martedì 3 maggio 2016

SIMENON SIMENON: PORQUEROLLES, MON ILE DE REVE…

Comment Simenon a découvert Porquerolles, et comment elle habite sa vie et son oeuvre
SIMENON-SIMENON: PORQUEROLLES, L'ISOLA DEI MIEI SOGNI…
Come Simenon ha scoperto Porquerolles, e come la ritroviamo nella sua vita e nella sua opera
SIMENON-SIMENON: PORQUEROLLES, ISLAND OF MY DREAMS…
How Simenon discovered Porquerolles, and how the island lives in his life and work 
Mai 1926. Simenon et Tigy écument Montparnasse. C'est l'époque de la Coupole, des Ballets nègres et de Joséphine Baker, et Simenon vit dans un "tourbillon", comme l'écrit Assouline dans sa biographie. Mais comme de faire la fête toutes les nuits ne l'empêche pas d'écrire comme un forcené, alimentant les collections de romans populaires, arrive ce qui devait arriver: il tombe malade. Consulté, le médecin prescrit un séjour à la campagne, loin de l'agitation frénétique de Paris. Tigy cherche un lieu propice au repos de son Georges, comme elle le raconte dans ses Souvenirs: "Nous sommes en mai. Où aller ? J'ouvre l'atlas, cette petite île en face d'Hyères. Porquerolles. Description alléchante dans le Larousse." Elle en parle à son mari, celui-ci court placer un texte chez un éditeur, et revient avec de quoi se payer des vacances au sud. Et la vente de plusieurs toiles de Tigy va permettre de prolonger le séjour… "nous débarquons émerveillés par tant de soleil et de lumière […]. Notre île est idéalement belle. Pour nous tout est découverte. Le maquis, les pinèdes, les criques, les plages de sable blanc, les plantes odorantes, le village coloré, la grande place étourdissante de chaleur concentrée, le petit port où on va flâner." Et il n'y a pas que Tigy à avoir le coup de foudre: Simenon tombe définitivement sous le charme de cette île, sur laquelle il va revenir périodiquement, et qu'il utilisera comme décor dans plusieurs romans.
Les Simenon s'installent d'abord au Grand Langoustier, dans deux pièces rustiques, mais les journées se passent surtout dehors, à la plage, à bronzer, à nager, à jouer aux boules, et à pêcher, car le romancier s'est découvert une passion pour la pêche. L'île sera toujours pour lui comme un refuge, un endroit où aller se ressourcer après les périodes de grande agitation, comme par exemple en 1934 après les remous de l'affaire Stavisky, ou en 1936 après une période très parisienne dans l'appartement du boulevard Richard-Wallace. Cette fois-ci, il loue une maison, les Tamaris, à laquelle est accolée une sorte de tour où il se réfugie pour écrire. Et quand il n'écrit pas, il pêche, naturellement, puis, avec les produits de sa pêche, confectionne de mémorables bouillabaisses… Rebelote en 1937 et 1938 ("Après quelques mois de Paris ou d'ailleurs, une simple bouffée chaude, une odeur d'eucalyptus ou de romarin créent chez moi le besoin
de me précipiter vers le sud" in Un homme comme un autre), puis arrivera la guerre, et l'impossibilité de se rendre sur l'île… Il n'y retournera jamais, sauf pour un très bref passage dans les années '50, mais le charme était rompu.
Désormais, l'île ne sera plus qu'un très beau souvenir, que l'éloignement transformera en "île de rêve", et que le romancier évoquera non seulement dans ses romans, mais aussi très souvent dans ses écrits autobiographiques. Ainsi dans Je me souviens, où il parle d'"une des plus belles îles de la Méditerranée, une plage de sable fin où l'on voit à dix mètres de profondeur à travers l'eau limpide"; ou dans la dictée Un homme comme un autre: "l'île de Porquerolles étendue au soleil, sa verdure sombre, quelques carrés blancs surmontés de rouge qui sont des maisons. […] La place était immense, en terre battue, en pente légère, entourée d'eucalyptus. Tout en haut, une petite église […] ressemblait à un jeu de cubes. […] Les maisons basses de la place sont roses ou bleu clair."
Outre le dépaysement et la langueur méridionale, c'est bien les couleurs de l'île qui ont fasciné Simenon, en vrai peintre impressionniste qu'il était à sa façon… Et s'il utilise cette île pour cadre de plusieurs nouvelles et romans, c'est probablement dans Mon ami Maigret que l'on retrouve le mieux cet émerveillement, qu'il transmet à son héros, et il faut relire le roman pour découvrir le feu d'artifice coloré et odorant qui en jaillit à chaque page, dans un éblouissement magnifié par l'éloignement (Simenon écrit
le roman alors qu'il est en Amérique), et la décantation des souvenirs… 

Murielle Wenger

lunedì 2 maggio 2016

SIMENON SIMENON. "MY FRIEND MAIGRET" COMES OUT ON MAY 5

Some details about the next Penguin translation for Anglophones.

SIMENON SIMENON. "MON AMI MAIGRET" EN ANGLAIS ARRIVE LE 5 MAI
Des détails sur la prochaine traduction de Penguin pour les anglophones. 
SIMENON SIMENON. "MY FRIEND MAIGRET"  ARRIVA IL 5 MAGGIO
Anticipazioni sulla prossima uscita in inglese  della Penguin per i lettori anglofoni



My Friend Maigret, Penguin’s English translation of Simenon’s Mon ami Maigret, will be available through Amazon in the UK as of May 5, 2016. One can buy this 31st in the Penguin series and 58th in Simenon’s order of publication as both a paperback and a Kindle Edition. An audio format is not yet visible on the horizon.
Notably, a preorder option exists now, so one does not have to ‘wait’ until the 5th of May to get onboard. The preorder prices are £7.99 and £4.99 respectively. The
opportunity for delivery to the USA will appeal to some because paperback and Kindle editions will not be available there until December 27, 2016. Such a purchase adds $4.24 for the book and $5.65 for the delivery and a transatlantic trip of 7 to 10 days.
A projection for Anglophones on the book’s availability from other Amazon sources throughout the world follows in alphabetical order:
May 5, 2016: Australia Kindle; Brazil Kindle; Germany Kindle; India Kindle; Italy Paperback and Kindle; Mexico Kindle; Netherlands Kindle; Spain Kindle.
December 27, 2016: Canada Paperback and Kindle; France Paperback; Germany Paperback; Japan Kindle; Mexico Paperback.
Note: China is an unknown.
Mon ami Maigret originally appeared in 1949, but an English translation did not appear until 1956 as My Friend Maigret. It’s translator then was Nigel Ryan, and now the translator is Shaun Whiteside. Be aware that the ISBN-13 for the newer edition is 978-0241206393.
I enjoyed the original version of the story for several reasons beyond the usual ones: Maigret operates on a scenic Mediterranean island. Porquerolles is a big switch from cold, foggy, and rainy Paris. An English colleague, Inspector Pyke from Scotland Yard, joins him in the investigation. Simenon gives one the chance to compare two policemen and two cultures. 

