martedì 12 maggio 2020

SIMENON SIMENON. MAIGRET, SIMENON ET LA HOLLANDE EN MAI

Pourquoi le roman "Un crime en Hollande" se déroule-t-il en mai ? Posons une hypothèse… 

SIMENON SIMENON. MAIGRET, SIMENON E LA OLANDA IN MAGGIO 
Perché il romanzo "Maigret in Olanda" si svolge a maggio? Ipotizziamo...
SIMENON SIMENON. MAIGRET, SIMENON AND HOLLAND IN MAY 
Why is the novel "crime in Holland" taking place in May? Let’s hypothesize... 

Dans les romans de la saga, Simenon indique toujours la saison, et presque systématiquement le mois où se déroule l’enquête du commissaire. La météo joue un rôle important dans l’intrigue, surtout parce qu’elle a souvent une influence sur l’humeur de Maigret et sur sa façon de réagir. On trouve des enquêtes qui se passent à toutes les époques de l’année, avec une majorité d’investigations printanières, malgré le cliché d’une ambiance automnale et pluvieuse qui colle à la peau du commissaire… Parmi les enquêtes du printemps, les plus nombreuses sont celles du mois de mars, mais on en trouve aussi une certaine quantité en mai. Alors qu’une bonne part des premiers romans, ceux écrits pour Fayard, sont des enquêtes automnales, et particulièrement de novembre, plus on avance dans la saga, plus les enquêtes « à la belle saison » se font fréquentes. Mais tous les romans de la période Fayard ne sont pas des enquêtes dans les frimas et le brouillard ; on en a aussi à d’autres saisons : par exemple, La Nuit du carrefour en avril et La Guinguette à deux sous en été. 
En général, les enquêtes qui se passent en mai ont lieu à Paris et par beau temps, et Maigret savoure, comme dans la nouvelle Le Client le plus obstiné du monde, « une journée tiède, ensoleillée, avec, dans l'air, cette vibration particulière au printemps parisien ». Cependant, la première enquête, du point de vue de la chronologie rédactionnelle, que Maigret mène au mois de mai se déroule… aux Pays-Bas. En effet, le roman Un crime en Hollande débute lorsque Maigret arrive à Delfzijl une après-midi de mai ; les notations sur le beau temps se retrouvent tout au long du texte ; par exemple au chapitre 1 : « Il y avait du soleil. »« Le ciel était pur, l’atmosphère d’une limpidité étonnante. » ; au chapitre 5 : « Dehors, c’était un bain de soleil, de douce chaleur, de quiétude. » ; au chapitre 7 : « On plongea, la porte franchie, dans une atmosphère lourde de soleil et de calme. » 
Simenon a toujours affirmé qu’il n’avait décrit dans ses romans que des ambiances et des lieux qu’il avait connus. Or, c’est en septembre 1929 que le romancier, installé sur sa barge à Delfzijl, créait, selon la légende, son personnage de commissaire. Pourquoi alors, dans le roman Un crime en Hollande, où il envoie son héros sur le lieu mythique de sa naissance, ne lui fait-il pas mener son enquête en septembre, voire plus tard dans l’arrière-saison, puisque c’est dans cette ambiance qu’il avait imaginé Maigret ? Il aurait semblé « logique » qu’il place le commissaire dans un contexte semblable… 
D’autre part, les descriptions de l’ambiance printanière à Delfzijl sonnent véridiques. On peut donc se demander si Simenon, en réalité, ne s’était pas trouvé dans le port hollandais justement au printemps, et plus précisément au mois de mai, ce qui expliquerait son choix de cette saison pour y emmener Maigret. 
L’hypothèse est vraisemblable, si on considère quelques dates. Simenon, au mois de mars 1929, quittait avec l’Ostrogoth le chantier de construction de Fécamp, remontait la Seine jusqu’à Paris et s’amarrait au square du Vert-Galant, à la pointe de l’île de la Cité, où il fit baptiser son bateau le 3 avril. Puis il entreprit un voyage qui le fit remonter vers la Belgique, avec pour objectif le nord de l’Europe. Il traversa les Pays-Bas, et c’est alors qu’il passa une première fois à Delfzijl. Puis il continua son voyage en direction de Hambourg, avec un arrêt à Wilhelmshaven ; c’est là qu’il se fit refouler et qu’il dut retourner à Delfzijl ; d’après les dernières recherches simenoniennes, cela se serait passé en juin. 
D’où notre hypothèse : si le départ de Paris a eu lieu au début d’avril, et qu’il a dû quitter Wilhelmshaven en juin, Simenon pouvait fort bien se trouver à Delfzijl en mai… Pourrait-on vérifier cette hypothèse en retrouvant des documents ? Le romancier avait-il un livret de bord de l’Ostrogoth qui existerait encore quelque part ? Reste-t-il des traces dpassage de son bateau, dans les archives des ports qu’il a traversés ? Les regrettés chercheurs simenoniens qu’étaient Menguy, Deligny et Lemoine nous manquent aujourd’hui pour entreprendre de telles investigations. Auront-il des successeurs aussi zélés ?... 

Murielle Wenger 

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