martedì 11 luglio 2017

SIMENON SIMENON. UN ROMANCIER EN TRANSIT

La vie et les écrits de Simenon pendant l'année 1945 

SIMENON SIMENON. UN ROMANZIERE IN TRANSITO 
La vita e gli scritti di Simenon nel corso dell'anno 1945 
SIMENON SIMENON. A NOVELIST IN TRANSIT 
Simenon's life and writings during the year 1945 


A l'été 1944, Simenon a contracté une pleurésie, qu'il est venu soigner aux Sables-d'Olonne. Sa convalescence va se transformer en un séjour forcé. En effet, en janvier 1945, le romancier est astreint à résidence aux Sables, sur ordre du préfet, le temps que l'on mène une enquête sur les accusations de collaborationnisme dont il a fait l'objet. Mais le dossier qu'on a constitué sur lui est suffisamment mince et non crédible pour que l'enquête soit close sur une réfutation de tous les chefs d'accusation: on a prétendu qu'il avait écrit des articles politiquement engagés, c'est faux; on a dit qu'il avait donné des textes à des journaux plus ou moins collaborationnistes, ce n'est vrai que dans le sens où ces textes étaient uniquement littéraires, et non de propagande; on a dit qu'il avait signé des contrats avec la Continental, c'est vrai, mais lui n'y avait vu qu'un moyen de rentrées pécuniaires; d'autres accusations se révèleront aussi infondées. Simenon respire… et avec l'aide de l'avocat Me Garçon, l'astreinte à résidence fixe est levée le 19 avril.
Entre la convalescence et la peur, Simenon a eu du mal à se faire romancier… Pendant ce début de l'année 1945, il passe surtout du temps à lire: Zola, Proust, Balzac, Chandler, Hammett, etc. Ecrire, c'est une autre histoire… Affaibli physiquement et moralement, il n'écrit que quatre nouvelles entre janvier et mars. D'abord, Le deuil de Fonsine, "chronique de la haine ordinaire que se vouent deux sœurs et que seule la mort parviendra à apaiser"comme l'écrit Assouline, et qui sera publiée en 1950 dans le recueil Maigret et les petits cochons sans queue. La nouvelle a fait l'objet d'une très bonne adaptation pour la série Maigret avec Bruno Crémer. Puis Madame Quatre et ses enfants, dont l'action se déroule aux Sables-d'Olonne (nous en avions parlé dans un billet du 20 septembre 2016), et qui sera aussi publiée dans le même recueil. Ensuite, Nicolasune nouvelle dont le thème se rencontre dans plusieurs romans de Simenon, en particulier les Maigret: un homme qui recueille un ami chez lui, ou plutôt dans la chambre qu'il occupe chez sa tante, à l'insu de celle-ci (voir Maigret et la jeune morte ou Maigret et l'homme du banc). La nouvelle a fait l'objet de plusieurs publications, également sous le titre de L'homme à barbe. Enfin, Les mains pleines, dont l'action se passe pendant le maquis de la Résistance, et qui a été publiée pour la première fois dans le recueil La rue aux trois poussins 
Dès l'assignation à résidence levée, Simenon se précipite à Paris. Soif de plaisirs… Il s'installe au Claridge, noue une liaison avec une jeune femme qu'il avait connue à La Rochelle lorsqu'il s'était occupé du centre d'accueil des réfugiés belges, puis il s'achète une voiture. Il est libre à présent de circuler où bon lui semble, mais il ne retrouve pas la sérénité pour autant. C'est l'époque de l'épuration, et, bien que le non-lieu ait été prononcé à son égard, tout reste fragile dans cette période agitée… Quelque chose s'est cassé, le lien entre le romancier et la France qu'il a aimée s'est distendu, et Simenon lorgne vers un ailleurs… L'Amérique est déjà en ligne de mire. Pour couper les ponts, il faut aussi changer d'éditeur, et donc quitter la NRF de Gallimard. L'occasion est toute trouvée: Simenon a fait la connaissance, en novembre de l'année précédente, d'un jeune éditeur danois, Sven Nielsen, qui veut lancer une nouvelle maison d'édition. Un premier contrat est signé en juillet 1945, pour la publication de Je me souviens. C'est le début d'une longue collaboration des deux hommes au sein des Presses de la Cité. 
En attendant le départ pour le Nouveau Monde, Simenon retourne en pèlerinage sur quelques lieux de sa mémoire. D'abord, en juin-juillet, il s'installe à l'hôtel de Cambrai, rue de Turenne, près de la place des Vosges. Il y écrit deux nouvelles, La pipe de Maigret, dans laquelle il envoie son commissaire enquêter quai de Bercy, et Le bateau d'Emile. Ensuite, en août, il se rend près de Morsang, sur les lieux de rédaction de ses premiers romans de la saga maigretienne, et y rédige Maigret se fâche 
Ce roman est son dernier écrit sur la terre française. En effet, dans la deuxième moitié de cette année 1945, Simenon sera trop occupé par ses découvertes américaines pour prendre le temps d'écrire. Ce n'est qu'en janvier 1946 qu'il rédigera, à chand, sa plongée dans la passion amoureuse avec Trois chambres à Manhattanet, un mois plus tard, il confiera à son personnage fétiche ses premières interrogations sur les mœurs américaines dans Maigret à New York 
Mais en attendant, en novembre 1945, Simenon donne à New York une conférence, intitulée "Le Romancier", dans laquelle il cherche à répondre à deux questions: "comment je suis devenu romancier" et "comment j'écris un roman". Une façon de se présenter au public américain, qu'il veut conquérir ? Dans les dernières phrases de la conférence, Simenon a ces mots, qui caractérisent bien ce qu'il est: "Le roman n'est pas seulement un art, encore moins une profession. C'est avant tout une passion qui vous prend entièrement, qui vous asservit."… 

Murielle Wenger 

5 commenti:

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  3. Le "deuil de Fonsine" nel suo adattamento televisivo per la serie con Cremer(in cui viene aggiunto il commissario Maigret)si intitola "Meurtre dans un jardin potager",tradotto in Italia col poco attinente titolo "Maigret e le due sorelle"

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  4. N'empêche que Simenon est un homme de droite et même d'une droite extrême pour arriver recommandé chez Binet-Valmer c'est pas rien. Il a eu un Demarteau comme patron à la Gazette de Liège et aussi ne pas oublier Monseigneur Simenon...

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    1. Je ne pense pas que l'on puisse dire que Simenon est de l'extrême droite... J'aurais plutôt tendance à suivre ce qu'en dit Assouline, que Simenon est plutôt opportuniste... Et puis, lorsqu'il se rend chez Demarteau, puis chez Binet-Valmer, outre l'excuse de sa jeunesse, je ne pense pas qu'il s'est posé beaucoup de questions sur les idées politiques de ces deux personnages... Et enfin, n'oublions pas de quel milieu social il sort: sa mère lui a fait assez souvent de commentaires sur les "dangers" du monde ouvrier, sur le respect dû aux traditions et au pouvoir en place, etc... Je crois qu'il faut relire les pages d'Assouline et de Jean Fabre à ce propos... Et enfin, quoi qu'ait été l'homme, il reste un grand romancier... Les failles et les errances de Simenon en tant que personne n'affectent pas son oeuvre... C'est d'ailleurs quelque chose qu'on pourrait dire à propos de nombreux écrivains et artistes, et pas des moindres...

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