David P Simmons

domenica 1 maggio 2016

SIMENON SIMENON. LEGGERE OGGI ROMANZI DI QUASI UN SECOLO FA'

Romanzi che non risentono del tempo
SIMENON SIMENON. LIRE AUJOURD'HUI DES ROMANS QUI ONT ETE ECRITS IL Y A PRES D'UN SIECLE
Des romans qui résistent à l'épreuve du temps
SIMENON SIMENON. READ TODAY NOVELS THAT WERE WRITTEN ALMOST A CENTURY AGO

Novels that stand the test of time
Leggere Simenon oggi. C’è tanta gente che lo legge ancora. E non solo in Francia, ma anche in Italia, in Usa, in Inghilterra. Continuano in vari paesi le collezioni, la pubblicazione di titoli e non solo dei Maigret, ma anche dei romans durs. E sono titoli che spesso entrano nella classifica dei libri più venduti. Insomma che effetto fa leggere oggi romanzi scritti 70/ 80 anni fa’?
Chi scrive ha una immediata sensazione di contemporaneità quando si trova a leggere un romanzo simenoniano, anche se di quasi un secolo fa’. Certo non vi trovo fax, computer, cellulari, internet, aerei di linea, eppure non si avverte una distanza così notevole. I personaggi anche se vivono in una realtà che non è quella dei nostri tempi, sono simili a noi, vivono situazioni che nella sostanza anche noi lettori degli anni duemila, proviamo e viviamo.
Questo è il punto. Aldilà delle ambientazioni, delle contestualizzazioni temporali, la struttura dei personaggi, i loro problemi, le relazioni interpersonali, le loro vicende sono ancora attuali.
Insomma non si respira aria del secolo scorso. Man mano che ci si inoltre nella lettura del romanzo, anche grazie alla sua scrittura semplice, leggera, veloce, l’attualità della sua narrativa viene subito a galla e ci coinvolge come se l'avesse scritto qualche anno fa’.
Questa è una personale opinione.  Ed è fondata sulla sensazione che la struttura, l’ossatura della narrativa simenoniana è davvero universale. Si basa su sentimenti, motivazioni, problematiche che sono comuni a persone di culture e di generazioni  a volte molto lontane tra loro. Come diceva lo stesso Simenon, è il frutto della ricerca dell’Uomo Nudo, quell’essere  senza le sovrastrutture sociali, storiche, religiose, che alla fine fa emergere invece quelle strutture , quelle pulsioni, quei destini che sono sempre validi, sempre fruibili, sempre attuali.
E' fin troppo facile consigliare, per credere a quanto detto sopra, di leggere i romanzi di Simenon. Ma  per dare un piccolo aiuto  presentiamo una succinta rassegna della scrittura del romanziere…  (m.t.)
 
L’ambiente
"Tutta la città a quell’ora, era così, una scatola su cui improvvisamente ricadeva un coperchio e dentro la quale le persone, non più grandi di formiche si agitavano nel vuoto..." (I fantasmi del cappellaio – 1949)

"Un vicolo cieco buio, di appena un metro di larghezza, separava la conceria dal resto della strada. Il primo lampione a gas acceso  - la città era piena di lampioni contorti o spezzati – era lontano, alla fermata del tram..." (La neve era sporca -1951)

"Con il passare degli anni  le pareti,  dipinte in finto marmo,  avevano assunto  quel colore scuro delle  vecchie pipe di schiuma..." (Il primogenito dei Ferchaux – 1945)

Le Donne
Odile… portava un grembiule nero trovato in un armadio  e, sopra le calze di lana nera, un paio di calzerotti rossi.L Le fiamme le accendevano nei capelli dei riflessi più fulvi … (La Maria del porto - 1938)

Ha caldo, sebbene fosse quasi nuda: E’ la prima volta che fa una cosa del genere. Si è tolta il vestito per rammendarlo e non ne ha infilato un altro… Prova un’altra sensazione strana,  quasi erotica, quella delle gocce di sudore che, a intervalli più o meno regolari, si aprono un passaggio attraverso la pelle… ( La finestra dei Rouet – 1945)

Gli uomini
Beveva, fumava il sigaro a piccole boccate , assomigliava sempre più – così pareva a Kees – a quei diavoli gotici che ornano il portale di certe chiese  e dai quali è meglio  allontanare lo sguardo dei bambini (L’uomo che guardava passare i treni – 1938)

Alain era spaventato. Teneva lo sguardo fisso su di lei e avrebbe pagato qualsiasi cifra pur di farla stare zitta. Eppure continuava ad ascoltarla. Qualcosa lo tratteneva in quella camera , di fronte a quella ragazza , sua sorella, che, per rimanere su di giri, di tanto in tanto beveva a canna un sorso di cognac (Il destino dei Malou - 1947)

La natura
Più in là il mare. Solo mare, per venti giorni di navigazione a tutto vapore che ci volevano prima di rivedere la costa francese! (Colpo di luna -  1933)

sabato 30 aprile 2016

SIMENON-SIMENON: 1923-1924: UNE ANNEE CHEZ "MONSIEUR LE MARQUIS"

Simenon secrétaire du marquis de Tracy – de la matière pour plusieurs romans

SIMENON-SIMENON: 1923-1924: ONE YEAR WITH "MONSIEUR LE MARQUIS" 
Simenon works as the Marquis of Tracy’s secretary – some material for several novels 
SIMENON-SIMENON: 1923-1924: UN ANNO DA "MONSIEUR LE MARQUIS" 
Simenon segretario del marchese di Tracy - una materia per parecchi romanzi


