Les débuts de Maigret aux Presses de la Cité
SIMENON SIMENON. MAIGRET RETURNS… WITH HIS PIPE
Maigret's beginnings at the Presses de la Cité
SIMENON SIMENON. MAIGRET TORNA… CON LA SUA PIPA
Gli inizi di Maigret a le Presses de la Cité

Nielsen a-t-il dû insister auprès de Simenon pour qu'il lui fournisse des Maigret ? Après la parution de Je me souviens en 1945, de Trois chambres à Manhattan en 1946, et de Au bout du rouleau en mai 1947, il était
temps que Maigret fasse lui aussi son entrée aux Presses de la Cité.
Heureusement, Simenon, peut-être à son corps défendant, a emmené avec
lui le souvenir de son commissaire, et il n'a pas pu s'empêcher de lui
faire découvrir à son tour l'american way of life, dans Maigret à New York, rédigé en mars 1946. Pour faire bonne mesure, on décide de publier, en juillet 1947, coup sur coup deux volumes mettant en scène le héros: celui que nous venons de citer, et un autre qui contient deux textes, que Simenon retrouve dans ses cartons, celui de la nouvelle écrite rue de Turenne, et un roman, Maigret se fâche.
Ce
dernier a une histoire particulière: Pierre Lazareff, que Simenon
connaît de longue date, vient de prendre en 1945 la direction de France-Soir,
et il demande à son ami de lui écrire un roman pour son journal. Avant
son départ pour Londres, Simenon fait une dernière escapade, au début août,
dans un de ses lieux chéris de France, à Morsang (plus précisément à
Saint-Fargeau-Ponthierry, selon les recherches des simenoniens), lieu de
mémoire, chargé du souvenir des premiers Maigret, mais aussi décor de bien des romans… C'est là qu'il rédige Maigret se fâche, dont une partie de l'action se déroule à Orsenne, un nom de lieu inventé par l'auteur, et dans lequel Michel Lemoine voit un jeu de mots, une sorte
de contraction entre "Morsang" et "Seineport". Ce court roman met en
scène un Maigret à la retraite, comme pour bien marquer qu'il s'agit là
de la "dernière" enquête racontée par Simenon (un peu dans le même
esprit qu'il avait rédigé naguère le dernier roman pour Fayard, Maigret), et on peut supposer qu'à ce moment-là, le romancier imaginait qu'il s'agissait d'une commande réservée à la parution en feuilleton, sans avenir
éditorial… Ce n'est que lorsque Nielsen insistera pour faire "renaître"
Maigret dans une nouvelle collection en volumes que Simenon reprendra
ce texte, pour compléter le livre où doit paraître La pipe de Maigret. Etrangement, c'est le titre de la nouvelle qui va donner son nom au volume, et pas le roman. Mais n'est-ce pas tout un symbole de voir Maigret revenir à l'édition, prendre un nouveau départ pour une plus longue carrière que celle qu'il a connue jusque-là, avec cet objet indispensable de son personnage… ?
Murielle Wenger
da rimarcare che Maigret se fâche venne tradotto da Mondadori come la collera di maigret e poi da adelphi con la furia di maigret e non è da confondere con il successivo La colère de Maigret(1963)pubblicato dai due editori rispettivamente con i titoli di Maigret e l'affare strip-tease e maigret perde le staffe
RispondiElimina