martedì 9 maggio 2017

SIMENON SIMENON. SIMENON ET L'APPRENTISSAGE

De la pâtisserie au journalisme, les premières armes du jeune Simenon… 

SIMENON SIMENON. SIMENON E L'APPRENDIMENTO 
Dalla pasticceria al giornalismo, il debutto del giovane Simenon ... 
SIMENON SIMENON. SIMENON AND APPRENTICESHIP 
From pastry to journalism, young Simenon got his start… 

Quel plaisir pour un collectionneur de Simenon que de dénicher un texte certes connu de Claude Menguy, mais néanmoins rare et difficile à trouver. Le texte autobiographique que je vous présente ci-après est repris dans la notice «textes autobiographiques» de son livre «De Georges Sim à Simenon». C’est en feuilletant sur une brocante un livre au titre de: «Annuaire Officiel de la Presse Belge édité par l’Association Générale de la Presse Belge» que j’ai découvert ce texte de Simenon, écrit à Lakeville, Connecticut, le 7 mai 1954, et publié dans cet annuaire de 1955.
Dans cet article au titre de «Apprentissage», Georges Simenon décrit ses débuts comme jeune homme ayant quitté l’école trop tôt. Il commence par dire «qu’est-ce que…le sort allait faire de moi?». Bien sûr, déjà l’écriture l’obsédait: «Mes tiroirs contenaient des dizaines et des dizaines de pages noircies d’une fine écriture.». Du côté paternel, on voulait le faire entrer dans une assurance, à cause du régime de la pension vieillesse; et du côté de sa mère, on voulait qu’il devienne commis pâtissier. Deux possibilités qui ne l’intéressaient pas vraiment.  
Et puis: «Pourquoi mon regard s’est-il accroché…à un balcon sur lequel de grosses lettres blanches formaient les mots «Gazette de Liège»?». Seulement quelques mots, mais ils ont décidé le jeune Simenon à tenter sa chance. Il entre dans le bâtiment du journal et déclare: «Je veux devenir reporter». Curieusement, sans rien demander, le directeur Joseph Demarteau lui a donné sa chance. «Deux jours, dix jours plus tard, je ne sais plus et cela importe peu, on m’envoyait dans une ruelle de mon propre quartier, Outremeuse, où une fusée d’obus, qu’un ouvrier polissait pour en faire un presse-papier, venait d’éclater, tuant toute la famille, le père, la mère, deux ou trois enfants, dont les corps étaient si déchiquetés qu’on retrouvait des lambeaux de chair dans les coins et sur les murs». Simenon se souvient aussi d’une femme à la tête à trois quarts sectionnée, mais il se souvient aussi d’un chef de police, qui avait peut-être le vertige, tentant de sauver un homme, que la foule voulait lyncher, de sur un toit.  
Et puis «un dimanche matin, M. Demarteau, par téléphone, m’envoie à Bruxelles où le maréchal Foch doit prendre un peu plus tard le train pour l’Allemagne. Essayez de l’interviewer, me dit-il. Que dois-je lui demander? Demandez-lui s’il ira à Varsovie. A Bruxelles, au moment où le train s’ébranle, je saute sur le marchepied et, faute de pouvoir me repousser sans risque d’un accident, un aide de camp me laisse entrer dans le wagon spécial». Surpris, le maréchal lui demande «Qu’est-ce que vous désirez?», sur quoi Simenon lui pose la question que M. Demarteau lui avait demandé de poser. La réponse du maréchal est brève: «Oui», sur quoi le jeune reporter croit sa mission ratée. Mais le lendemain, la «Gazette» publie une manchette «Foch ira à Varsovie». «Dans le monde entier la phrase est reproduite et j’apprends seulement son importance, je découvre que cela signifie que la France va armer des régiments polonais, baser sa politique d’après-guerre sur la Petite Entente».  
Simenon a donc connu la joie de vivre une carrière de reporter dont la vie est différente de jour en jour. Il n’est plus retourné à la pâtisserie pour demander s’ils devaient avoir un commis. 

Philippe Proost 

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