En décembre 1932, en arrivant à Paris, le "petit Sim" a trouvé une place comme garçon de courses à la Ligue des chefs de section et des soldats combattants, présidée par Binet-Valmer. Bien sûr, Simenon pense déjà à passer à une étape suivante, mais, en attendant mieux… Un matin du printemps 1923, en arrivant au bureau de la Ligue, il est prié de se rendre auprès de Binet-Valmer, qui lui demande s'il a déjà entendu parler du marquis de Tracy: "C'est un homme extrêmement riche, extrêmement influent, qui appartient à la plus haute noblesse de France.", lui explique-t-il, "Il cherche un secrétaire. Je lui ai parlé de vous." Simenon, qui réfléchissait déjà à quitter la Ligue pour essayer de vivre de sa plume, en publiant des contes dans les journaux, accepte tout de même de se rendre chez le marquis. Celui-ci lui offre quinze cents francs par mois, selon ce que le romancier raconte dans ses souvenirs (Dictée Un homme comme un autre), et le futur secrétaire sera logé et nourri lorsqu'il se rendra avec lui dans ses différents châteaux. Car le marquis de Tracy va emmener son nouveau secrétaire lors de ses déplacements, et c'est ainsi que Simenon va découvrir une nouvelle facette de la "France profonde", celle de l'aristocratie qui vit sur ses terres.

De ces séjours, Simenon gardera bien des images, qu'il réutilisera par la suite dans ses romans, et tout particulièrement dans les Maigret, puisque c'est d'après le château de Paray-le-Frésil qu'il imaginera le château de Saint-Fiacre, et c'est sur le régisseur de ce château, Pierre Tardivon, qu'il modèlera l'image du père de Maigret. Mais il en gardera aussi l'impression qu'il existe une nette différence entre les parvenus qui se sont acheté un nom, nouveaux riches qui jouent aux hobereaux de province, et les membres de la "véritable" aristocratie, héritière d'un long passé, où la transmission du patrimoine terrien prime sur bien d'autres choses… Et si lui-même prétend ne pas en avoir été influencé (" J'ai beaucoup appris, J'ai beaucoup vu. J'ai rencontré beaucoup de gens appartenant à un monde que je ne connaissais pas. Mais rien de tout cela n'est entré réellement dans ma peau.", écrit-il encore dans Un homme comme un autre), il n'en a pas moins transmis à son héros de commissaire "plébéien" une sorte de considération pour ce monde aristocratique, dont on retrouve la trace dans plusieurs romans: d'abord, bien entendu, dans L'affaire Saint-Fiacre, où Maigret évoque la figure idéalisée de "Madame la Comtesse", figure pour laquelle, malgré les vicissitudes, il garde un certain respect, puisqu'on va la retrouver au fil des récits, jusqu'à un roman aussi tardif que Maigret et les vieillards, dans lequel Maigret fait un rêve où la comtesse lui vient en aide. Mais dès les premiers romans écrits par Simenon, on trouve cette mise en avant de l'opposition entre les aristocrates "de souche" et les nouveaux riches, puisque dans Monsieur Gallet, décédé déjà, on trouve le personnage du "faux" Emile Gallet, qui a vendu son nom pour un plat de lentilles… La charge contre les parvenus se retrouve dans plusieurs romans, comme dans Maigret a peur, La première enquête de Maigret, ou Maigret et le corps sans tête.
Et si Simenon a su si bien décrire cette aristocratie de province, nouvelle ou ancienne, nul doute que son séjour chez le marquis lui aura été fort utile pour emmagasiner matière et images d'un monde inconnu jusque-là au petit journaliste fraîchement débarqué de sa Liège natale…

Murielle Wenger

venerdì 29 aprile 2016

SIMENON SIMENON. DOCTORS MAIGRET, SIMENON, AND CHABOT

On medicine’s role in three lives: fact and fiction, all mixed together.

SIMENON SIMENON. LES DOCTEURS MAIGRET, SIMENON ET CHABOT
Sur le rôle de la médecine dans trois vies : ou quand réalité et fiction se mélangent.
SIMENON SIMENON. I DOTTORI MAIGRET, SIMENON E CHABOT
Il ruolo della medicina su tre piani: quando la realtà e la fiction si intrecciano
The 1951 book Maigret’s Memoirs teaches us that Maigret knew Simenon. The policeman reports his first meeting with the writer in his chief Xavier Guichard’s office in the late 1920s and a relationship that extended well into Maigret’s retirement years. In a 9/26/1979 letter posted in the newspaper L'Illustré de Lausanne, Simenon dates their first meeting to 50 years previously and confirms a relationship into the 70s. (Predictably, the two do not agree on the precise time or place.)
In addition, we discover Maigret has read all the books about him that Simenon had written. We also learn the two men shared an interest in medicine. Drawing upon his two years in medical school at Nantes, his medical discussions with his best friend Dr. Pardon, his subscription to the British medical journal Lancet, and his reading of borrowed medical texts, Maigret often applied his clinical knowledge to understanding his criminal cases.
Maigret recognized that Simenon regularly employed a doctor’s viewpoint in understanding as well. And the writer didn’t disagree. Indeed, in an April 8, 1967 interview published in Paris Match, he spun the idea this way: “It turns out that it’s with them [doctors] that I feel the most comfortable, perhaps because they have almost the same point of view about man as the novelist.”
So, we either do know factually or can imagine easily that the two men talked about all sorts of medical topics, from clear-cut subjects to obscure themes. In particular, they loved to review the details of police investigations, the complexities of criminal minds, and the nuances of death, homicide, murder, and suicide. It’s not a stretch to suspect these two may actually have regretted the professions they had chosen.
Let’s then, for example, fantasize about how these two ‘doctors’ would have dissected The Teddy Bear right down to the bone. Just one of Simenon’s numerous novels where life and death are on a collision course, this story focuses on obstetrician Jean Chabot—a doctor, drinker, and redhead eerily resembling Victor Gadelle, the drunken doctor who had killed Maigret’s mother. When the renowned, fulfilled but overworked Chabot botches a delivery, a tightrope walk begins. Depressed, he drinks heavily and takes drugs, both only increasing his vacillation. He rapes a young woman, who becomes pregnant, and she kills herself. The guilty man prepares himself for suicide as the solution, but realizing he doesn’t have the courage to kill himself, he hopes a catastrophe will sweep him away or someone else will end his misery. When, upon discovering his mistress with another man, he kills him and asks her to call the police, it looks as though his wish may come true.
How might Maigret and Simenon have regarded a man of such weakness like Chabot? Contemptuously? Understandingly? Forgivingly?
David P Simmons

giovedì 28 aprile 2016

SIMENON SIMENON: UN'INCURSIONE NEL MONDO DEI FUMETTI

Si parla di analogie tra alcune opere recenti con i romanzi di Simenon
SIMENON-SIMENON: UNE INCURSION DANS LE MONDE DE LA BANDE DESSINEE
Le texte traite des analogies entre quelques oeuvres récentes et les romans de Simenon
SIMENON-SIMENON: AN INCURSION INTO THE WORLD OF COMIC STRIPS
The text deals with some analogies between some recent works and Simenon’s novels 


