1938-1939,
Simenon à Nieul-sur-Mer
SIMENON
SIMENON, UNA CASA DI NONNA, UN BAMBINO E UN NUOVO MAIGRET
1938-1939,
Simenon a Nieul-sur-Mer
SIMENON SIMENON. A GRANNY HOUSE, A BABY AND A NEW MAIGRET
1938-1939, Simenon at Nieul-sur-Mer
A la fin de
l'année 1937, Simenon n'en peut plus de la vie mondaine qu'il mène à Paris,
dans le luxueux appartement du boulevard Richard-Wallace. Il lui faudrait le
calme de la campagne pour retrouver les sources de l'inspiration, et c'est
ainsi qu'avec Tigy ils partent à la recherche d'un maison, si possible au bord
de la mer, un décor qui fascine encore et toujours le romancier. Ayant
prospecté presque toute la côte atlantique, depuis les confins des Pays-Bas,
ils finissent par se retrouver à La Rochelle, la ville que Simenon a tant
aimée. On évoque le souvenir de la Richardière, et on finit par trouver une
maison à Nieul, qui, cette fois, est à vendre. En attendant de pouvoir s'y
installer, les Simenon rentrent à Paris, juste le temps pour le romancier
d'écrire une deuxième série de nouvelles mettant en scène son commissaire, puis
on retourne à Porquerolles, car, décidément, la vie parisienne n'a plus de
charme… Puis, entre mai et août 1938, ils font un cour séjour à La Rochelle, le
temps d'aménager la maison de Nieul: installation de l'eau courante, de
l'électricité, une grande pièce au premier étage, avec une cheminée
monumentale, des meubles anciens, un carrelage rouge au rez-de-chaussée, et la
plantation d'un potager et d'un verger; le matin, Simenon écrit romans et
nouvelles, puis "à midi, ma tâche terminée, je me précipitais à Nieul […]
et passais l'après-midi à bêcher, à planter, à clouer" (Mémoires intimes). Et c'est enfin
l'installation, en septembre, dans la maison, celle dont ils ont rêvé: "la
maison d'une grand-mère ou d'une tante chez qui on va le dimanche […], avec ses
armoires pleines de provisions, son potager, son verger, ses pommes qui se
dessèchent lentement et qui embaument le fruitier, son linge blanc dans les
commodes, le bruit de la bêche dans le jardin…" (Je me souviens). Comme à chaque fois, Simenon est enchanté par
l'idée d'une nouvelle vie dans un nouveau nid… Et cette fois, le mot
"nid" convient plus que jamais: en effet, Tigy, jugeant sans doute
que son Georges a enfin assez mûri, est d'accord pour avoir un enfant. Bonheur
du futur père… et angoisse… Deux sentiments qui reflètent bien la personnalité
de Simenon…
En attendant
l'arrivée de l'enfant, le romancier s'est remis à écrire, et, comme l'ont
remarqué les exégètes simenoniens, plusieurs des romans rédigés à cette période
évoquent le thème de la paternité: Les
inconnus dans la maison, Le Bourgmestre de Furnes, Malempin, un thème
essentiel dans l'œuvre simenonienne, et qui apparaît aussi dans les Maigret, avec cette "nostalgie de
la paternité" ressentie si fort par le commissaire, et qu'il compense dans
ses relations à ses inspecteurs…
Au début de 1939,
les premières rumeurs de guerre augmentent les angoisses de Simenon, qui décide
de partir en Alsace pour trouver une bonne clinique pour l'accouchement de
Tigy. Mais le front de guerre se rapproche, et c'est finalement à Bruxelles que
naîtra le petit Marc, le 19 avril. Et enfin, en mai, la famille peut retourner
au nid de Nieul. Le nouveau père regarde grandir son bébé, et, dans "la
paix de la maison, les travaux quotidiens dans le jardin, à la
fruiterie" (Mémoires intimes), il se remet à l'écriture. Trois romans entre
septembre et octobre, puis il va être temps de revenir à Maigret.
D'aucuns ont dit
que si Simenon reprend son commissaire, c'est surtout pour des raisons
"alimentaires", parce qu'il fallait finir de payer la maison, et que,
les menaces de guerre se faisant plus précises, il valait mieux "assurer
ses arrières" en écrivant des Maigret,
réclamés par Gallimard, qui savait bien, lui aussi, que ceux-ci avaient
toujours davantage rapporté, financièrement parlant, que les "romans
durs"… C'est peut-être effectivement une des raisons qui ont fait que
Simenon a repris son personnage, dans un texte plus long que ceux des
nouvelles. Mais on peut avancer d'autres motifs: d'abord, Maigret a toujours
été, pour le romancier, un facteur d'équilibre, un moyen de sortir des affres
de l'écriture plus difficile des autres romans; ensuite, ne peut-on voir dans
cette reprise de son héros un autre reflet de cette joie de la paternité ? Simenon avait maintenant un fils, un enfant
comme il l'avait toujours souhaité, lui qui se rêvait en patriarche au milieu
de sa tribu, et Maigret n'était-il pas, en quelque sorte, aussi son enfant ? Ne
méritait-il pas, ce personnage qui lui avait assuré la renommée, de renaître à
la vie active, de retrouver son bureau au Quai des Orfèvres, et tout son petit
monde de Paris ?... En décembre 1939, Simenon écrit Les caves du Majestic, une enquête typiquement parisienne de son
commissaire, qui va arpenter les coulisses d'un grand palace des
Champs-Elysées, comme, quelque dix ans plus tôt, il l'avait fait dans Pietr le Letton…
Murielle Wenger
e la rochelle resterà per sempre impressa nella mente di simenon:è la seconda città per numero di romanzi ambientati nella sua opera,dietro parigi
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