martedì 31 ottobre 2017

SIMENON SIMENON. LE ROMANCIER, LE COMMISSAIRE ET LES FEMMES

Réflexion à propos des personnages féminins dans l'œuvre simenonienne 

SIMENON SIMENON. IL ROMANZIERE, IL COMMISSARIO E LE DONNE 
Riflessione a proposito degli personnaggi femminili nell'opere simenoniane 
SIMENON SIMENON. THE NOVELIST, THE CHIEF INSPECTOR AND WOMEN 
Reflections about the female characters in Simenon's works 


Simenon, un misogyne ? A mon avis, encore un cliché de plus sur l'écrivain, une image du romancier un peu vite posée par des critiques pressés et n'ayant lu que quelques romans… En gros, ces critiques prétendent que parmi les personnages féminins de Simenon, il n'y aurait que des prostituées ou des mères abusives…  
Cette image est non seulement réductrice, mais très loin de la réalité. Les personnages féminins forts abondent dans l'œuvre, et ne se limitent pas à ces deux types. Pour ce qui est des "romans durs", on pourrait citer les héroïnes de La vérité sur Bébé Donge et La veuve Couderc, parmi les plus connues, mais aussi, dans des romans qu'on a tendance à laisser un peu de côté, mais que personnellement j'aime beaucoup, Lulu Dandurand dans Le Grand Bob ou Laura Le Cloanec dans Novembre. On trouvera d'autres exemples dans le remarquable essai Simenon et les femmes, de Michel Carly, qui écrit si justement: "Jamais romancier n'a su avec autant de vérité ressentir la nature féminine." 
Il faut lire cet essai pour découvrir tous ces personnages féminins, réels ou imaginés, qui ont croisé la vie de Simenon et qui ont nourri son œuvre. Dans ce billet d'aujourd'hui, nous allons évoquer quelques personnages féminins de la saga maigretienne, parce que là aussi, on trouve de nombreux et beaux portraits de femmes, et, contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, il y a probablement autant, sinon davantage, de personnages féminins qui traversent la saga que de personnages masculins, ou, du moins, celles-là jouent un rôle souvent très important dans les récits, alors que ceux-ci sont, eux, souvent bien falots.  
Un que l'on pourrait encore moins suspecter de misogynie, en tout cas, c'est Maigret lui-même. Pensons à toutes ces jeunes filles et jeunes femmes pour qui il se sent une empathie toute paternelle, ou ces "filles de salle", comme Emma dans Le chien jaune ou Thérèse dans Maigret à l'école, qui l'attirent par leur fragilité. Mais aussi ces victimes dont il s'est senti si proche au cours de ces enquêtes: Arlette, le "petit oiseau de nuit" dans Maigret au Picratt's, qu'il n'a croisée brièvement qu'une seule fois, mais qui va hanter ses pensées tout au long de l'investigation sur son meurtrier; Louise Laboine dans Maigret et la jeune morte, un caractère féminin qui va permettre d'illustrer à quel point le commissaire est capable de "se mettre dans la peau" de quelqu'un d'autre. 
Bien sûr, il y a les empoisonneuses, comme Valentine Besson dans Maigret et la vieille dame ou Mme Serre dans Maigret et la Grande Perche. Mais d'être des meurtrières ne les empêchent pas d'être de forts caractères dépeints par le romancier. Et Mme Martin dans L'ombre chinoise? N'est-elle pas un personnage bien plus puissant que son mari, M. Martin le petit fonctionnaire étriqué ? Et la touchante Nine Moinard, dans le même roman ?  
Et que dire de l'enjôleuse Adèle dans Au rendez-vous des Terre-Neuvas ? Pour ne pas parler d'Else dans La nuit du carrefour, qui a su si bien éveiller les pulsions du commissaire… Et Anna dans Chez les Flamands, dont la personnalité attire Maigret au point qu'il renonce à la dénoncer comme la coupable… Et tant d'autres… Jaja et Sylvie dans Liberty Bar, Bernadette Amorelle dans Maigret se fâche, Mlle Clément dans Maigret en meublé, Mme Parendon et Mlle Vague dans Maigret hésite, Léontine et Angèle dans La folle de Maigret, Nathalie dans Maigret et Monsieur Charles, pour n'en citer que quelques-unes parmi toutes celles qu'on découvre au fil des romans… Et sans oublier l'extraordinaire personnage d'Aline Calas dans Maigret et le corps sans tête, et bien sûr, Mme Maigret, sans qui notre commissaire serait une présence bien moins forte dans nos souvenirs de lecteurs… 
Et si les vrais héros de Simenon étaient en réalité des héroïnes ?... 

Murielle Wenger 

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