E' risaputo che l'opera di Simenon abbia influenzato registi, sceneggiatori di serie televisive e altri scrittori, forse un po' meno come sia stato fonte d'ispirazione per il mondo dei fumetti,la bande dessinée per i francesi (di solito abbreviato con BD). Proprio di queste adattamenti voglio occuparmi oggi; partendo dal fumetto Pigalle 62.27: ambientato nella Parigi degli anni cinquanta, la storia racconta di Antoine Perchaux, un giovane di campagna che raggiunge Parigi con in mente un pensiero solo, ottenere vendetta per la morte del padre: si tratta di un suicidio, ma a causarlo è stata una truffa di un ricco malavitoso, un tale Mondcamp. L'autore è Jean-Claude Gotting, i disegni sono di Loustal, che molto si è ispirato a Simenon, ha illustrato infatti i racconti con Maigret: On ne tue pas les pauvres types, Le client le plus obstiné du monde, Menaces de mort, Ceux du grand café, Maigret et l'inspecteur malgracieux, Le témoignage de l'enfant de choeur e i romanzi Les frérès rico e Touristes des bananes. Uscito per Casterman nel 2012 il volume in Italia è stato pubblicato da Coconino Press.
Sempre disegnata da Loustal, Rien de neuf à Fort-Bongo è invece una BD che racconta le difficoltà di adattamento alla vita dell'Africa coloniale di un giovane francese (Raoul Cordier) con similitudini con il Joseph Timar del romanzo Le coup de lune del 1932 (Il colpo di luna, ne Il super romanzo delle vacanze-Mondadori 1934 e in seguito Adelphi, 2004). Il fumetto, inedito in italiano, usci' in Francia nel 2004 presso l'editore Casterman, tratto dal racconto omonimo scritto da Jean-Luc Coatalem contenuto nella raccolta Tout est factice (editions Grasset-1995); medesima ambientazione africana per Congo 40 (1988) e Fleurs d'ébène (2007) di Eric Warnauts e Raives; il primo fumetto ricorda da vicino la vicenda di Un crime au Gabon (1938 - novella pubblicata nel nostro paese nel libro "Sosta a Panama" di Mondadori nel 1961 con il titolo "Omicidio legale") nel secondo la storia di Jean Leman con la sua crisi sentimentale assomiglia a quella vissuta da Ferdinand Graux in Le blanc à lunettes scritto nel 1936 (Il bianco con gli occhiali-Mondadori 1967). Diverse scene di vita coloniale e di descrizione di folkore locale sono direttamente ispirate ai romanzi di Simenon, come menzionato dagli stessi autori. Entrambe furono edite da Casterman e non sono state tradotte in italiano.
Di più facile reperibilità, poichè in italiano ed attualmente in edicola, è Le nebbie di Boisbonnard, sceneggiato da Fabrizio Accatino e disegnato da Eleonora Dea Nanni (le storie numero 43 di Sergio Bonelli editore). L'ambientazione e il clima ricordano quella di molti Simenon nella provincia francese e la trama mi ha fatto venire in mente i Maigret Chez les flamands (pubblicato nel 1932) e Un crime en Hollande (1931) dato che la vicenda narra di un omicidio commesso in una tranquilla località di provincia e, per salvare le apparenze e non turbare la comunità, il crimine viene addossato ad un personaggio facile capro espiatorio, non mancherà un colpo di scena finale. 

Andrea Franco

mercoledì 27 aprile 2016

SIMENON SIMENON. LA TETE D'UN HOMME S'EXPORTE EN AMERIQUE


A propos du film The man on the Eiffel Tower, avec Charles Laughton dans le rôle de Maigret

