sabato 18 agosto 2018

SIMENON SIMENON. MAIGRET ET L'ALCOOL /1

Maigret, un solide buveur… pour les besoins de l'enquête… 

SIMENON SIMENON. MAIGRET E L'ALCOOL /1 
Maigret, un forte bevitore ... ai fini dell'indagine... 
SIMENON SIMENON, MAIGRET AND ALCOHOL /1 
Maigret, a heavy drinker ... for the needs of the investigation… 

Comme l'ont déjà noté nombre de simenoniens, et nous en avons parlé plusieurs fois sur ce blog (voir le texte de Luca Bavassano qui vous a été proposé tout récemment), le rapport de Maigret à l'alcool est intimement lié à sa méthode d'investigation. On peut dire que, tout compte fait, le commissaire n'est pas vraiment un alcoolique, même si sa consommation est plutôt conséquente au cours de ses enquêtes. Nous ne reviendrons pas sur cette consommation, qui a déjà fait l'objet de nombreuses études, mais nous allons nous intéresser à l'évolution de cette consommation au fil de la saga, pour voir comment, petit à petit, la relation de Maigret à l'alcool se modifie, pas tellement parce qu'il ne l'utiliserait plus comme un adjuvant à sa méthode, mais parce que, l'âge venant, il en vient à une certaine modération, se souciant davantage de sa santé, surtout après les recommandations de son ami le Dr Pardon, qui le met en garde contre les dangers d'une trop grande consommation d'alcool.  
C'est un point intéressant, parce qu'il montre, une fois de plus, comment le romancier dote sa créature de traits vivants et humains. En effet, rien n'obligeait Simenon à faire subir à Maigret les atteintes de l'âge, et il aurait très bien pu continuer à le laisser boire autant qu'à ses débuts. Comme le romancier le soulignait plaisamment lui-même dans l'interview donnée à Roger Stéphane: "[Maigret] boit assez bien, oui. Ça tient peut-être à ce que, à l'époque où j'écrivais les premiers Maigret, je buvais assez bien moi-même. Par la suite, je pouvais me changer, moi, mais changer Maigret était difficile, à moins de lui donner une maladie de foie." Sans aller jusqu'à la cirrhose, Simenon finira par obliger Maigret à ralentir le débit de sa consommation alcoolique, mais ceci graduellement. 
Maigret démarre sa vie littéraire par une consommation d'alcool plutôt impressionnante: témoin la scène finale dans Le pendu de Saint-Pholien, lorsque le commissaire clôt son enquête à la Brasserie Dauphine en avalant "presque coup sur coup six imitations d'absinthe"… Certes, la quantité n'est pas à chaque fois aussi conséquente: preuve en est le fait que Lucas, devant cette scène, est tout de même "effaré"… Il n'empêche que Maigret est reconnu comme un solide buveur, et on ne compte plus les cas où le commissaire se fait offrir à boire: du mousseux par Tiburce de Saint-Hilaire (Monsieur Gallet, décédé), du genièvre par Mme Peeters (Chez les Flamands), vin blanc et champagne par Ducrau (L'écluse no 1), du calvados chez Mme Besson (Maigret et la vieille dame), du vin chez les Grossot (L'amie de Madame Maigret), de la chartreuse chez Mlle Clément (Maigret en meublé), du martini par Van Meulen (Maigret voyage), de la bière chez Carus (Le voleur de Maigret), du marc chez le père Chabut (Maigret et le marchand de vin), etc., etc…. Et souvent, lorsqu'il pénètre dans des bars ou des restaurants où il est connu, on sait d'avance ses goûts: "– Toujours le même beaujolais, monsieur Maigret ?" lui demande-t-on dans le restaurant de Mélanie (Cécile est morte). Ou, dans Mon ami Maigret, c'est le maître d'hôtel du wagon-restaurant dans le Train Bleu qui propose au commissaire: "– Un petit alcool, comme d'habitude ?". Il est d'ailleurs assez rare que Maigret refuse ce qu'on lui offre… 
Dans Un crime en Hollande, Pijpekamp offre un dîner bien arrosé au commissaire, pensant s'attirer ses bonnes grâces, mais l'inspecteur de Groningen sera pris à son propre jeu, car c'est Maigret qui prend l'affaire (la bouteille…) en main et le force à boire du cognac. Et il est démontré que Pijpekamp supporte moins bien l'alcool que Maigret, à qui l'ingurgitation de multiples grands verres de fine ne fait aucun effet, au contraire de son collègue hollandais… Rappelons pour mémoire les pernods que James fait boire à Maigret dans La guinguette à deux sous"Maigret en but trois et il glissa tout doucement dans un état qui ne lui était pas habituel. Ce n'était pas l'ivresse. Par contre, ce n'était pas la lucidité absolue.", et notons, à la décharge du commissaire, que si celui-ci se laisse faire plutôt facilement, c'est parce que cela lui permet de pénétrer dans le "monde un peu flou" de James. Enquête oblige, en quelque sorte…  

Murielle Wenger 

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