Au temps où les œuvres de Simenon faisaient partie des ouvrages déconseillés…
SIMENON SIMENON. SIMENON E L'ABATE SAGEHOMME
Nel tempo cui le opere di Simenon facevano parte delle opere disapprovate...
SIMENON SIMENON. SIMENON AND ABBOT SAGEHOMME
At the time when Simenon's works were part of the unsuitable works...
Les éditions Casterman ont publié pendant des années un ouvrage de l’abbé Sagehomme, professeur au collège Saint Michel à Bruxelles, érudit et grand lecteur. Son répertoire consistait en une énumération d’un grand nombre d’auteurs et leurs œuvres avec chaque fois une cotation morale. Citons l’avant-propos: «But de l’ouvrage – Ce recueil est destiné aux âmes honnêtes qui veulent le rester, aux pères et aux mères de famille, aux directeurs de consciences, qui savent quel mal une mauvaise lecture peut faire à un cœur. Ils trouveront ici une réponse brève à cette question – Puis-je lire tel roman? Puis-je le donner en lecture à mes enfants, à mes pénitents?».
L’auteur a donné six différentes valeurs aux ouvrages cités, à savoir: E = pour enfants; TB = pour tous; B = pour jeunes gens formés; B? = appelle des réserves plus ou moins graves; D = dangereux, à déconseiller; M = mauvais. Ce qui au début concernait 8.000 auteurs est devenu un ouvrage sur 13.000 écrivains au fil des ans, et reprend 46.000 titres de romans et pièces de théâtre. Avoir lu tant d’ouvrages, est-ce possible?
Quoi qu’il en soit, Simenon se trouve en bonne place dans la liste alphabétique, avec pas moins de 52 titres cités. Parmi ceux-ci, 15 sont jugés D = dangereux et 9 sont classés comme étant M = mauvais. Ces derniers sont: Le bourgmestre de Ypres (sic !!!); Les clients d’Avrence (sic !!!); Faubourg; Les fiançailles de M.Hire; La Marie du port; Les Pitard; Les sœurs Lacroix; Le testament Donnadieu et Touriste de bananes.
On trouve aussi quelques ouvrages sous pseudonymes dont il est certain que l’auteur du répertoire ignorait que ceux-ci appartenaient à Simenon. Le seul pseudonyme dont il était conscient est Georges Sim, puisqu'en bas de page il le signale comme tel et ajoute d’ailleurs un autre pseudonyme, «Simminger» (sic !!!). Alphabétiquement, le premier pseudonyme repris est Christian Brulls. Il est cité avec 9 romans dont deux sont jugés M = mauvais, ce sont: Les adolescents passionnés et Dolorosa. Ensuite vient Luc Dorsan, orthographié D’Orsan, avec un seul titre, jugé évidemment M= mauvais: Nini violée. Enfin, dernier pseudonyme répertorié, Georges Sim; il s’y trouve avec un total de 25 romans dont seulement 4 sont jugés M = mauvais, à savoir: Chair de beauté; En robe de mariée; La maison sans soleil et Miss Baby. A noter que 10 romans de Sim portent l’indication TB = pour tous. Il est vrai que Simenon utilisait beaucoup ce pseudonyme pour ses romans d’aventures.
Me suis-je préoccupé de ce classement? Pas du tout, mais je le conseille à toutes les âmes sensibles!!!
Philippe Proost
Curiosité... lisez ici:
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