SIMENON SIMENON. A MAN'S HEAD IS EXPORTED TO AMERICA
About the film The Man on the Eiffel Tower, with Charles Laughton in the role of Maigret
SIMENON SIMENON. LA TESTA D'UN UOMO SI TRASFERISCE IN AMERICA
Si tratta del film The man on the Eiffel Tower, con Charles Laughton nel ruolo di Maigret 
Quand Simenon est parti en Amérique en 1945, il s'agissait non seulement de se reconstruire une vie, mais aussi de gagner la "bataille américaine" sur le plan de son œuvre: il voulait conquérir un nouveau marché, littéraire d'une part (dans les années '30, les premiers romans Maigret avaient été traduits et publiés aux USA par l'éditeur Covici, et dans les années '40, c'est l'éditeur Harcourt Brace qui avait repris le flambeau, en publiant une vingtaine de Maigret et une dizaine de non-Maigret; il s'agissait dès lors de conquérir un nouveau public, et pas seulement des lecteurs de romans policiers), et cinématographique d'autre part: le "mirage hollywoodien" attirait aussi Simenon, et il espérait bien vendre les droits d'adaptation de certains de ses romans aux Américains…
En 1948, le romancier se rend à Hollywood, où il signe un contrat pour une adaptation de La tête d'un homme. C'est l'acteur Burgess Meredith qui est chargé de tourner le film (il interprétera aussi le rôle de Heurtin), sous le titre de The man on the Eiffel Tower (L'homme de la Tour Eiffel). Le rôle du commissaire est confié à Charles Laughton, acteur de théâtre (où il a été notamment le premier à interpréter sur scène le rôle d'Hercule Poirot) et de cinéma. Certaines scènes extérieures seront tournées à Paris (notamment et évidemment, les scènes qui se passent près de la Tour Eiffel).
Simenon a eu des rapports semble-t-il cordiaux avec l'acteur lorsqu'il lui a été présenté avant le tournage (il le qualifie d'"énorme masse souriante qui évolue avec la légèreté d'une danseuse", dans Mémoires intimes… c’est presque une description affectueusement caricaturale de Maigret !). Dans ses Mémoires, Maigret lui-même n'a pas grand-chose à reprocher non plus à Laughton, si ce n'est que sous ses traits, le commissaire "a grossi à [s'] en faire éclater" et qu'il parle anglais comme si c'était sa langue maternelle !
Le film sort le 2 avril 1950 (selon certaines sources, il serait déjà sorti en décembre 1949 ou en janvier 1950, ces deux dates correspondant probablement à la sortie aux USA et celle d'avril à la sortie en France…). C'est la deuxième adaptation cinématographique du roman après celle de Julien Duvivier en 1933 (avec Harry Baur en Maigret), et le résultat n'a pas eu beaucoup plus de succès cette fois… C'était décidément difficile de trouver un acteur convaincant dans le rôle, et de réussir une adaptation qui respecte l'esprit des romans. A se demander si les meilleurs Maigret ne sont pas ceux du petit écran, parce que, construits sur la durée, ils permettent des ajustements progressifs dans le ton et un "apprivoisement" du personnage de Maigret par celui qui l'interprète…
Pour ma part, j'ai eu l'occasion de visionner L'homme de la tour Eiffel, et voici ce que j'écrivais à l'époque sur ma première impression:
"Le film est une adaptation plutôt étonnamment fidèle… avec les quelques modifications inévitables. La fameuse scène finale, la poursuite sur la tour Eiffel, si elle plutôt prenante en soi, est peut-être un peu trop hollywoodienne pour un Maigret. Cela donne l’impression que le réalisateur voulait absolument une scène dans le monument mythique, mais il faut reconnaître que cette scène a du mal à s’intégrer dans la trame du récit…à preuve ce fait contradictoire: Maigret fait tout pour que Radek ne se jette pas du haut de la tour, ce qui ne l’empêche pas de l’arrêter, alors qu’il sait pertinemment que l’homme finira sur l’échafaud. Alors, qu’est-ce que cela change, au final, que Radek se suicide ou qu’on lui coupe la tête… ? Ah oui, peut-être le fait que le coupable doit payer son crime, et cela selon les lois de la Justice… mais quand on sait à quel point Maigret est brouillé avec la justice des hommes…
Charles Laughton n’est pas plus mauvais qu’un autre en Maigret; peut-être un peu trop enveloppé au physique, et à peine trop grimaçant. Bilan: dans l’ensemble, un film assez convaincant, et qui vaut le coup d’œil, ne serait-ce que pour les prises de vues de tournage dans le vrai Paris de la fin des années ’40… C’est presque un documentaire !"
Un dernier petit fait intéressant à noter: lors de la réédition par Fayard de la collection Maigret en 1950, avec de nouvelles couvertures photographiques, on choisit, pour le roman La tête d'un homme, de l'illustrer avec un portrait de Charles Laughton, et le titre du roman lui-même devint L'homme de la Tour Eiffel… 

Murielle Wenger

martedì 26 aprile 2016

SIMENON SIMENON. THE LITTLE DOCTOR TRANSFORMED

Simenon’s doctor/detective, Jean Dollent becomes tougher and weaker.

SIMENON SIMENON. LE PETIT DOCTEUR TRANSFORME
Le docteur/détective de Simenon, Jean Dollent, devient plus dur et plus faible.
SIMENON SIMENON. IL PICCOLO DOTTORE TRASFORMATO
Il medico/investigatore di Simenon, Jean Dollent, diventa più duro e più debole
In this sixth story from Simenon’s collection, The Corpse in the Kitchen Garden, the Little Doctor evolves in several different ways, all outlined after the summary below.
This case involves a barehanded man stabbed to death, a bloody knife on the ground, and some blood splatter on one wall of an enclosed garden at a country mansion. It’s as though ‘the dead man dropped from the sky’ as the French title, Le mort tombe du ciel, emphasizes. The corpse of an obviously poor and emaciated old man is unidentifiable because he wears clothes stripped of labels and carries nothing but a note stating precisely the day and time of his death and a one-way train ticket to his final resting place.
Martine, the young woman who hired Dollent to investigate, thinks the man might be her father. However, she has never seen him because, when she was born, her mother died and her father ran away. She lived with her adoptive uncle Robert thereafter because her father Marcel ended up in a mental hospital in Africa, where a fire had consumed him a few years previously. Sensing Marcel may actually have survived, Martine suspects Robert lured him into the garden and killed him.
Our sleuth runs into mysteries in bunches: a measuring tape, a line of stakes, and a freshly dug hole in the garden; a collection of stamps and receipts for money orders from all over the world; and aloofness, disrespect, and obstruction from Robert. Nevertheless, our hero plugs along and eventually deduces surprising but convincing explanations for each and every one of these mysteries.
So, exactly what changes in the Little Doctor crop up in this tale? Dollent seems to be evolving under Simenon’s pen from a simple unselfish server of man to a complex self-aggrandizing egotist. 1) He becomes more aggressive as though his detective triumphs have nourished and strengthened his confidence. He unabashedly uses lies, flattery, bribery, and blackmail to accomplish his goals. 2) He becomes hypersensitive to the frustrations and criticisms he encounters and reacts by drinking even more than he did in that seemingly essential corollary to his detective role. 3) His self-serving pleasure in showing others up becomes more important than his more altruistic satisfaction in solving the case, the primary reward he had enjoyed in the first five cases.
Simply put, in this tale Jean Dollent is no Jules Maigret. Curiously, at the same time, his housekeeper Anna, upon whom he depends so much, is not the Madame Maigret she seemed to be, given the way she chastises our doctor/detective for making money by solving crimes rather than caring for patients.

