martedì 28 luglio 2020

SIMENON SIMENON. QUAND MAIGRET SE FACHE...

Trois situations dans lesquelles le commissaire a eu l'occasion de se mettre en colère 

SIMENON SIMENON. QUANDO MAIGRET SI ARRABIA…
Tre situazioni in cui il commissario ha avuto l'opportunità di arrabbiarsi
SIMENON SIMENON. WHEN MAIGRET GETS ANGRY...
Three situations in which the Commissioner had the opportunity to lose his temper 


D'habitude dans la saga, Maigret est présenté comme un homme calme, qui oppose à ses adversaires sa masse pesante et ses silences. Mais il peut être parfois d'un calme menaçant, avec le silence qui précède l'orage. En général, il réussit à se dominer, mais il lui arrive d'arborer un air hargneux, de serrer les poings avec rage en se retenant de frapper quelqu'un qui l'irrite. Parfois cependant il s'est vraiment mis en colère. Pour le billet d'aujourd'hui, nous allons examiner trois situations lors desquelles le commissaire a eu l'occasion de se fâcher. 
Dans Maigret se fâche, le commissaire, comme le titre du roman l'indique, passe une bonne partie de son enquête à être sous l'emprise de la colère. Lorsqu'il croise pour la première fois Malik, il est déjà « furieux » ; il le reste lorsqu'on tente de lui tirer dessus : « Il serra les poings, furieux, et pourtant cela le soulageait. […] - Crapule ! gronda-t-il à mi-voix. ». Après la fuite de Georges-Henry, lors de la confrontation avec Malik, il « revint sur ses pas pour laisser tomber, la face lourde, le regard pesant : - Vois-tu, je sens que je vais découvrir est tellement laid, tellement sale, qu'il m'arrive d'hésiter à continuer. Il partit sans se retourner, referma violemment la porte derrière lui ». Il se fâche également lorsqu'il reçoit les confidences du vieux Campois : « Et son poing s'abattit sur le bureau : - Mais, sacrebleu ! vous ne vous rendez pas compte que vous êtes un lâche ». Vers la fin de son enquête, lorsqu'il est en attente d'un événement et qu'il récapitule toutes les circonstances, il déambule dans les rues et il « marchait, furieux ». 
Dans Maigret à New York, il est déjà de mauvaise humeur au début de son enquête, parce qu'il s'est laissé convaincre un peu vite de quitter sa retraite de Meung pour courir en Amérique ; il est furieux qu'on le fasse attendre quand il demande à parler à Maura : « On le laissa se morfondre un bon quart d'heure dans son coin et, de rage, il fumait sa pipe, bien qu'il se rendît compte que ce n'était pas l'endroit » ; dans l'hôtel où on l'a installé, sa rage va croître du fait qu'il ne retrouve pas ses habitudes : déjà, il a mal à la tête d'avoir bu trop de whisky, puis il ne trouve pas comment appeler le personnel, il a de la peine à se faire comprendre au téléphone à cause de son mauvais anglais, et « pour comble, il était dans son bain quand on frappa à la porte et il eut beau gueuler : "Entrez", on frappait toujours. Force lui fut, tout mouillé qu'il était […] d'aller ouvrir. […] Il était à cran » ; il aura encore plusieurs occasions de s'énerver, mais sa rage sera au paroxysme lors de l'interrogatoire téléphonique de Daumale, traitant celui-ci de tous les noms, et lui disant : « Je ne regrette plus de vous interroger par téléphone, car je crois que je me retiendrais difficilement de vous flanquer mon poing dans la figure ». 
Dans La Colère de Maigret, c'est d'apprendre qu'on a pu le soupçonner d'être corruptible qui met le commissaire en rage. Mais plutôt que de rage, ne peut-on pas parler de désillusion ou d'amertume ? Au lieu de laisser éclater sa colère avec véhémence, Maigret « n'avait jamais été aussi pâle de sa vie. Son visage, sans expression, ressemblait à un bloc de pierre. » ; son cœur bat à grands coups, il « resta immobile pendant deux bonnes minutes, les poings serrés, et, enfin, lentement, un peu de couleur remonta à son visage » ; il se détourne, se campe devant la fenêtre et « quand il fit face, il avait presque repris son expression habituelle, mais on aurait juré qu'il avait vieilli, qu'il était soudain très las » ; ce n'est que lorsqu'il aura devant lui le responsable de cette calomnie qu'il retrouvera un peu d'énergie pour frapper « la table d'un coup de poing qui fit sursauter tous les objets » et hurler au coupable de se taire ; mais parce que Maigret ne peut s'empêcher de voir, même dans le plus grand criminel, sa part d'humanité, c'est finalement presque de la pitié qu'il ressentira pour le coupable… 

Murielle Wenger 

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