SIMENON-SIMENON. SIMENON AND MAIGRET ON A BOAT
On board the Ostrogoth, a place to live and write
SIMENON-SIMENON. SIMENON E MAIGRET IN BARCA
A bordo dell'Ostrogoth, luogo di vita e di scrittura
En
1928, Simenon a accompli, à bord du Ginette, un périple sur les canaux
de France. La vie de marin lui a plu, et il n'a qu'une envie: repartir,
mais plus loin cette fois, pour affronter d'autres cieux. Pour cela, il
faut un bateau plus solide, capable de naviguer aussi sur mer, et il
fait construire un robuste cotre sur les chantiers de Fécamp. En mars
1929, le bateau est prêt. Simenon le fait remonter la Seine, et s'amarre
au square du Vert-Galant à Paris. Ne reculant devant rien, il le fait
baptiser, au début avril, par le curé de Notre-Dame. Ce sera
l'Ostrogoth. C'est sur ce bateau que Simenon va vivre pendant près de
deux ans, et c'est là aussi que Georges Sim va devenir Simenon…
Mais
d'abord, il s'agit de partir à la découverte: le bateau remonte les
canaux jusqu'en Belgique, traverse la Hollande et l'Allemagne. Mis à mal
par la navigation, l'Ostrogoth doit faire escale dans un petit port des
Pays-Bas, Delfzijl: "Un jour, le menuisier s'aperçoit que mon bateau
prend l'eau et qu'il a besoin d'être recalfaté. Comme je m'étais juré de
passer tout le temps de mon voyage sans dormir à terre, j'ai continué,
ainsi que Tigy et Boule, à coucher à bord, bien que le bateau fût en
cale sèche. Y écrire, il n'en était pas question, car les calfats
frappaient la coque de coups vigoureux qui résonnaient à l'intérieur
comme sous une cloche. C'est alors que j'ai découvert une vieille barge
en partie engloutie, J'y ai installé, dans l'eau, une grande caisse pour
servir de table de machine à écrire, une caisse plus petite pour mon
derrière et deux caisses encore plus petites pour mes pieds." (in Un
homme comme un autre). La suite, Simenon l'a racontée plus d'une fois,
avec des variantes, et quelques constantes: le verre de genièvre dans la
brume, d'où surgit la silhouette d'un épais commissaire… Depuis lors,
les travaux des simenoniens ont montré que ce n'est probablement pas
Pietr le Letton que Simenon a écrit à Delfzijl, mais un des
"proto-Maigret". Reste que c'est bien l'Ostrogoth qu'on peut considérer
comme le "berceau", sinon réel, du moins
symbolique, de Maigret…
Car, en réalité, à part quelques
nouvelles policières et deux romans "non-Maigret", les prochains textes
que Simenon va écrire à bord de son bateau sont des enquêtes du
commissaire à la pipe. En hiver 1929, l'Ostrogoth s'arrête à Stavoren,
un autre port des Pays-Bas. En 1930, Simenon ramène son bateau en
France, et va l'amarrer à Morsang-sur-Seine. C'est là, d'après Menguy et
Deligny, que le romancier aurait écrit au printemps Pietr le Letton.
Même si Simenon a toujours soutenu que c'est bien à Delfzijl que ce
roman est né, comme le dit aussi sa femme Tigy dans ses Souvenirs. Le
mystère demeure…
Quoiqu'il en soit, en été 1930, Simenon,
toujours sur son bateau à Morsang, écrit Monsieur Gallet, décédé et Le
charretier de la Providence. Après avoir présenté ses manuscrits à
Fayard, Simenon quitte l'Ostrogoth pour se retirer près de Concarneau et
y écrire les romans dus à son éditeur (voir notre billet du 2 mars). En
1931, le romancier passe encore les mois de mars et avril sur terre,
avant de retrouver enfin son bateau au mois de mai. L'Ostrogoth est
toujours amarré à Morsang, et le premier roman que Simenon va y écrire
est Un crime en Hollande, dans lequel Maigret enquête justement à
Delfzijl, en une sorte de clin d'œil souvenir que Simenon adresse à son
héros… L'Ostrogoth reste le lieu d'écriture pour les romans suivants.
Entretemps, Simenon y aura donné une fête pour lancer le "roman-photo"
La folle d'Itteville (début août au quai d'Anjou, près du Pont-Marie),
il aura redescendu la Seine jusqu'à Deauville pour une séance de
signatures, avant de s'amarrer à Ouistreham pour deux mois, jusqu'en
novembre, lorsqu'il décide de vendre son bateau. Une page se tourne…
Bilan: sur les douze romans Maigret écrits jusque-là, huit l'ont été sur
l'Ostrogoth, et on comprend mieux dès lors pourquoi Maigret est
tellement attiré par le monde de l'eau, des mariniers et des péniches…
Murielle Wenger
a bordo dell'ostrogoth simenon scrisse numerosi romanzi sotto pseudonimo e sotto il suo vero nome,era un periodo di passaggio tra la letteratura alimentare e quella "vera"
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