David P Simmons

lunedì 25 aprile 2016

SIMENON SIMENON. L'ISTINTO E' UNA STELLA COMETA

La capacità di "sentire" dello scrittore nella vita e nella scrittura
SIMENON SIMENON. THE INSTINCT  IS A CHRISTMAS STAR
The ability to "feel" of the writer in the life and in the writing
SIMENON SIMENON. L'INSTINCT C'EST UNE ETOILE COMETE 
La capacité de l'écrivain de "sentir" dans la vie et dans l'écriture 
"Maigret non è intelligente, è intuitivo". Con questa lapidaria frase Simenon tratteggia un ritratto assai efficace del suo commissario. Persino nel corso di un'inchiesta, prove, testimonianze, riscontri, confidenze valgono quasi sempre abbastanza poco rispetto a quell'intuito  che in Maigret è naturale, connaturato, che sconfina  in un'empatia anch'essa istintiva.  
Ma questa è una delle trasposizioni che l'autore fà a favore del suo personaggio. Già, perché l'istinto ha un ruolo importante nella vita dell'uomo e nella creativita dello scrittore.
In fondo quella trance creativa, più nota come ètat de romans, in preda al quale scriveva in pochi giorni  un romanzo, è una delle facce di questo istinto.
"... Durante tutta la mia vita - testimonia Simenon in uno dei suoi Dictées, nel dicembre del '77 - non ho fatto altro che seguire il mio istinto e il mio impulso del momento...".
Dichiarazione esplicita che non lascia ombra di dubbio. Simenon lo fa spesso trapelare anche nei protagonisti dei suoi romanzi non-Maigret, quel tipico modo di affrontare la vita con immediatezza e a volte con una vera e propria incoscenza, è una sorta di marchio di fabbrica dei personaggi simenoniani, anche se poi questo porta a epiloghi non di rado drammatici. 
Ma anche questo è un modus vivendi dello scrittore.
"...Fino ad ora, in tutti i casi, il mio istinto non mi ha mai ingannato -  affermava Simenon - anche se ha mi ha procurato anni abbastanza oscuri e talvolta anche dolorosi... Non ho mai obbedito alla ragione e fin dalla mia infanzia ho seguito il mio istinto e continuo a seguirlo...".
Un'ulteriore conferma di quell'affidarsi a istintivi abbandoni  creativi o non. Ci viene alla mente lo stato d'animo del romaziere, quando da poco sbarcato a New York, conobbe Denyse Ouimet che diventerà la sua seconda moglie. Anche lì, pur se sotto forma di attrazione a prima vista, il comportamento di Simenon si rivela dominato da un istinto che lo travolge completamente, in una modalità che va oltre il suo bulimico atteggiamento nei confronti del sesso.
E come abbiamo ricordato prima, l'istinto è un legame che unisce la sua vita e la sua letteratura. Nella sua famosa intervista televisiva concessa Bernard Pivot, Simenon lo conferma appieno.
"...non ho mai pensato ad un romanzo, ho sentito un romanzo. Non ho mai pensato un personaggio, ho sentito un personaggio. Non ho mai inventato una situazione, la  situazione si costruiva  - spiega Simenon - man mano che scrivevo, ma io non sapevo affatto dove mi avrebbe portato il mio personaggio...". (m.t.

domenica 24 aprile 2016

SIMENON SIMENON. SACHA GUITRY SUR GEORGES SIMENON

Extraits de deux lettres de Guitry à Simenon et citations tirées du film "Les trois font la paire"

SIMENON SIMENON. SACHA GUITRY ON GEORGES SIMENON
Extracts from two letters from Guitry to Simenon and quotations from the movie "Les trois font la paire"
SIMENON SIMENON. SACHA GUITRY SU GEORGES SIMENON
Estratti di due lettere di Guitry a Simenon e citazioni tratte dai film "Les trois font la paire"
Sacha Guitry, acteur et metteur en scène de théâtre et de cinéma, professait une grande admiration pour l'œuvre de Simenon. Les deux hommes se sont rencontrés à plusieurs reprises, et on connaît au moins deux lettres de Guitry adressées à Simenon. L'une, non datée, est reproduite dans l'ouvrage Simenon, paru dans la collection Cistre essais, aux éditions l'Age d'Homme en 1980. Guitry y clame son enthousiasme pour le romancier: "je dévore en ce moment vos livres, tous vos livres – et ceux que je connaissais déjà, je les relis. […] Quelle leçon vous donnez à tant de raseurs et de faux psychologues – et quel sens merveilleux vous avez du Théâtre !"
L'autre lettre est citée dans les Cahiers Simenon no 9; c'est une lettre que, semble-t-il, Guitry a dictée peu de temps avant sa mort, mais qui n'aurait pas été expédiée, et dans laquelle il dit: "Si j'avais attendu d'être malade pour me délecter en lisant vos œuvres – cela en vaudrait la peine."
Mais Guitry a adressé encore un autre bel hommage à Simenon, et cette fois dans le dernier film qu'il a réalisé, en 1957, Les trois font la paire, une histoire de sosies et de jumeaux, dans laquelle un policier, le commissaire Bernard, est chargé d'enquêter sur le meurtre d'un acteur. Le commissaire est joué par Michel Simon, qui avait interprété le personnage de Maigret dans le film Brelan d'As quelques années plus tôt.
Dans une des premières scènes du film, Michel Simon, alias le commissaire Bernard, se trouve en compagnie de sa femme (jouée par Pauline Carton), alors qu'ils prennent leur petit déjeuner au lit. Dans un subtil clin d'œil, Sacha Guitry leur fait dire le dialogue suivant; c'est Mme Bernard qui parle la première:
"- J'aimerais qu'il t'arrive un beau crime…
" Qu'est-ce que tu appelles un beau crime ?
- Un crime qui sorte un peu de l'ordinaire, qui te mettrait en valeur. En un mot, j'aimerais que tu sois un homme… comme le commissaire Maigret.
- C'est idiot, ce que tu dis là ! Maigret est un personnage inventé, merveilleusement imaginé par Simenon. Mais dis-toi bien que cela ne s'est jamais vu, un commissaire comme celui-là. Nous autres, nous dépendons des crimes qui se commettent, tandis que les crimes de Maigret dépendent de Simenon. L'assassin, l'arme du crime, l'endroit où il a lieu, tout ça, c'est établi d'avance ! Alors, connaissant l'assassin, connaissant la victime, il va maintenant faire semblant de les oublier, mais quand arrivera la page 240, il les découvrira tout à coup ! Il est le plus admirable romancier de ce genre, mais il ne faudrait tout de même pas que ça aille jusqu'à chercher Maigret dans l'annuaire des téléphones !"
Et, plus tard, dans le film, lors de la suite de cette scène, alors que le commissaire est en train de s'habiller, il dit à sa femme: "Non, nous autres, vois-tu, nous devons nous contenter de faire notre boulot le mieux possible. Et quand il nous arrive de mettre la main au collet d'un criminel, nous devons nous estimer bienheureux. Pour devenir un homme comme Maigret, il faudrait que je commette le crime moi-même!" 
Murielle Wenger

sabato 23 aprile 2016

SIMENON SIMENON. MAIGRET E COMÉLIAU: COSÌ LONTANI, COSÌ VICINI

Due diversi caratteri, due diversi modi di indagare, due diverse personalità, ma ciò che li rende simili è il loro amore profondo per la giustizia.


