sabato 20 luglio 2019

SIMENON SIMENON. UN COMMISSAIRE COSMOPOLITE

Du Majestic à La Coupole, Maigret enquête dans les milieux étrangers

SIMENON SIMENON. UN COMMISSARIO COSMOPOLITA
Dal Majestic a La Coupole, Maigret indaga in ambienti stranieri
SIMENON SIMENON. A COSMOPOLITAN CHIEF INSPECTOR
From Majestic to La Coupole, Maigret investigates in foreign circles





Dans la saga maigretienne, le commissaire mène une majorité de ses enquêtes à Paris. Ce qui signifie aussi qu’il a le plus souvent affaire aux habitants de la ville, et donc aux ressortissants français. Mais cela ne veut pas dire pour autant qu’il n’ait jamais à s’occuper des étrangers. Au contraire, au cours de ses enquêtes, il rencontre bon nombre de personnages venus d’autres pays. Il y a quelque temps, nous avions évoqué sur ce blog les personnages d’origine italienne qu’on trouve dans la saga (http://www.simenon-simenon.com/2018/11/simenon-simenon-maigret-et-les-italiens.html). Aujourd’hui, nous allons parler des habitants d’autres pays, sur lesquels Maigret a parfois enquêté.
Dès le début de la saga, le commissaire doit s’occuper d’un étranger, puisqu’il va enquêter sur Pietr, un ressortissant de Lettonie ; dans ce même roman Pietr le Letton, Maigret a affaire à un nombre incroyable de personnages venus d’ailleurs, et cette enquête est vraiment placée sous le signe du cosmopolitisme, symbolisé à la fois par la clientèle du Majestic et par le quartier de la rue des Rosiers, « mi-quartier juif, mi-colonie polonaise ». Le commissaire va donc croiser le couple des Mortimer-Levingston, venus d’Amérique, dont le mari pourrait cependant être d’origine méridionale ou sud-américaine : « Mortimer n’avait pas du tout l’allure sportive des Yankees. Il appartenait plutôt au type latin. Il était long, mince. Sa tête, très petite, étaient surmontée de cheveux noirs ». Quant à Pietr, il se fait passer tour à tour pour un Norvégien ou un Russe. Maigret rencontre aussi Anna Gorskine, une Juive d’origine russe, dont la famille habite Vilna, une ville lituanienne occupée par les Polonais dans l’entre-deux-guerres. Après avoir découvert que les parents de Pietr habitent Pskov, Maigret résume la situation au juge Coméliau : « C’est en Russie. […] Il y a là plusieurs petits pays : l’Estonie, la Latvie, la Lithuanie… Puis, les enserrant, la Pologne et la Russie. Les frontières ne parviennent pas à coïncider avec les races. De village à village, parfois, la langue change. Et il y a par-dessus le marché les Juifs qui, disséminés partout, forment un peuple à part. […] Mortimer […] est né dans une ferme de l’Ohio et a débuté en vendant des lacets à San Francisco. Anna Gorskine, originaire d’Odessa, a passé sa jeunesse à Vilna. Mrs Mortimer […] est une Ecossaise émigrée en Floride dès son enfance. Tout cela se retrouve à l’ombre de Notre-Dame de Paris ». Simenon se montre ainsi extrêmement attentif au contexte politique de son époque, lorsque le Paris des années 1920-1930 attire nombre d’immigrés.
C’est un thème qu’on retrouve dans un autre roman, La Tête d’un homme. Cette fois, le cosmopolitisme est symbolisé par les clients de la Coupole. La célèbre brasserie a été ouverte en 1927, et elle a attiré tout de suite les artistes, Montparnasse étant devenu le haut lieu où se pressent peintres et poètes. Lorsque Maigret se rend sur place, il voit « les terrasses des quatre grands cafés qui s’alignent à proximité du boulevard Raspail [regorger] de consommateurs parmi lesquels il y avait une proportion de quatre-vingts pour cent d’étrangers. » Au bar américain de La Coupole, on commande des Manhattan, et les clients « s’interpellaient dans des langues différentes. […] Un Allemand parlais anglais avec un Yankee et un Norvégien mélangeait au moins trois langues pour se faire comprendre d’un Espagnol. » Maigret y voit aussi un « rapin estonien », une jeune Russe, un Anglais qui lit le Times, puis le Tchèque Radek, les Américains Crosby, la Suédoise Edna Reichberg. La Coupole est également fréquentée par Sir Lampson (Le Charretier de la « Providence »), un colonel anglais, lequel est entouré de personnages qui évoquent aussi le cosmopolitisme : Willy Marco, dont le père est grec et la mère hongroise, ainsi que le matelot russe Vladimir et la Chilienne Gloria Negretti.
Quant au Majestic, Maigret y croisera d’autres clients américains dans d’autres romans. Ce qui fera sans doute l’objet d’un prochain billet…

Murielle Wenger

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