giovedì 22 ottobre 2020

SIMENON SIMENON. UNE IMPOSSIBLE RETRAITE...




















 Simenon Story 

UNE IMPOSSIBLE RETRAITE…
Pourquoi Simenon n'a jamais arrêté d'écrire des enquêtes de Maigret 

SIMENON SIMENON. UN PENSIONAMENTO IMPOSSIBILE… 
Perché Simenon non ha mai smesso di scrivere le inchieste di Maigret 
SIMENON SIMENON. AN IMPOSSIBLE RETIREMENT... 
Why Simenon never stopped writing Maigret's investigations
 
Sabato 30 dicembre 2017 - Le 19 février 1934, le journal Le Jour faisait paraître un texte de la plume de Simenon, qui expliquait pourquoi il avait accepté d'écrire un dernier roman Maigret, à la demande des lecteurs. Cela faisait déjà quelque temps qu'il songeait à abandonner le commissaire, pour pouvoir "passer à d'autres exercices", c'est-à-dire se consacrer à la rédaction de "romans-romans". En octobre 1933, il avait signé un premier contrat avec Gallimard, et c'était un signe… En avril de la même année, il avait écrit L'écluse no 1, roman dans lequel Maigret se trouvait à quelques jours de la retraite. Simenon était allé voir Fayard et lui avait dit sa volonté d'arrêter d'écrire des Maigret; l'éditeur avait poussé les hauts cris: "Vous êtes comme Conan Doyle, qui voulait se débarrasser de Sherlock Holmes, et écrire autre chose que des romans policiers. Il n'a pas eu de succès, et vous allez vous aussi vous casser la figure…" Mais Simenon ne l'écouta pas, et il se dédia, pendant un temps du moins, uniquement à ses "romans durs". Dans le dernier roman pour la collection Maigret chez Fayard, le romancier faisait enquêter le commissaire alors qu'il était à la retraite, et il était bien décidé à ne plus l'en faire sortir 
Mais il revint sur son serment, acceptant de remettre le commissaire en activité le temps de quelques nouvelles, rédigées durant l'automne 1936, probablement persuadé que cela ne serait qu'un épisode vite oublié… Il n'en fut rien: à peine deux ans plus tard, il remettait ça pour une seconde série de nouvelles, mais cette fois, il pensait donner un signal plus clair à ses lecteurs (et à lui-même ?...) en faisant en sorte que son héros parte de nouveau en retraite dans la cinquième de ces nouvelles, et soit déjà retraité dans la deuxième moitié de celles-ci. Imaginait-il que c'en était bien fini du commissaire, et qu'on ne l'y reprendrait plus ? De nouveaux événements se présentaient pour lui: une installation à Nieul, la venue d'un enfant, mais aussi des menaces de guerre… Plus le temps de songer à Maigret ? …  
Après tout, peut-être qu'au contraire, ces événements lui donnèrent l'envie de renouer avec son hérosLes chercheurs simenoniens ont avancé l'hypothèse que la remise en selle de Maigret était due avant tout à des motifs pécuniaires, Gallimard lui réclamant de nouveaux romans policiers pour augmenter les chiffres de vente. Sans doute y eut-il de cela, mais peut-être pas uniquement… Simenon avait dû, plus ou moins consciemment, se rendre compte qu'il lui était difficile d'abandonner son héros, et on sent très bien, dans ces romans de la période Gallimard, le plaisir du romancier à écrire de nouvelles enquêtes pour son commissaire. La preuve, il l'avait remis en service actif, et il n'était plus question, à ce moment-là, de retraite…  
La donne changea en 1945. Simenon était décidé à quitter l'Europe, et le départ pour le Nouveau Monde devait être synonyme d'abandon de tout un pan de son existence, le passage d'une nouvelle ligne, et il s'agissait aussi d'abandonner cette créature qui, certes, lui avait apporté la gloire, mais qui était devenue un peu encombrante… Le romancier rédigea donc un court texte en forme d'adieu, La pipe de Maigret. Puis, sur l'insistance de Pierre Lazareff, il accepta d'écrire encore un court roman pour un journal, Maigret se fâche. Mais il y mit de nouveau le commissaire à la retraite, et cette fois, c'était juré, il allait le laisser à ses salades et à ses parties de cartes et de pêche à Meung-sur-Loire… 
C'était sans compter sur l'action des souvenirs… En effet, une fois arrivé aux USA, Simenon ne put s'empêcher de transmettre à son héros ses propres émerveillements devant la culture américaine, et il décida de l'emmener avec lui à New York… Mais, prudent, il précisait bien que Maigret est toujours à la retraite, et qu'il n'enquêtait que parce qu'on l'avait sollicitéet qu'il ne pouvait résister… Alors, c'en était bien fini de raconter les enquêtes parisiennes du commissaire ? Le romancier allait-il se consacrer à sa bataille américaine, à la conquête d'un nouveau public, tandis que là-bas, en France, un nouvel éditeur avait pris les choses en main ? N'avait-on vraiment plus besoin de Maigret ?  
Mais les choses se passèrent autrement, et "loin des yeux, près du cœur", la nostalgie de son personnage allait lui faire prendre une nouvelle dimension, et Simenon remit définitivement en activité son héros à la PJ… Car il finit par se rendre compte que ce personnage était nécessaire à son "équilibre rédactionnel". Alterner romans durs et Maigret devint une nécessité, parce qu'un roman du commissaire était une sorte de petite joie que le romancier s'offrait entre deux rédactions difficiles, mais aussi parce qu'il pouvait essayer, dans un Maigret, un thème qu'il développerait dans un roman dur, ou, au contraire, il écrivait un Maigret parce qu'il n'était pas arrivé à traiter le thème dans un autre roman. Mais Maigret était aussi devenu, peu à peu, un personnage à qui il pouvait confier ses propres questionnements sur nombre de sujets qui le hantaient. 
Si Maigret resta bien en activité dans les romans de la période des Presses de la Cité, il vint un moment où il partit tout de même en retraite… mais littéraire uniquement, parce que ce départ coïncida en réalité avec la retraite du romancier lui-même: ce n'est qu'au moment où Simenon cessa d'écrire des romans que Maigret cessa de vivre de nouvelles aventures. Et pourtant, cette "cessation d'activité" n'empêcha pas le romancier de garder le souvenir de son personnage, qu'il allait souvent évoquer dans ses Dictées, se comparant maintes fois à lui, rêvant de lui, l'imaginant dans sa petite maison de Meung, en retraité, comme le romancier lui-même était devenu un "retraité de la littérature"… 

Murielle Wenger 

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