SIMENON SIMENON. UNA CARTOLINA DI ANTIBES, VISTA DA MARSILLY
Come e dove fu scritto il romanzo Liberty Bar
SIMENON SIMENON. A POSTCARD OF ANTIBES, SEEN FROM MARSILLY
Context of writing for the novel Liberty Bar
1932.
Après un séjour, durant l'hiver, dans une villa d'Antibes, Simenon et
Tigy partent à la recherche d'une maison "bien à eux", un endroit où
s'ancrer de façon un peu plus définitive. Ils hésitent à rester dans le
sud de la France, puis ils décident de chercher du côté de La Rochelle,
une ville qui a séduit Simenon lorsqu'il l'a découverte en 1927. Ils
finissent par découvrir, près de Marsilly, une "grande demeure flanquée
d'une tour […], rose et lumineuse" (dixit Tigy dans ses Souvenirs), une
"gentilhommière qui comportait un grand étang plein de canards, un
immense potager, un bois et quelques prés" (Simenon in Lettre à ma
mère). La maison s'appelle La Richardière, et les Simenon sont tout de
suite séduits. Hélas, elle n'est pas à vendre, mais le propriétaire veut
bien la leur louer. Après quelques travaux que nécessite l'installation
(électricité, eau courante, chauffage), Tigy et Georges peuvent
intégrer leur home en avril. Simenon, qui pense y vivre longtemps (comme
il en aura l'illusion dans chaque nouvelle demeure…), achète des
meubles (il se fait faire par un ébéniste un bureau taillé dans une
bille de chêne), et plante des arbres. Et pourtant, lorsqu'il quittera
les lieux, trois ans plus tard, il n'y aura vécu que quelques mois par
année, car c'est l'époque où il entreprend de longs voyages, en Afrique
en 1932, un tour d'Europe en 1933, et une traversée de la Méditerranée
en 1934.
Il n'en reste pas moins que La Richardière représente,
pendant cette période, une sorte de nid où le voyageur vient se poser à
chaque escale, et où il écrit une dizaine de romans, dont plusieurs
inspirés de ses récents voyages (l'Afrique dans Le coup de lune, l'URSS
dans Les gens d'en face), et les deux premiers qu'il donnera à Gallimard
(Le locataire et Les suicidés), mais aussi Les fiançailles de M. Hire.
Cependant, le tout premier roman qu'il écrit à Marsilly est un
Maigret: Liberty Bar. Rédigé en mai 1932, ce roman a pour cadre la Côte
d'Azur, et pour la décrire, le romancier peut s'inspirer de ses tout
récents souvenirs d'Antibes, qu'il a quitté quelques mois auparavant.
Car c'est dans ce lieu que s'ouvre le roman, avant que l'enquête se
poursuive à Cannes. Et on peut imaginer à quoi ressemblait le paysage
que voyait Simenon depuis les fenêtres de la villa des Roches-Grises,
qu'il habitait à Antibes, en lisant les premières pages de Liberty Bar:
"A droite, des villas étaient enfouies dans les pins; à gauche, quelques
roches, puis
l'eau bleue piquée de deux ou trois voiles blanches. […] les
montagnes aux sommets encore blancs de neige. […] Un monde tout gluant
de soleil, d'odeurs de mimosas et de fleurs sucrées"…
Mais, pour
le moment, la Côte d'Azur est loin, et Simenon, en parallèle à
l'écriture de Liberty Bar, fourmille de projets: il s'est attelé à
l'écriture d'un scénario; en effet, après avoir passé l'hiver précédent à
travailler avec Renoir sur l'adaptation de La nuit du carrefour, et
avec Tarride sur celle du Chien jaune, le voilà décidé à faire lui-même
le travail pour La tête d'un homme. Il en fait une affaire personnelle:
ayant invité Valéry Inkijinoff, l'interprète de Radek, à venir
travailler à La Richardière, il convoque la presse pour une série de
photos et un interview où il fait de grandes déclarations sur ses
intentions d'assumer à lui seul toute la production… Comme on le sait,
ce sera un échec, et le projet sera repris par Duvivier. Pour oublier
ses déconvenues, Simenon décide de partir pour l'Afrique. Dorénavant, La
Richardière lui servira de "refuge champêtre" entre deux voyages,
devenant peu à peu une véritable arche de Noé: oies, faisans, lapins,
dindons, cheval, chèvre, et même de jeunes loups ramenés de Turquie… Et
puis, un jour, Simenon ne se sent plus chez lui dans cette maison: "j'ai
regardé tout à coup le décor autour de moi et je me suis aperçu soudain
qu'il m'était étranger. Je me demandai: qu'est-ce que je faisais là ?
Dans les quarante-huit heures, j'ai décidé de déménager." (in
Destinées); et c'est le départ vers d'autres cieux, une fois de plus il
faut chercher un ailleurs pour se poser, au moins pour un temps…
Murielle Wenger
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