En 1930, première apparition de Maigret dans la presse
SIMENON SIMENON. 90 ANNI FA
Nel 1930, la prima apparizione di Maigret sulla stampa
SIMENON SIMENON. 90 YEARS AGO
SIMENON SIMENON. 90 YEARS AGO
In 1930, Maigret's first appearance in the press
L’année 2019 vient de se terminer, avec son cortège de manifestations simenoniennes. Les 30 ans de la disparition du romancier, les 90 ans de la naissance de Maigret, il y a eu de quoi faire : rééditions, événements divers, émissions radio et articles dans les journaux, et plusieurs rubriques de ce blog consacrées à ces anniversaires.
Mais l’année 1930 a aussi eu son importance pour la création du commissaire, et on pourrait continuer à fêter Maigret 90 ans plus tard, c’est-à-dire en cette année 2020. D’abord, parce que selon certains simenoniens, le premier roman de la saga, Pietr le Letton, n’aurait pas été écrit en 1929 à Delfzijl, mais à Morsang au cours du printemps 1930. Ensuite, parce que Pietr le Letton a d’abord paru en feuilleton, dans le journal Ric et Rac, entre juillet et octobre 1930. Et enfin, parce que la première apparition de Maigret a eu lieu dans la presse en 1930.
C’est en effet entre le 1er mars et le 4 avril que paraît, dans le journal L’Œuvre, le feuilleton de La Maison de l’inquiétude. Ce texte, le quatrième des « proto-Maigret », est probablement celui que Simenon a proposé en premier à Fayard pour lancer la collection Maigret. L’éditeur l’a refusé. Selon Francis Lacassin, la raison en serait que Fayard ne possédait alors aucune collection policière qui aurait pu accueillir le roman. C’est possible, mais on peut aussi penser que c’est justement avec ce roman que Simenon aurait pu convaincre Fayard de lancer une collection policière, et que l’éditeur n’était pas forcément opposé à cette idée ; au contraire, il devait sûrement se rendre compte des potentialités du roman policier, qui commençait à être en vogue (la célèbre collection Le Masque avait été créée en 1927, et avait rapidement trouvé son public). Ce qui l’a peut-être fait refuser La Maison de l’inquiétude, c’est plutôt le fait qu’il n’était pas convaincu par le personnage de Maigret, trop éloigné des modèles du genre.
Et c’est sans doute aussi cette raison qui l’a fait accepter plus tard Pietr le Letton de façon conditionnelle, c’est-à-dire avec une publication en feuilleton dans Ric et Rac, et la rédaction par Simenon de plusieurs autres romans de la même veine avant que Fayard soit suffisamment rassuré pour lancer la collection.
La Maison de l’inquiétude est donc annoncé en parution dès le 26 février 1930 dans le journal L’Œuvre, et le feuilleton débute le 1er mars. Il est signé Georges Sim. Nous en avons déjà parlé à plusieurs reprises sur ce blog, et on se contentera de rappeler ici que ce roman comporte déjà presque tous les ingrédients d’un roman de la saga maigretienne. C’est aussi, comme l’écrit Lacassin, le « proto-Maigret » qui est le plus proche d’un roman policier ; à la différence de Train de nuit et La Figurante, que Fayard acceptera de publier dans la collection « Les maîtres du roman populaire » ; le premier des deux paraîtra en octobre 1930 (ce qui donnerait encore une raison supplémentaire pour fêter en 2020 les 90 ans de la première apparition de Maigret dans un roman publié…) et le second en février 1932. A la même date paraîtra aussi La Maison de l’inquiétude en volume chez Tallandier, dans la collection « Criminels et policiers », dans laquelle sera publié aussi le quatrième « proto-Maigret », La Femme rousse, en avril 1933.
Un dernier mot sur Pietr le Letton. Comme nous l’avons vu, ce roman parut d’abord en feuilleton, du 19 juillet au 11 octobre 1930, dans le journal Ric et Rac, un hebdomadaire fondé en 1929 par Fayard. On peut donc dire que si 1929 fut l’année de la création définitive de Maigret, 1930 fut celle de son apparition sur papier, en particulier dans la presse. Une bonne raison pour faire de 2020 une autre année anniversaire, et de proposer encore quelques événements maigretiens ?...
N.B. En février 1931 eut lieu l’inauguration officielle de la collection Maigret chez Fayard, avec le Bal anthropométrique. Ce qui signifie qu’en 2021, on aura encore l’occasion de fêter un 90ème anniversaire. On n’a pas fini de célébrer notre commissaire à la pipe…
Murielle Wenger
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