SIMENON SIMENON.  MAIGRET ET COMÉLIAU: SI PROCHE ET SI ELOIGNES
Deux caractères différents, deux façons différentes d'enquêter, deux personnalités différentes, mais ce qui les rend semblables est leur amour profond pour la justice.

SIMENON SIMENON. MAIGRET AND COMÉLIAU: SO CLOSE AND SO FARE
Two different characters, two different ways of investigating, two different personalities, but what makes them similar is their profound love for justice.
 
Non si può certo dire che tra Maigret e il giudice istruttore Ernest Coméliau esistano buoni rapporti, meno che mai legami di amicizia: sono troppo diversi l’uno dall’altro per provare, reciprocamente, affetto o simpatia.
Sebbene a volte brontolone e incline a degli improvvisi scatti d’ira (specie verso incalliti malviventi o, talora, i suoi più diretti collaboratori allorché assolvono con poca premura l’incarico affidatogli), Maigret è sostanzialmente un tipo paziente, bonario, di indole generosa e gusti semplici, derivati sicuramente dalla sua origine contadina.
Coméliau, di più alta estrazione sociale, denota un carattere alquanto serioso, distaccato, nonché tendenze e scelte di vita più ricercate (non è inconsueto che egli partecipi, con certo trasporto, a importanti ricevimenti o serate di gala), un fare inflessibile, quasi sdegnoso, decisamente aristocratico.
Ma ciò che differenzia maggiormente i due personaggi è il loro modo di vedere le cose, di opinare, soprattutto di procedere in senso giudiziario.
Il giudice Coméliau ha un modo di agire senz’altro all’antica, dacché conforme a schemi mentali e a metodi investigativi ormai superati. A lui non importa conoscere, nei vari aspetti, l’ambiente dove è avvenuto un delitto, gli basta sapere che questo c’è stato per mettersi subito, in base a prove o semplici indizi - ammesso che ve ne siano -, sulle tracce dell’assassino. Nel luogo di un crimine, invece, il commissario Maigret s’immerge profondamente per cogliere, in quanti vi vivono, passioni, egoismi, miserie, ostilità, che quasi sempre sono alla base di delitti o, comunque, di azioni criminose.
In sostanza, mentre Coméliau si limita, il più delle volte, a osservare e giudicare uomini e cose dalla loro apparenza, Maigret, al contrario, si addentra talmente in essi per arrivare a conoscere la loro essenza più intima e nascosta, soprattutto guidato, in questo, dal suo infallibile intuito.
Spesso, per i loro caratteri diversi e il loro modo diverso di affrontare e condurre un’inchiesta, finiscono con l’intralciarsi, col non accettare mai del tutto i rispettivi metodi investigativi.
Eppure tra Coméliau e Maigret c’è, in fondo, nonostante le profonde e abissali differenze, un immenso, reciproco rispetto l’uno per l’altro, perché ognuno, sinceramente e onestamente, è sempre dalla parte della legge e della giustizia. 

Paolo Secondini

venerdì 22 aprile 2016

SIMENON SIMENON. "INSPECTOR CADAVER"

The latest of the Penguin translations for Anglophones is available in the USA.

SIMENON SIMENON. "L'ISPETTORE CADAVERE" 
L'ultima traduzione della Penguin per gli anglofoni è ora disponibile negli Stati Uniti
 SIMENON SIMENON. "L'INSPECTEUR CADAVRE"
Le dernier de la série de Penguin pour les anglophones est disponible aux États-Unis. 



On April 12, 2016, Inspector Cadaver, Penguin’s English translation of Simenon’s L’inspecteur Cadavre, became available through Amazon in the USA. 
One can buy this 24th in the Penguin series and 47th in  Simenon’s order of publication as a paperback, a Kindle book, and an audio CD. Curiously enough, a download of an audio version was already available - though Audible, actually another one of Amazon’s companies.
Here is a rundown on other Amazon sources throughout the world for Anglophones: It should be no surprise to find the book has been available in the UK since October 1, 2015. Previous opportunities also existed in Italy, the Netherlands, and Spain, but April 12, 2016 marked the beginning of availability in Brazil, Canada, China, France, Germany, India, Japan, and Mexico. There is one relative outlier: Australia offers only a Kindle edition (A free trial audio edition is available through Audible.)
L’inspecteur Cadavre originally appeared in 1944, but an English translation did not appear until 1979 as Maigret’s Rival. It’s translator then was Helen Thomson, and now the translator is William Hobson.
I enjoyed the original version of the story for how it displayed Maigret’s extensive compassion, his deliberate “mender of destinies” function, his reliance on medical expertise, and his closing confrontation tactic. I could say the book ‘suffered’ by lacking Paris, Madame Maigret, and his usual police associates, but on the other hand, that made for a nice change of pace. The new version should not be any different.

David P Simmons

giovedì 21 aprile 2016

SIMENON SIMENON. 21 AVRIL 1932: PREMIERE DU FILM "LA NUIT DU CARREFOUR"

Le teste présente brièvement la genèse du film et évoque les réactions après la première projection

SIMENON SIMENON. 21 APRIL 1932: THE PREMIERE OF THE FILM "THE NIGHT AT CROSSROAD"
The text briefly recounts the film's genesis and evokes the reactions to its first screening
SIMENON SIMENON. 21 APRILE 1932: LA PRIMA DEL FILM "LA NOTTE DELL'INCROCIO"
Si parla della genesi del film e delle reazioni dopo la prima proiezione 


