martedì 3 ottobre 2017

SIMENON SIMENON. SIMENON ET LES CAHIERS DE LA BILOQUE

Trois articles peu connus sur Simenon 

SIMENON SIMENON. SIMENON E GLI "CAHIERS DE LA BILOQUE" 
Tre articoli meno conosciuti su Simenon  
SIMENON SIMENON. SIMENON AND THE "CAHIERS DE LA BILOQUE" 
Three less known articles about Simenon 


Les «Cahiers de la Biloque» sont une revue bimestrielle qui porte le sous-titre «Revue d’humanisme médical». Le nom «La Biloque» est celui d’un grand hôpital de l’assistance publique de la ville de Gand en Belgique. Le médecin-chef de cet hôpital, le docteur Urbain Thiry, lui-même auteur sous le pseudonyme Come Damien, décide début 1960 de créer une revue existant par et pour des médecins et leur entourage, en majorité les francophones de cette ville essentiellement néerlandophone.
Ce bimestriel a continué de paraître jusqu’en 1980, et il est fort recherché, car, outre les articles publiés par des médecins, plusieurs auteurs connus ont également fourni des articles. C’est le cas, entre autres, de Jean Ray, qui y publia plusieurs contes fantastiques que les collectionneurs de cet auteur s’arrachent. Simenon, il est vrai, n’a jamais publié le moindre texte dans cette revue, en tous cas pas directement.
En effet, il existe un numéro spécial Georges Simenon, le N°5 de la 13ème année, soit septembre-octobre 1963, dans lequel trois articles sont consacrés à notre auteur favori. Le premier article est écrit par le docteur René Kaech et s’intitule: «Les réflexions d’un hémiplégique selon Simenon»; après une analyse de la méthode Maigret, l’auteur de cet article signale le sérieux avec lequel Simenon écrit aussi des non-Maigret, et en médecin s’intéresse au roman «Les anneaux de Bicêtre» et à la description que l’auteur fait de la maladie de René Maugras frappé d’une hémorragie cérébrale. Il conclut son article par ces mots: «Si j’ai réuni ces impressions et ces réflexions c’est que je doute que chacun comprenne exactement l’énorme portée de ce message de Georges Simenon». 
Le second article est écrit par le docteur Bernard Schmitte et a pour titre: «Georges Simenon, un psychiatre qui s’ignore». Dans cet article, le docteur Schmitte, psychiatre lui-même, décrit les personnages présentant une pathologie psychiatrique dans sept des romans de Simenon. Il termine son article par ces mots: «…je me suis efforcé de démontrer que l’écrivain de génie se doublait d’un fameux psychiatre. Si à présent il est convaincu de ce qu’il a fait dire au commissaire, je tombe d’office en disgrâce ! Aussi vous demanderai-je de me permettre une pirouette: monsieur Jourdain parlait la prose sans le savoir ? Et bien, je reprends mon titre: Georges Simenon, lui, est un psychiatre qui s’ignore !» Ce texte fut présenté au Congrès International de Médecine de Bruxelles le 14 septembre 1963.  
Le troisième et dernier article sur Simenon de ce numéro-ci de la revue est écrit par le docteur Lemarchal et porte le titre: «Le médecin dans l’œuvre de Simenon». L’auteur a rencontré Simenon lors d’un congrès à Montreux et ils ont discuté de médecins et de médecine. C’est à la suite de cette rencontre que le docteur Lemarchal a voulu écrire un article au sujet de la relation de Simenon avec la médecine. L’auteur de l’article a écrit à Simenon pour lui demander quelques titres de romans où les médecins jouent un rôle important. Très gentiment, Simenon lui a répondu et en plus écrit ceci: «Il y a des médecins dans les Maigret mais je vous avoue que je ne me souviens plus dans lesquels. Maigret lui-même a fait deux ans de médecine à Nantes, et seul la mort de son père l’a empêché de devenir médecin. Son meilleur ami est un médecin de quartier, le Docteur Pardon. Comme je vous l’ai dit à Montreux je n’ai malheureusement pas de formation médicale. Le hasard et sans doute aussi des atomes crochus ont fait que la plupart de mes amis sont médecins…» Les quelques romans auxquels le docteur Lemarchal s’intéresse sont: Pedigree, Lettre à mon juge, Le Fils, Le Temps d’Anaïs et quelques autres. L’auteur termine en se demandant si Simenon a tout compris de la médecine et conclut par ces mots: «Comment celui qui n’est pas médecin pourrait-il nous deviner complètement, fût-il Simenon? ».  
Cinq ans plus tard, dans le numéro 5 du 01 septembre 1966, il y a à nouveau un article consacré à Simenon, de la main du docteur J. Raveschot et s’intitulant: «Où il est question d’une méthode intuitive d’enquête policière». Cet article est un véritable travail de titan, puisqu’en effet l’auteur de cet article passe en revue le comportement de Maigret pendant ses enquêtes dans tous les «Maigret» parus jusqu’alors. Analyse pertinente d’un policier marchant plus au «pif» que selon la méthode orthodoxe. Il est dommage que Simenon, qui a publié dans tant et tant de médias, n’ait jamais publié le moindre article dans «Les Cahiers de la Biloque». 
  
Philippe Proost  

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