGE DE L’UNION SOVIETIQUE 
Un aperçu de quelques observations directes du communisme en Russie 
SIMENON SIMENON. SOTTO LA BANDIERA ROSSA DELL'UNIONE SOVIETICA
Un'occhiata di alcune osservazioni dirette sul comunismo in Russia

Simenon’s 1933 visit to Russia triggered a novel that biographer Pierre Assouline called “anti-communist.” The Window over the Way (also Danger Ashore and, originally, Les Gens d’en facedepicts conditions in a seaport city on the Black Sea as seen through the eyes of a foreigner
This protagonist witnesses how the inhabitants suffer continual deprivation and continuous surveillance. Here is a glimpse at Simenon’s portrait: poverty and hunger abound. Everyone earns the same wage and, accordingly, everyone is poor. Affordable products are available at the Cooperative in theory, but it is often “empty,” and the alternative, the State run market where there is everything, always,” requires hard cash, gold, or jewels, which is typically “too much” for most residents. 
Housing is atrocious. The houses “seemed abandoned, never repainted, with windows missing panes, eaves dangling down, and water falling from broken gutters.” Not counting all those sleeping outside, “each house has one or two families per bedroom.”  And the folks inside, “what could they be doing? Yes, what did they do in all those bedrooms with beds and mattresses strewn all over the floor? The women weren’t cooking since they had nothing to cook. They weren’t sewing either, or hardly at all, for they always wore the same dress. What’s more, electricity is cut off every day at midnight,” both inside and outside. Water is often shut off as well, and when it does come back on, long lines of people with pitchers form at the faucets. Since drinking takes precedence over washing, everything is filthy. 
People swarm in the dust or sit on their bags of rags” when not standing in line, desperately looking for food or work. There are “few people in the streets, no shops, no restaurants, and no street merchants.” In shortnone of the traffic that makes a city a city exists. Literallythere are only three cars in the city.” 
Hunger predominates. The novel’s opening line, “What! You’ve got white bread! highlights how most people have only less expensive, lesser quality black bread to eat. Mornings, “200 people at least” line up in front of the cooperative until a sign announces there are no more potatoes, biscuits, flour, or cereals.” Most everyone is “malnourished” and people die in the streets, but the party line continues: “They are not dying since they are living.” 
Surveillance extends from suspicion through spying to denunciation and leads to arrests, imprisonments, and executions. The GPU, the ubiquitous bureaucratic state security system, enforces absolute compliance by arresting violators and beating interferers. When those brutal “Green Hats choose to gun someone down in the street, no one pays attention. Don’t the police shoot people in your country? is the answer to the foreigner’s questions. Noticing how “every month several people disappear from circulation,” he questions why all the others kept quiet. The response is to “not ask any questions at all. Even “if orders arrive incomplete, if you get robbed, if you get attacked in the street for your wallet, if someone dies in your office,” the advice is to “keep your mouth shut” because everyone is the police! 

David P Simmons