Comment le romancier fait intervenir ses souvenirs de Flandre dans ses romans
SIMENON SIMENON. SIMENON TRA GLI FIAMMINGHI
Come il romanziere porta i suoi ricordi delle Fiandre nei suoi romanzi
SIMENON SIMENON. SIMENON AT THE FLEMISH
Simenon, un homme de la cité ardente, un Liégeois pur-sang ! Vraiment ? Du côté paternel certainement, mais du côté maternel absolument pas. Les origines de sa mère se situent de façon lointaine dans le Limbourg Hollandais et plus tard on retrouve le grand-père du côté maternel de Simenon, Guillaume Joseph Brüll, à Dilsen-Stokkem dans le Limbourg Belge, où il était « Opziener der irrigatie / Dijkmeester » (Surveillant ou inspecteur des irrigations / Responsable des digues). Quelques années plus tard, ce grand-père déménage et va habiter un peu plus loin, dans un village le long du canal, à Neeroeteren.
Tout jeune, Simenon a passé plusieurs fois des vacances dans la maison du «Dijkmeester». Bien plus tard, en 1933, il situera erronément, dans son roman La Maison du canal, cette demeure à Neeroeteren. Il est toutefois certain que le jeune Simenon s’est familiarisé avec les us et coutumes des habitants Flamands de cet endroit. Si on ajoute que plus tard il visitait la Flandre-Occidentale pour écrire ses reportages sur « Sa majesté la Douane », on peut sans se tromper dire que l’écrivain connaissait bien les Flamands. Dans le journal Le Soir du mardi 29 juillet 2008, on cite cette phrase de l’auteur: « Je n’ai rien contre les Flamands, je suis un peu Flamand moi-même. ».
Cela explique peut-être pourquoi quelques-uns de ses plus beaux romans décrivent des personnages issus du peuple Flamand. Citons, chronologiquement, Chez les Flamands (1932), La Maison du canal (1933), Le Bourgmestre de Furnes (1939) et Le Clan des Ostendais (1947). Dans ces quatre livres, Simenon décrit parfaitement les divers protagonistes mais pas seulement; il dépeint aussi leurs relations, leurs habitations, leurs forces et faiblesses, preuve s’il en faut que Simenon a fréquenté ces milieux.
Fait encore plus extraordinaire, dans la plupart de ses romans durs, il est question d’un personnage solitaire qui se débat dans le chaos du quotidien, alors que dans les quatre romans précités, ceux dans lesquels il décrit des personnages Flamands, il est toujours question de « clans ».
Le plus typique est certainement Le Clan des Ostendais. Le titre le dit bien, il s’agit d’une famille de pécheurs Flamands qui se battent pour subsister pendant la guerre. Dans La Maison du canal, la jeune Edmée Van Elst, francophone, doit faire face à une famille Flamande, de lointains cousins, qui eux aussi forment un « clan ». Dans Chez les Flamands, Maigret se trouve face à une famille Flamande qui tient un café/magasin dans un milieu francophone et forment un « clan » familial.
Outre cette notion de « clan », il faut remarquer que dans les trois livres précités il existe une certaine mauvaise entente entre les néerlandophones et les francophones. Dans le quatrième roman, Le Bourgmestre de Furnes, on retrouve également un « clan », mais cette fois-ci il ne s’agit pas d’une famille mais d’un clan politique. Le « clan » des notables catholiques de Furnes veut se débarrasser de ce bourgmestre, riche marchand de cigares, qui gère sa ville en véritable despote.
Relisez ces histoires et j’espère que vous ressentirez ce que moi, Flamand, y ai trouvé !
Philippe Proost
Les romans "flamands"sont entre mes favoris pour l ambiance qu'ont respire
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