sabato 2 luglio 2016

SIMENON SIMENON. A LA DECOUVERTE DE LA P.J.

Questions à propos de la première visite de Simenon au Quai des Orfèvres 

SIMENON SIMENON. ALLA SCORPERTA DELLA POLIZIA GUIDIZARIA 
Domande a proposito della prima visita di Simenon al Quai des Orfèvres 
SIMENON SIMENON. ON A TOUR OF THE DEPARTMENT OF CRIMINAL INVESTIGATION  
Questions about Simenon's first Quai des Orfèvres visit 

En 1933, l'éditeur Ferenczi, à qui Simenon a fourni un grand nombre de romans populaires, décide de créer un journal illustré intitulé Police et Reportage. Dans chaque numéro, on trouve un grand reportage, un roman policier, et des faits divers illustrés de photographies. Le reportage du premier numéro, qui sort le 27 avril, est signé d'un certain Georges Caraman, et s'intitule L'Afrique qu'on dit mystérieuse. Derrière ce pseudonyme se cache en réalité Simenon, et on va retrouver Georges Caraman au fil des numéros suivants: le 25 mai, c'est Les grands palaces européens, le 22 juin Police judiciaire, et le 24 août Cargaisons humaines. Simenon avait encore en réserve deux autres reportages, Pays du froid et Les gangsters du Bosphore, qui ne parurent ni l'un ni l'autre, car le journal avait cessé d'exister en automne 1933. Tous ces textes ont été édités par Omnibus en 2001 dans le recueil Mes apprentissages 
Dans Police judiciaire, Simenon emmène le lecteur à la découverte des locaux du Quai des Orfèvres. Après avoir traversé la "grande cour pavée", on visite le service des garnis, puis on prend "le grand escalier à rampe de fer qui conduit au premier étage". Le "corridor immense avec des portes des deux côtés" conduit à une "grande antichambre carrée. Avec sa banquette de velours rouge et l'huissier dans une cage vitrée. Autour, chaque porte est ornée d'un nom de commissaire." Simenon nous fait ensuite pénétrer dans le bureau du directeur de la P.J., à l'heure du rapport, puis dans les bureaux des autres commissaires, histoire de suivre par-ci par-là un bout d'interrogatoire. Ensuite il nous emmène, par des "escaliers dérobés, étroits et raides", dans les locaux de l'Identité judiciaire, puis aux Sommiers. Suit une longue explication sur le mécanisme d'une enquête, et Simenon finit son article en rendant hommage aux policiers, qui "n'essayent pas de ressembler à des héros de roman", et qui font "leur métier en toute conscience". 
Tout cela vous rappelle peut-être quelque chose ? Ce n'est pas un hasard, bien sûr, car toutes ces descriptions, Simenon va s'en servir pour rendre plus vraisemblables les enquêtes de son héros à la pipe…  
Après la parution des premiers Maigret, Xavier Guichard, alors directeur de la P.J., prend contact avec Simenon pour lui dire qu'il trouve ses romans intéressants, mais bourrés d'inexactitudes, et il propose de lui faire visiter la P.J. et rencontrer les hommes qui y travaillent. Cette visite au Quai des Orfèvres a été relevée par les biographes de Simenon, mais on ne trouve pas d'information sur la date exacte où elle a eu lieu. Et pour cause: lorsque Simenon en parle dans ses interviews, il n'est jamais très précis: par exemple, à Roger Stéphane qui l'interroge en 1963, il dit: "Quand j'ai écrit les six ou sept premiers Maigret – je ne vous garantis pas le chiffre exact – je n'avais jamais mis les pieds à la P.J. […] Paraissent les premiers Maigret et un jour je reçois une lettre […] de Xavier Guichard […] qui m'a demandé d'aller le voir." En 1957, sur les ondes de la radio suisse, c'est à Roger Nordmann qu'il confie: "Lorsque j'ai écrit les deux premiers Maigret […] je n'avais jamais mis les pieds à la Police judiciaire; [après la parution des deux livres] j'ai eu la curiosité d'aller voir […] je me suis rendu compte […] qu'il y avait beaucoup d'erreurs dans mes deux premiers romans, et ce n'est qu'à ce moment-là que j'ai vu la P.J. pour de bon" et d'évoquer alors Xavier Guichard qui lui a montré "tous les rouages, [lui] a présenté le commissaire Guillaume" et c'est comme ça, ajoute-t-il, "que j'ai appris la réalité après en avoir déjà écrit plusieurs. Les Maigret étaient déjà parus quand j'ai commencé seulement à voir la réalité".  
Ces indications – plutôt vagues – nous montrent que cette visite peut avoir eu lieu au plus tôt en 1931, mais comme on sait que pendant cette année-là Simenon a surtout passé du temps à écrire ses romans, on peut se demander s'il a vraiment eu l'occasion de se rendre à la P.J…. En 1932, Simenon navigue entre le sud de la France et la Charente, dans la première partie de l'année, puis de juin à août il accomplit son périple africain, avant de passer l'automne à Marsilly. A-t-il pu visiter la P.J. cette année-là ? Plusieurs auteurs pensent que c'est en 1933 qu'il faut faire remonter cette découverte du Quai des Orfèvres. Or, si le reportage est paru en juin, la visite est nécessairement antérieure. Simenon a-il eu le temps pour "caser" cette visite entre son tour d'Europe en février et son départ pour la Turquie en mai ?  
Le doute demeure donc, et les seuls indices qu'on peut relever sont ceux qu'on trouve à la lecture des Maigret: on remarque qu'effectivement, les descriptions des locaux de la P.J. sont fort sommaires dans les romans de la cuvée Fayard, et les quelques détails qu'on y trouve peuvent correspondre à ceux que le romancier pouvait avoir lus dans des comptes-rendus de journaux, voire puisés dans ses souvenirs de journaliste à Liège, lorsqu'il allait collecter les faits divers dans les locaux de la Sûreté locale… Par contre, il est à remarquer que la description des locaux de la P.J. parisienne se fait beaucoup plus précise dans le dernier roman de la série Fayard, Maigret, qui a été écrit probablement en février 1934, donc postérieurement, dans tous les cas, au reportage paru dans Police et Reportage 

Murielle Wenger

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