martedì 16 maggio 2017

SIMENON SIMENON. UN ROMANCIER EN HOLLANDE

A propos des voyages de Simenon aux Pays-Bas, et en particulier celui de 1965 

SIMENON SIMENONUN ROMANZIERE IN OLANDA 
A proposito dei viaggi di Simenon nei Paesi Bassi, e in particolare quello del1965 
SIMENON SIMENONA NOVELIST IN HOLLAND 
About Simenon's travels to the Netherlands, and in particular the 1965 trip 


"Cette Hollande que j'aime […], un pays qui est un peu le mien". C'est avec ces mots que Simenon, dans ses Mémoires intimes, évoque cette contrée où il s'est rendu à plusieurs reprises, au fil de son existence. Le premier voyage connu est celui qui le mène, à bord de l'Ostrogoth, en 1929 jusqu'à Delfzijl, lieu de naissance mythique de son héros à la pipe. Il revient sur les lieux en 1937, alors qu'avec Tigy ils sont à la recherche d'un endroit où se poser, et qu'ils longent la côte atlantique jusqu'à arriver à Nieul. Puis les années passent, dix ans d'Amérique, et le retour en Europe. Comme il n'est pas encore clairement décidé de l'endroit où l'on va se fixer, Simenon fait des virées avec Denyse dans différents pays, entre autres l'Italie et la Hollande (en février 1956). Finalement, ce sera la SuisseEn 1958, avec sa famille, Simenon retourne aux Pays-Bas, pour une croisière d'un mois sur les canaux hollandais, sur les traces de sa mémoire: "le tour du nord des Pays-Bas par le Zuiderzee, Stavoren, les canaux et les lacs comme je l'ai fait en 1928 et 1929 avec Tigy et Boule à bord de l'Ostrogoth." (in Mémoires intimes)On connaît, bien sûr, le voyage en Hollande de 1966, lorsqu'a eu lieu à Delfzijl l'inauguration de la statue de Maigret. Ce qu'on sait peut-être moins, c'est que Simenon avait déjà fait, l'année précédente, un court séjour de deux jours en Hollande. C'est son éditeur et ami Bruna qui l'avait invité sur place, à l'occasion de la sortie de la traduction de Pedigree en néerlandais.  
Les 10 et 11 mai 1965, Simenon se trouvait à Amsterdam. Le lundi, il rencontrait les responsables de la télévision néerlandaise, à l'origine de la série Maigret avec Kees Brusse. Cette série, en six épisodes, avait été diffusée d'octobre 1964 à mars 1965, et on envisageait de la poursuivre (ce qui serait fait l'année suivante, l'acteur Jan Teulings reprenant le rôle de Maigret). Le mardi, Simenon rencontrait la presse pour une conférence à propos de Pedigree 
La presse hollandaise de l'époque s'est largement fait l'écho de ces deux jours, interviewant le romancier à propos de ses rituels d'écriture, et celui-ci répondant sur l'air connu de "j'écris un livre en 8 ou 9 jours, un chapitre par jour". L'éditeur Bruna, lui, faisait l'article en expliquant que chaque année, il sortait un million d'exemplaires d'un livre de Simenon aux Pays-Bas. 
Et on ne manquait pas, bien entendu, d'interroger Simenon sur Maigret, et en particulier sur Mme Maigret, à propos de laquelle il déclarait: "je considère Mme Maigret comme la femme idéale pour un policier parisien; son adoration est centrée exclusivement sur Maigret et sur sa cuisine". On avait aussi projeté un épisode de la série avec Kees Brusse, à l'intention du romancier, qui s'exclamait, dithyrambique comme chaque fois qu'il voyait un nouvel acteur dans le rôle (on sait qu'il en avait fait de même pour presque tous les interprètes de Maigret, quitte à se rétracter par la suite…): "Kees Brusse est fantastique, Mieke Verstraete est la meilleure Mme Maigret", et il ajoutait malicieusement, faisant allusion à la fameuse scène maintes fois racontée à propos de Rupert Davies: "Quand l'acteur anglais qui joue Maigret donne une tape sur les fesses de sa femme, il ne le fait pas à la française, mais à l'anglaise"… 
Questionné ensuite à propos de Pedigree et de ses romans durs en général, Simenon faisait cette remarque: "Il y a deux sortes de critiques: celle des journaux, qui apparaît directement après la parution du livre, et celle des professeurs, qui placent un livre, trente ans plus tard, dans la case appropriée. La première est la plus importante, parce qu'il serait inconcevable qu'un livre important ne puisse toucher son public par manque d'une première critique"… Et on peut dire qu'il avait bien raison: les lecteurs n'ont jamais attendu l'aval des critiques littéraires pour aimer Simenon… 

Murielle Wenger 

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