venerdì 1 aprile 2016

SIMENON SIMENON. J'AI MAIGRET DANS LA PEAU...

Le texte raconte ma relation passionnée à Maigret, rendu si vivant par son créateur.

SIMENON SIMENON. I'VE GOT MAIGRET UNDER MY SKIN... 
The text describes how passionately I relate to Maigret, who has been made so alive by his creator.
SIMENON SIMENON. MAIGRET CE L'HO DENTRO DI ME... 
Si tratta delle mia appassionata storia con Maigret, reso così viva grazie al suo creatore.
Il est fort rare que je boive un verre d'alcool (les plus de 50 ans au compteur de mon corps féminin m'incitent à la modération…), et je n'aime pas le goût de la bière, et très peu celui des alcools forts (quoiqu'un petit chocolat à la liqueur… pourquoi pas, de temps en temps…)… et pourtant… quand je lis une enquête de Maigret, l'eau me vient à la bouche rien que de le voir se désaltérer d'un bon demi mousseux, d'un petit vin blanc au goût de terroir ou d'un vieil armagnac de derrière les fagots…
Je ne fume pas… et surtout pas la pipe, instrument masculin par excellence !… et pourtant… quand je lis que le bureau de Maigret est plein de fumée, il me semble sentir l'odeur poivrée d'un bon tabac envahir mes narines et parfumer l'atmosphère de volutes rêveuses…
Mes envies culinaires me poussent plutôt vers les menus légers que vers les plats plantureux… et pourtant… quand je lis que Maigret fait monter des sandwiches de la Brasserie Dauphine, je crois sentir sur ma langue le craquant de la croûte d'un bon jambon beurre; et quand je lis que Mme Maigret régale son mari d'une blanquette de veau, je crois humer le parfum des herbes de la Saint-Jean; et ces choucroutes au petit salé, et ces coqs au vin déglacés à la mirabelle, et… on en viendrait presque à faire une indigestion de caprices calorifiques…
Je vis en Suisse, entre campagne et montagne, et je m'imaginerais difficilement quitter mes forêts de sapins pour vivre en ville… et pourtant… mon âme est parisienne quand je lis que Maigret quitte le boulevard Richard-Lenoir, rejoint la place des Vosges et longe les quais jusqu'à son bureau, et il me vient la nostalgie des grandes artères, de la Seine et des petits bistrots…
Côté météo, je préfère une promenade au doux soleil de l'automne, ou sous les frondaisons verdoyantes du printemps… et pourtant… quand je lis que Maigret longe des trottoirs mouillés de pluie, ou qu'il traîne son pardessus sous une averse glacée de novembre, il me vient comme une envie de l'accompagner – bien emmitouflée, tout de même ! – le long d'un canal brumeux, et, à sa suite, entrer dans un petit café enfumé et savourer un grog bien tassé ou un petit verre de genièvre…
Oui, j'ai Maigret dans la peau, et depuis l'aube de mes douze ans où j'ai ouvert mon premier roman de Simenon, et surtout depuis que j'ai retrouvé mon commissaire la quarantaine arrivée, il ne me quitte plus, grâce surtout au talent de son créateur, qui l'a rendu tellement présent qu'on aurait envie de vivre, ne serait-ce que quelques heures, à ses côtés "pour de vrai"… Heureusement qu'il suffit, pour cela, d'ouvrir n'importe lequel des romans de la saga, pour se retrouver plongée au cœur d'une enquête, et sentir vibrer le personnage d'une authentique réalité…
Murielle Wenger

1 commento:

  1. Vero anche per me. Quando leggo un romanzo di Simenon godo della lettura, ma non sempre mi lascio trasportare nei luoghi descritti. Rimango a guardare dalla finestra. Con Maigret non succede mai. Ovunque si svolga la scena io sono esattamente in quel luogo. Vedo e sento quello che vede e sente il commissario.

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