martedì 19 dicembre 2017

SIMENON SIMENON. SIMENON EN NOIR ET BLANC ?

Et si on inventait un nouveau Maigret en couleurs 

SIMENON SIMENON. SIMENON IN NERO E BIANCO ? 
E se ci inventassimo un nuovo Maigret a colori... 
SIMENON SIMENON. SIMENON IN BLACK AND WHITE? 
And what if we invented a new Maigret in colours 


Quand on évoque la fameuse "atmosphère" de Simenon, on aurait tendance à voir un décor en noir et blanc, ou du moins en nuances de gris, comme si l'ambiance psychologique des "romans durs" ne pouvait se concevoir que dans des tons sombres, ou comme si les romans Maigret ne pouvaient s'imaginer que sur le mode des photographies à la Doisneau, ou dans le sépia d'une époque révolue… 
Et on n'aurait peut-être pas tout à fait tort… C'est vrai, et peut-être plus particulièrement pour les romans Maigret, que le côté nostalgique d'un temps qui n'est plus, d'un Paris d'autrefois, est sans doute pour beaucoup dans le succès de cette sagaDès les débuts, celle-ci a été frappée du sceau du cinéma en noir et blanc. Aujourd'hui encore, le film La nuit du carrefour de Jean Renoir, avec ses décors pluvieux et nocturnes, ne reste-t-il pas la référence pour nombre de simoniens cinéphiles ? Et ce ne sont pas les trois films avec Gabin qui auront changé la donne, puisque eux aussi sont ancrés dans l'époque des années '50, où les "polars" à la française étaient si à la mode…  
Les séries télévisées ne sont pas en resteGino Cervi et Rupert Davies, les deux premiers grands Maigret du petit écran, baladaient eux aussi la pipe du commissaire dans un décor en noir et blancLa première série française, avec Jean Richard, a connu elle aussi d'abord des épisodes en noir et blanc, et pour beaucoup d'amateurs, ceux-ci restent les meilleursQuand le commissaire Maigret de Jean Richard passa à la couleur, il y en eut pour le regretter: le décor devenait contemporain du téléspectateur, et celui-ci retrouvait moins la nostalgie du temps passé…  
La preuve que le noir et blanc seyait si bien à Maigret, c'est que la série avec Bruno Crémer, si elle était en couleurs, jouait avec celles-ci, essayant de la tirer (en tout cas au début de la série) vers des tons plus froids, des teintes passées. C'est exactement la même chose avec la nouvelle série avec Atkinson, où, là aussi, on tente souvent des effets de lumière glauque, qui doivent, peu ou prou, plonger le téléspectateur dans une ambiance qui est censée lui rappeler les années proches de l'après-guerre… 
Et pensons aussi à toutes ces illustrations de couvertures des romans, dont un grand nombre utilise des photographies de Brassaï, de Doisneau et consorts (voir par exemple la collection chez Adelphi)Simenon lui-même n'a-t-il pas inauguré cette "mode", avec les couvertures photographiques de la première série chez Fayard ? Et pour les éditions originales des romans parus aux Presses de la Cité, après une petite série de jaquettes illustrées en couleurs, les photographies en noir et blanc sont revenues en force. On est même retourné au noir et blanc (avec une touche de couleur) pour la dernière collection en date publiée par le Livre de Poche…  
Décidément, le noir et blanc colle à Maigret, comme si toutes les enquêtes du commissaire ne pouvaient se dérouler que sous les averses et le froid de novembre… Et pourtant, si l'on fait le décompte, on se rend compte qu'une majorité des romans de la saga se passe au printemps, et que le soleil est souvent de la partie dans les rues parisiennes du commissaire. 
Simenon s'est défendu plus d'une fois d'être "le romancier de la pluie", il a dit et redit que nombre de ses romans, "romans durs" y compris, connaissaient la chaleur et le soleil. Sans même parler des romans "tropicaux", il y a dans ses œuvres une incontestable présence de la couleur, et le scintillement de la lumière est un thème que l'on retrouve en maintedescriptions. Le romancier reconnaissait sa dette envers les peintres impressionnistes, et il suffit de relire tel ou tel passage de ses romans pour découvrir son talent à brosser un tableau éclatant de couleurs… 
Alors, faut-il voir Simenon – et Maigret – en noir et blanc ? Oui, peut-être, pour la nostalgieMais, comme on s'est posé récemment plusieurs fois la question sur ce blog, à propos d'un renouveau à apporter à l'œuvre, et en particulier pour une adaptation sur l'écran des romans Maigret, ne pourrait-on pas s'imaginer et inventer un Maigret tout en couleurs ? Non pas les couleurs sépia d'hier, mais les couleurs vibrantes et joyeuses d'un tableau impressionniste, dans lequel on pourrait montrer un commissaire toujours un peu bougon, mais qui sait aussi cueillir, comme un enfant, la joie d'un rayon de soleil qui se joue au coin de son bureau… A notre époque difficile de doutes existentiels, le commissaire n'a-t-il pas un rôle à jouer, et, malgré des enquêtes difficiles, à nous apprendre à accueillir toutes les petites joies à notre portéece qui constitue le véritable art de vivre 

Murielle Wenger 

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