En août 1931, après être passé par Deauville pour une séance de dédicaces, Simenon est allé amarrer son bateau l'Ostrogoth à Ouistreham, où il va rester jusqu'en octobre, le temps d'écrire La danseuse du Gai-Moulin et La guinguette à deux sous. Un beau jour, il voit une Bugatti s'arrêter devant son bateau. C'est Jean Renoir qui en descend: il vient de lire La nuit du carrefour, il est enthousiasmé et veut absolument en acheter les droits au romancier, pour en faire un film. Comme l'écrit Simenon dans une de ses Dictées: "On n'en était qu'aux premiers Maigret publiés. (9 avaient déjà paru, ndlr). Personne ne m'avait proposé de les adapter pour le cinéma. Mon cœur battait très fort. […] Pour être adapté par Jean Renoir, que j'admirais […], je lui aurais donné volontiers les droits pour rien. […] Sans les demander, j'avais reçu des droits très substantiels: cinquante mille francs", ce qui représenterait près de 3 millions d'euros actuels. Simenon se lie d'amitié avec Jean Renoir, avec qui il va travailler sur l'adaptation pour le film, alors que le romancier s'est installé dans une villa d'Antibes au cours de l'hiver suivant. 
Le journal Paris-Soir, dans sa rubrique cinématographique du 17 janvier 1932, évoque le début de tournage du film, et les communiqués publicitaires se multiplient dans la presse dès le mois de mars. Le film est annoncé pour la première  quinzaine d'avril. Le 16 avril (et non le 14 comme on le trouve parfois indiqué par erreur; prue e à l'appui: http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k76396365/f6), Paris-Soir publie un texte de Simenon, qui raconte ses impressions après le premier visionnement du film, et en particulier son émotion en découvrant Pierre Renoir dans le rôle de Maigret. 
Le 21 avril a lieu la première au théâtre Pigalle. Comme le dit Pierre Assouline, "la dimension poétique du film échappe au public." On ne saura peut-être jamais ce qui s'est vraiment passé: selon les uns, il manque des pages dans le script du scénario, et personne ne s'en est aperçu pendant le tournage; selon les autres, deux bobines du film ont été égarées; pour d'autres encore, dont Simenon, toutes les scènes n'ont pu être tournées par la faute des producteurs qui n'ont pas avancé les ressources financières promises… Mais ce que le film perd en clarté, il le gagne en poésie, et encore aujourd'hui, certains le considèrent comme la meilleure adaptation qui ait été faite d'un roman Maigret… C'est sûrement avec ce film que s'est répandu le "mythe de l'atmosphère" de Simenon, avec les images de ce carrefour noyé "dans un océan de brouillard, de pluie et de boue", comme l'écrit Renoir lui-même (cité par Assouline). Soit dit en passant, si le film se passe sous la pluie et dans la nuit, le roman, lui, s'il connaît des scènes nocturnes, baigne en réalité dans une claire atmosphère d'un avril printanier et plein de chants d'oiseaux…
Un dernier point à noter: alors qu'il est dit, dans la plupart des textes consacrés à ce film, que ce fut un échec commercial, et que l'accueil de la critique fut plutôt sévère, en réalité on peut trouver plusieurs articles positifs dans la presse de l'époque. Toujours en remontant aux sources (dans l'incontournable site des archives de la bibliothèque nationale française), j'ai découvert plusieurs de ces articles, dont voici quelques extraits:
"Ce film qui vaut surtout par l'atmosphère, le rythme, l'action rapide, a été parfaitement réalisé. Il présentait de nombreuses difficultés qui ont été surmontées grâce au talent du metteur en scène et au jeu excellent des artistes." (Ric et Rac, 23 avril); "[on] nous a présenté un film policier particulièrement réussi, au scénario animé, à la réalisation et à la photographie de bonne qualité, et à l'interprétation d'une remarquable sobriété." (Hebdo-film, 23 avril)
Et pour les critiques plus réticents, la plupart soulignaient quand même le travail des interprètes principaux: Pierre Renoir en Maigret: "[il] possède une physionomie impénétrable où luisent deux yeux interrogateurs, son jeu mesuré assure beaucoup de puissance à sa composition" (Le Journal, 22 avril), et Winna Winfred en Else: "séduisante et énigmatique danoise qui apporte tant de vérité et de passion contenue dans ses attitudes" (ibid.)
En conclusion, il vaut la peine de revoir ce film pour se faire sa propre opinion, d'autant qu'on le trouve dorénavant en DVD !

Murielle Wenger

martedì 19 aprile 2016

SIMENON SIMENON. TRA GLI INVESTIGATORI ECCO SPUNTARE JOSEPH LEBORGNE

Presentazione di un investigatore creato dal giovane Simenon e protagonista di tredici misteri

SIMENON SIMENON. PARMI LES ENQUETEURS, VOILA QU'ARRIVE JOSEPH LEBORGNE
Présentation d'un enquêteur créé par le jeune Simenon, et protagoniste des 13 mystères
SIMENON SIMENON.  JOSEPH LEBORGNE JOINS THE GROUP OF INVESTIGATORS
Presenting an investigator, created by a young Simenon, and a protagonist in 13 mysteries. 

Tra gli investigatori che hanno preso vita dalla penna di Simenon ve ne è uno particolarmente simpatico: Joseph Leborgne, uno dei personaggi piu' “leggeri” creati dallo scrittore. Si tratta del protagonista del libro Les treize mystères. I racconti nacquero da un'idea di Joseph Kessel che nel 1929 chiese a Simenon di scrivere racconti con enigma per il periodico Detectiv. Scritti e  firmati con lo pseudonimo Georges Sim, furono poi  raccolti in volume nel 1932 e firmati Simenon.
Caratterizzato da capelli biondi spesso "gommati" con la brillantina, Leborgne risolve casi rimasti insoluti per la polizia semplicemente leggendo i fatti su articoli di giornale. Riesce a fare luce sui misteri piu' complicati, nonostante all'apparenza nessuno lo crederebbe capace. 
Ha trentacinque anni, è celibe, vive in albergo e si fa servire i pasti nella sua stanza. Non si sa di cosa viva, cosa faccia esattamente, è comunque molto sicuro di sé fino ad apparire un po' arrogante. Leborgne sembra addirittura disprezzare il narratore dei racconti il quale si trova davanti i ritagli di
giornale e non riesce mai a scoprire il colpevole. Solo nell'ultimo racconto La tabatière en or si scopre il perchè ha cominciato ad interessarsi di casi di questo genere. Tutto è successo in seguito ad un'avventura che aveva portato lui stesso ad essere indagato dalla polizia. 
Da rimarcare un'ulteriore curiosità: fuma le sigarette e disdegna la pipa, in netta antitesi a Maigret.
In Italia venne pubblicato da Mondadori in un libro dall'eloquente titolo L'impareggiabile signor Leborgne nei gialli economici numero 13 uscito nel 1934, libro oggi ricercato dai collezionisti.
Ecco, nella lingua in cui scrivo, i titoli dei racconti: Il processo Lefrancois,Il castello degli scomparsi, La cartella numero 16, La morte inverosimile, II furto del liceo di B.., Popaul, Il padiglione della croce rossa, La ciminiera del Lorraine, I tre Rembrandt, La chiusa numero 14, I due ingegneri, La Bomba dell'Astoria, La Tabacchiera d'oro. 
Andrea Franco