martedì 17 marzo 2020

SIMENON SIMENON. UN PASSAGE DE LA LIGNE EN TROIS ETAPES

1929-1931 : Simenon donne naissance à Maigret et se fait un nom 

SIMENON SIMENON. UN PASSAGGIO DELLA LINEA IN TRE PASSI 
1929-1931: Simenon dà alla luce Maigret e si fa un nome 
SIMENON SIMENON. CROSSING THE LINE IN THREE STEPS 
1929-1931: Simenon gives birth to Maigret and makes a name for himsel


Simenon n’a eu de cesse de faire des « passages de la ligne » tout au long de son existence et de sa carrière littéraire. De l’auteur prolifique de romans populaires au concepteur d’un nouveau genre policier, puis au créateur des romans de la destinée. Du petit Liégeois au Parisien des quartiers populaires et chics, du provincial de Vendée au rancher américain, du résident des palaces cannois au retraité d’une modeste maison lausannoise. Du journaliste des chiens écrasés au personnage « people » donnant moult interviews… Pour le billet d’aujourd’hui, on va illustrer un de ces passages de la ligne, en trois étapes. 
En mars 1929, la construction de l’Ostrogoth est terminée. Simenon, qui a passé l’année précédente à naviguer sur les cours d’eau français, s’est senti une vocation de marin et s’est offert un bateau. Décidé à « vivre sur l’eau », il largue les amarres pour un long voyage, qui va le mener jusqu’aux confins nordiques. Sait-il déjà que cette étape va être décisive pour son avenir de romancier ? Peut-être pas, mais il doit déjà être conscient que quelque chose va changer. En effet, dans le texte La Naissance de Maigretévoquant la création légendaire de son personnage à Delfzijl, il écrit qu« depuis un certain temps, [il] pressentait la fin de [son] apprentissage, composé de nombreux contes et romans écrits sous […] pseudonymes. [Il] hésitait encore à aborder un genre plus difficile, sinon plus sérieux ». Ce mois de mars 1929, au moment où il quitte le chantier fécampois où a été construit son bateau, représente une étape, parce que c’est au cours du périple qui s’ensuit qu’il va mettre au point le personnage qui lui permettra d’accéder à la notoriété. 
A quelle date exactement Simenon est-il rentré de Hollande ? Les bibliographes parlent d’un ancrage à Morsang au printemps 1930, se basant sur les Souvenirs de Tigy, qui écrit que « presque jour pour jour » ils sont rentrés à Paris, ce qui daterait ce retour à fin mars ou début avril 1930Dans sa dictée Je suis resté un enfant de chœur, Simenon se souvient qu’alors qu’il se trouvait en Hollande, en plein hiver, il avait envoyé le manuscrit d’un roman policier à Fayard, et que celui-ci l’avait convoqué à Paris pour lui dire d’écrire encore d’autres textes de la même veine. Il est bien possible que ce soit du manuscrit de La Maison de l’inquiétude que le romancier ait discuté avec Fayard lors de cette entrevueMais l’éditeur ayant refusé la publication de ce roman, Simenon le proposa au journal L’Œuvre, qui l’édita en feuilleton dès le 1er mars 1930. Et donc, cette étape de mars 1930 est importante, puisque c’est la première fois que le personnage de Maigret apparaissait au public des lecteurs, même si « l’événement » allait passer probablement bien inaperçu, en comparaison de l’inauguration du Bal anthropométrique une année plus tard… 
En effet, en mars 1931, Simenon avait franchi une nouvelle étape, et cette fois c’était bien un véritable passage de la ligne. En effet, le Bal anthropométrique venait d’avoir lieu, qui avait consacré l’apparition de Maigret dans la littérature « officielle », et l’entrée de Simenon dans la « cour des grands », lui qui venait d’abandonner ses pseudonymes pour retrouver son véritable nom… En mars, le romancier écrivait Le Chien jaune, un des romans de la saga qui allait connaître le plus grand succès (à ce jour, il reste le roman qui a connu le plus grand nombre de traductions), et sans doute Simenon s’était-il attelé à la tâche en y mettant toute son énergie, car il s’agissait de confirmer le succès du lancement de la collection, et d’assurer cette parution mensuelle qu’il avait promise à Fayard. Et déjà apparaissaient ces allusions au « phénomène » que constituait la production simenonienne. Au cours de ce mois de mars, on pouvait lire dans plusieurs journaux cet entrefilet : « Qui n'a pas à son actif un record ? C'est pourquoi Georges Simenon veut en établir un nouveau. Après M. Gallet, décédé et Le Pendu de Saint-Pholien, qui remportèrent un brillant succès, déchaînant l'enthousiasme des lecteurs, paraît Le Charretier de « La Providence ». Trois romans en un mois, tel est ce record. Jusqu'où ira-t-il ? »… 

Murielle Wenger 

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